Opinion
Michel Aoun
soutient Bachar et montre du doigt
Washington
Guy Delorme
Mercredi 10 août 2011
C’est une importante figure de la vie
politique libanaise, le général Michel
Aoun, qui a pris position, mardi 9 août,
en faveur du rétablissement de l’ordre
en Syrie : « J’espère
que le peuple syrien reviendra à la
raison car finalement c’est lui qui est
en train de mourir » Pour autant,
selon le général, la situation en Syrie
est globalement « calme »
en dépit de « quelques
problèmes« . Et « tout
ce qui est rapporté par les médias est
sans fondements« .
Où l’on
reparle d’Israël
A vrai dire, cette déclaration de
Michel Aoun n’est pas vraiment une
surprise dans la mesure où sa formation,
le Courant Patriotique Libre, est une
des composantes principales, avec le
Hezbollah, de la nouvelle majorité
politique libanaise proche de Damas, au
pouvoir à Beyrouth depuis le 12 janvier
dernier. Le rôle d’Aoun est d’autant
plus déterminant qu’il a avec lui une
partie de la communauté chrétienne, au
grand dam de tous ceux qui ont voulu
instrumentaliser le choc des religions –
et civilisations – au Liban, et
aimeraient tellement faire des chrétiens
libanais une « armée de réserve » au
service des Américains et donc des
Israéliens. Son alliance avec les
chiites du Hezbollah – entamée en 2006 –
est donc un sérieux caillou dans la
chaussure de Washington et de tous ceux
qui veulent briser le « front du refus »
irano-libano-syrien face à la politique
israélo-américaine dans la région. Et
justement, à ce propos, Michel Aoun ne
se paie pas de mots : « Une
énorme pression est exercée sur la Syrie
pour qu’elle rompe ses liens avec l’Iran
et le Hezbollah et s’engage dans des
négociations de paix avec Israël« .
Et le général désigne les responsables
par leurs noms : « Aujourd’hui
ils (les Américains)
essaient de créer
une nouvelle guerre, mais des
gouvernements pro-américains ne vont pas
voir le jour ». Souhaitons que
cette réflexion soit aussi une
prophétie…
Tout ceci nous paraît assez bien vu.
En revanche, il nous semble que le
général est un peu rapide et injuste
quand il ajoute, à propos de ces
pressions que « La
Russie commet une faute en gardant le
silence » : le président Medvedev
est le premier défenseur de la Syrie, en
tous cas à l’ONU. Qui sait ou en serait
Damas si Moscou n’avait manifesté,
depuis le début de la crise, un soutien
indéfectible – même si modéré dans la
forme – à son allié de toujours ?
Publié le 10 août
2011 avec l'aimable autorisation d'Info
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