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Al-Ahram Hebdo

Le Liban, Israël: les menaces continuent
Hassan Abou-Taleb

Mercredi 11 août 2010

Les menaces israéliennes contre le Liban et les Palestiniens ne s’arrêtent pas. Certaines menaces prennent même parfois un tournant dangereux sous forme de bombardement de sites palestiniens et libanais. De plus, des personnalités et des directions sont visées, et les frontières sont dépassées avec une présence illégitime sur les territoires arabes. Le dernier de ces événements est celui produit à proximité du village de Edeissa au Sud-Liban alors que les soldats israéliens ont coupé un arbre situé dans les limites de la ligne bleue, fixée par l’Onu comme frontières provisoires entre le Liban et Israël. Une patrouille libanaise avait alors tiré sur les soldats israéliens, ce qui a engendré le bombardement israélien de cette patrouille, causant la mort d’un nombre de soldats libanais et d’un officier israélien. Cet événement fait partie des tentatives israéliennes de s’accaparer des territoires arabes ou de préparer une grande opération militaire.

Cette tension a remis en surface la possibilité du déclenchement d’une attaque israélienne contre le Liban comme en 2006. Cette éventualité est renforcée par un nombre d’indices dont les directions israéliennes ont parlé à maintes reprises durant les 4 dernières années. Ceux-ci estiment que la guerre de l’été 2006 n’est pas encore terminée, et tant que le Hezbollah reste fort et capable d’adresser des frappes à l’armée israélienne et de se défendre, il y aura toujours des prétextes pour préparer une nouvelle attaque contre lui et pour prouver une autre fois la force israélienne de répression, et imposer au Liban, en tant que gouvernement et peuple, la vision israélienne quant à l’avenir de la région. Il se peut qu’une nouvelle attaque israélienne contre le Liban n’ait pas lieu immédiatement, mais la menace reste présente avec force, surtout avec une forte tendance israélienne d’adresser une frappe militaire contre les installations militaires iraniennes. Et selon les plans israéliens, il est important d’assurer l’opération militaire contre l’Iran par des frappes fermes contre les forces alliées à l’Iran dans la région, en particulier le Hezbollah et le Hamas qui domine le secteur de Gaza.

Il est vrai que l’affrontement passager qui a eu lieu sur les frontières israélo-libanaises a pris fin par des plaintes échangées auprès du Conseil de sécurité et de la FINUL et par le retour du calme relatif au Sud-Liban. Or, le dossier n’est pas fermé. Effectivement, le premier ministre israélien a menacé le gouvernement libanais de riposte, assurant que l’armée répondra à tout ce qu’il a décrit de « tentatives futures de déstabilisation sur ses frontières nord ».

Il est clair ici qu’Israël tente de renforcer sa souveraineté sur la région, objet de discorde à proximité de Edeissa. Depuis la guerre de 2006, Israël assure qu’il est sur le point d’imposer sa souveraineté sur les régions entre les lignes frontalières et la ligne bleue. Ces territoires ont souvent été objet d’accrochages avec l’armée libanaise au cours des dernières années. Et bien que ces événements, en cas de besoin, constituent un prétexte d’accrochage, les autorités israéliennes annoncent souvent qu’elles ne veulent pas garder d’espaces vides tout au long des frontières, et dont le Hezbollah pourrait profiter. De plus, Israël ne cesse de répéter que cette position se base sur la légitimité internationale, laquelle n’est pas encore prouvée et reste encore objet de litige juridique et politique.

En même temps, les autorités sécuritaires libanaises ne cessent d’arrêter des Libanais suspects d’espionnage au profit de l’ennemi israélien alors que le nombre annoncé est 100. La plupart de ces espions travaillent auprès de l’Organisme libanais des télécommunications et présentent des informations sur la situation au Liban de façon générale, y compris les contacts effectués par des responsables gouvernementaux et militaires et d’autres appartenant au Hezbollah, et même des responsables qui ont travaillé dans l’armée libanaise. Il suffit de revenir à des événements précédents où les patrouilles israéliennes coupaient des arbres dans des régions déterminées sur la ligne bleue, pour s’assurer que les tentatives israéliennes d’espionnage contre le Liban par l’implantation d’appareils sophistiqués d’espionnage à l’intérieur des territoires libanais constituent les indices avant-coureurs d’une guerre probable.

La tension au Sud-Liban s’est imposée avec force sur les scènes libanaise et arabe. Le nouveau est que l’affrontement était entre 2 patrouilles appartenant à deux armées officielles. L’important est que l’armée libanaise qui a pris l’initiative de tirer en l’air, pour attirer l’attention des soldats israéliens sur l’erreur qu’ils commettent, a adressé un message fort dans deux directions. Le premier a été adressé en direction d’Israël, pour dire que l’armée libanaise ne permettra aucune violation de sa souveraineté nationale et qu’elle n’hésitera pas à affronter l’ennemi. Le second message est adressé à la communauté internationale, et consiste à annoncer que l’armée libanaise détient la décision sécuritaire et militaire dans le Sud-Liban et la communauté internationale doit obliger Israël à respecter la résolution 1701 pour mettre fin à tout accrochage au sud du Liban, et ce, par l’activation du rôle de la FINUL. En effet, Israël tente sans cesse de transformer le rôle de ces forces en simples observateurs internationaux, comme c’était le cas avant 2006.

Il est vraiment cynique qu’Israël prétende que cet affrontement a eu lieu parce que l’armée libanaise est influencée par le Hezbollah et qu’il y a un rapprochement entre eux. Le journal israélien Haaretz du 5/8/2010 s’est moqué de cette interprétation en disant : « Comment Israël explique-t-il le fait qu’un officier libanais défende son territoire ? C’est tout à fait naturel comme événement perturbant ? ». Le journal s’est également moqué des tentatives israéliennes d’empêcher les pays européens et les Etats-Unis de fournir des armes au Liban, bien que tout le monde sache que cet armement entre dans le cadre de l’amélioration des capacités de défense ni plus ni moins, et n’influence nullement l’équilibre des forces entre le Liban et Israël. Or, ces tentatives ne sont autre que la fameuse propagande israélienne qui tente toujours de se donner l’image d’une proie au milieu de monstres.

L’armée libanaise a prouvé qu’elle constituait un des éléments de la stabilité au Sud, et qu’elle représentait autant l’Etat libanais que le peuple libanais tout entier. Ce n’est ni faction, ni milice, et une armée a toujours le droit de défendre ses territoires.

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Publié le 12 août 2010 avec l'aimable autorisation de AL-AHRAM Hebdo

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Source : Al-Ahram Hebdo
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