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Le Quotidien d'Oran
Ils sont plus de 10
000, ils n'en voient qu'un !
K. Selim
Dimanche 29 août 2010
La France et la Grande-Bretagne n'en peuvent plus de tant
d'injustice, elles demandent la libération des Ahmed, Tahar,
Youssra et des milliers de Palestiniennes et de Palestiniens
détenus dans les prisons israéliennes. Londres et Paris,
capitales très civilisées, considèrent que leur détention est
«injustifiable et inacceptable». Les pensées de tous les
Britanniques sont avec les détenus palestiniens et leurs
familles, alors qu'ils passent un nouveau ramadhan dans de
terribles conditions. Londres demande courageusement que ces
Palestiniens détenus par les occupants soient libérés
immédiatement et sans conditions.
M. Bernard Kouchner, ministre des Affaires étrangères de la
France, ne supporte pas que des milliers d'enfants palestiniens
soient contraints à vivre un nouvel Aïd El-Fitr sans leurs papas
et sans leurs mamans. La France demande leur libération
immédiate et inconditionnelle, leur souffrance et celle de leurs
familles n'ont que trop duré ! Fin de fiction.
Le lecteur a bien entendu corrigé de lui-même : il est
impensable que Londres ou Paris puissent avoir la volonté ou le
courage de montrer une once d'inquiétude ou de compassion pour
les milliers de prisonniers palestiniens. Les inquiétudes et les
suppliques de la civilisation ne concernent qu'une seule
personne, le soldat israélien Shalit, qui, le pauvre, va passer
son 24e anniversaire en détention.
Ils sont plus de 10.000 prisonniers, dont de très nombreux
mineurs, mais la civilisation n'en voit qu'un, Shalit, et ne
s'attriste que pour lui. Ne croyez pas que la France s'inquiète
pour Shalit en raison de sa citoyenneté française. Le «mal
nommé» Salah Amouri est un citoyen français qui avait 20 ans au
moment de son arrestation par Israël. Il a «fêté» ses 25 ans
début août dans une geôle israélienne, et il ne suscite aucun
intérêt de la part des officiels français.
Les gens civilisés peuvent-ils s'intéresser à ceux qui sont
dans les prisons de Shatà, Be'er Shéva, Asel Shéva, Shéva,
Hédarim, Talmond Nafhà, Askalan, El Ramlah, Navi Teritsa, Majido,
Naqab, Ofar, Atlét ? Peuvent-ils avoir un peu de compassion pour
leurs familles qui souffrent et peinent ? Bien sûr que non, et
il y aura toujours quelque cynique civilisé pour essayer de nous
dire qu'Israël étant une «démocratie et un Etat de droit», ces
milliers de Palestiniens sont à leur juste place. Et qu'après
tout, c'est la loi de la guerre… Qui ne doit pas s'appliquer au
soldat Shalit !
La civilisation n'est pas informée de ce qui se passe ? On peut
lui suggérer des sites très documentés qui montrent clairement
que la Palestine occupée compte le plus grand nombre de
prisonniers politiques du monde. Que l'usage de la torture y est
légalisé, que les détentions sans jugement sont légion et que
des centaines de familles sont sans nouvelles des leurs.
Comment la civilisation compte-t-elle émouvoir des Palestiniens
à qui l'on dit aussi clairement que plus de 10.000 de leurs
enfants emprisonnés n'ont aucune importance mais que le destin
de l'humanité se joue pour un soldat israélien qui fête son 4e
anniversaire loin de sa famille ? Cela dépasse l'entendement !
Le dossier prisonniers palestiniens
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