Syrie
Pas de trêve -
décidemment - pour les tueurs
Guy
Delorme
Le corps
carbonisé - flouté par Sana - de Fayçal
al-Masri, enlevé puis tué aussitôt par
une bande à Beit Sahem, vendredi
Vendredi 20 avril
2012
La violence dont Clinton,
Juppé and co attribuent depuis Paris la
responsabilité au gouvernement syrien,
elle continue d’être pratiquée
activement et quotidiennement par les
bandes radicales. Ainsi, dans le secteur
de Lattaquié, ville côtière jusque-là
plutôt épargnée par ce genre d’incidents
sanglants, un de ces groupes a attaqué,
ce vendredi 20 avril, le commissariat de
Rabi’a, dans la banlieue de la ville :
le responsable du commissariat et un
agent ont péri. Et
Sana
rend compte qu’un autre agent de police
a été abattu, dans un lieu non précisé.
Ainsi qu’un adjudant-chef à la retraité,
assassiné devant son domicile dans la
localité de Taybet al-Imam (15
kilomètres au nord de Hama). Qu’un
soldat a été tué, et six autres blessés
dans le secteur de Jeb al-Joura (Deir
Ezzor, dans l’est du pays) . Et qu’un
conscrit de l’armée, Mustapha Mohammed
al-Zou’bi, avait été enlevé à al-Moussedfra,
dans l’agglomération de Deraa.
Les civils autant que
les militaires
Et en ce qui concerne les
victimes civiles de ces tueurs «
pro-démocratie », c’est encore
Sana
– et non bien sûr l’OSDH ou l’AFP
– qui nous informe que le corps
carbonisé de Fayçal Aaouad al-Masri, un
civil enlevé quelques heures plus tôt a
été retrouvé ce vendredi matin près de
Beit Sahe, dans la grande banlieue de
Damas ; qu’un enseignant en
électronique, Ibrahim ben Mohammed
Hassino, a été assassiné devant ses
élèves à Jobar, dans la banlieue est de
Damas ; qu’une attaque terroriste à
Deraa même a fait un blessé civil ; qu’à
Homs, le médecin légiste Nazih Machour
avait échappé de peu aux balles d’un
commando alors qu’il se trouvait au
volant de sa voiture dans le quartier
d’al-Zahra.
Que des cadavres de civils
enlevés – notoirement par des rebelles –
avaient été découverts au fond d’un
puits situé à mi-distance des villages
de Sarmine et de Binnish (5 kilomètres à
l’est d’Idleb) : pour l’heure, seule la
dépouille du policier Farjallah al-Najm,
enlevé quelques jours plus tôt, a pu
être identifiée.
Et que tant à Deraa (dans
le sud) qu’à Deir Ezzor (dans l’est) des
tentatives contre des stations d’essence
ou une installation pétrolière ont pu
être mises en échec. Et nous vous
faisons grâce des vols de voitures.
Et l’on ne s’étonnera donc
pas que les obsèques de militaires se
poursuivent, plus d’une semaine après la
proclamation du cessez-le-feu par
l’armée arabe syrienne : neuf militaires
– un lieutenant-colonel, un
sous-lieutenant, un adjudant-chef, un
adjudant, deux caporaux et deux soldats
– tués dans le secteur d’Idleb et dans
la banlieue de Damas ont été portés en
terre ce vendredi matin. Selon notre
décompte – approximatif – on en serait
au moins une trentaine de militaires et
policiers tués depuis l’aube du 12
avril.
Ainsi, en peut-être 24
heures, on compte au moins 5 militaires
et policiers tués – et six blessés, et
un enlevé – et deux civils tués, et deux
autres blessés ou ciblés. Pas mal pour
une journée de cessez-le-feu. Que certes
n’ont pas officiellement signé le CNS et
l’ASL, plus ou moins parrains politiques
de ces bandes de tueurs.
Ni Juppé ni Clinton ne prennent en
compte ces victimes-là, qui sont
pourtant au moins une moitié des morts
de Syrie. On peut tout au plus
noter que les agences de presse lisent
Sana, et de temps en temps répercutent
certaines de ses informations. Mais,
près d’un an après les premiers exploits
des groupes armés islamistes, c’est
toujours l’OSDH qui impose ses bilans et
ses interprétations des violences.
Celà dit, les Russes
lisent
Sana.
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