Chronique
Syrie : et
maintenant, le ridicule
José
Fort
Jeudi 29 août 2013
Pas si simple
quand même de « punir » la Syrie, selon
la formule de François Hollande. Il ne
s’agit pas là, en effet, de régler un
problème de sous préfecture, y compris
corrézienne. Il s’agit de plus sérieux,
de plus complexe exigeant la maîtrise de
soi.
Il s’agit d’affaires mondiales, de
guerre ou de paix, du sort des peuples.
On ne traite pas des puissances comme la
Russie, quoi qu’on puisse penser de ses
gouvernants actuels, avec une légèreté
méprisante. En matière de relations
internationales, la discrétion,
l’intelligence du propos, la
compréhension du monde et de tous ses
dangers restent une donnée essentielle
comprise par les grands de ce monde
depuis des siècles. Visiblement pas par
M. Hollande et son équipe.
Pas de consensus à l’ONU alors
qu’Obama cherche une sortie à moindre
coup. Cameron obligé de faire marche
arrière face à son parlement opposé à la
guerre. Une large majorité de citoyens
étatsuniens, britanniques, français
hostiles aux possibles opérations
armées. Bientôt, seul M. Hollande
demandera, fanfaron et ridicule, une «
punition ».
Que le président et le gouvernement
français se discréditent une fois encore
(après
l’affaire de l’avion du président
bolivien) est une chose. Autre chose
est une politique officielle française
se ridiculisant aux yeux du monde et
portant atteinte à la France, à
son honneur et à son prestige.
© Journal
L'Humanité
Publié le 29 août 2013 avec l'aimable
autorisation de
L'Humanité
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