Opinion
Qui sont les
rebelles de Bengazi ?
Ginette Hess Skandrani
Paris, le 18 juin
2011
Les rebelles de Bengazi que Nicolas
Sarkozy, sous l’injonction de Bernard
Henri Lévy a baptisé de démocrates et
désignés comme Conseil National de
Transition, les faisant adopter par une
dizaine de pays pour représenter la
Libye.
Qui sont-ils ? D’où
sortent-ils ?
Lors de la
conférence de presse du 12 juin 2011
des « Avocats Juristes de la
Méditerrané »*, invités par la «
Commission d’enquête non
gouvernementale pour la vérité sur le
Libye »*, j’ai été très intéressée par
l’intervention d’un chef de tribu de
Bengazi qui s’est déplacé jusqu’à
Tripoli afin de nous informer sur l’état
des lieux dans le fief des rebelles dont
nos télés mensonges ne nous parlent
jamais.
M. Mohamed Jebri
nous a raconté que la majorité de la
population civile était retenue contre
son gré et ne pouvait se déplacer et
encore moins manifester son désaccord
avec ceux qui occupent leur espace
vital. Les gens ont peur des champs de
tir des bandes armées. Il y a énormément
de problèmes de sécurité pour sortir, se
ravitailler. Les enfants et les femmes
ont très peur. Les vieux sont
traumatisés par les tirs. Les maisons ne
sont pas sûres. La société civile
bengazie est prise en otage par les
rebelles.
Ceux qui se font appelés rebelles sont
très divers :
Il y en a qui
savent ce qu’ils font et sont organisés
en bandes, alors que d’autres se
laissent entraîner dans le combat sans
savoir.
Certains
participent à une vengeance, car la
révolution de 1977 a supprimé les partis
politiques bourgeois, mais ils cherchent
surtout à prendre le pouvoir.
Pour Al Qaïda, comme nous l’avons déjà
dit, il y a plusieurs combattants de
cette mouvance. Le combat a commencé dès
les années 80, la Libye a été le premier
pays à demander l’arrêt de Ben Laden.
Malheureusement, personne ne nous a
écouté et ils sont toujours là.
Il y a également ceux qui ont volé la
richesse du peuple et ont peur d’être
interrogés et tous ceux qui se sont
enrichis avec l’affaire Lockerby.
Ils sont tous armés.
Nous avons essayé de les conseiller afin
qu’ils remettent les armes, s’ils
acceptent, ils seront acceptés par les
congrès de base. Ceux qui refusent
seront combattus.
Il y a plusieurs
raisons qui font que les occidentaux
soutiennent ces rebelles :
- afin de freiner
la menace de Kadhafi et de la Jamarhiya
sur le système mondial impérialiste
depuis que Kadhafi a nationalisé le
pétrole puis incité l’Afrique à
reprendre sa dignité.
- le punir pour son soutien aux
mouvements révolutionnaires.
- faire oublier les excuses du
gouvernement italien pour la
colonisation de la Libye et les
réparations obtenues, ce qui aurait pu
pousser d’autres peuples à demander des
excuses et des réparations.
- afin de laver l’affront de
l’intervention de Kadhafi à l’ONU
amenant son soutien aux peuples opprimés
tout en dénonçant la mondialisation
sioniste.
- Se débarrasser de Kadhafi qui dénonce
le pillage des ressources de l’Afrique
et veut créer les Etats Unis d’Afrique
avec une économie indépendante des
puissances occidentales.
- Avorter le projet de développement de
la Libye qui pourrait faire concurrence
aux pays du Golfe
Pays européens qui participez aux
bombardements de l’OTAN, attendez vous à
un tsunami de l’immigration et d’Al
Qaïda, car les Libyens ne peuvent plus
retenir personne.
Vous ne pourrez occuper la Libye, c’est
impossible, l’histoire l’a prouvé
maintes fois.
Vous ne pourrez empêcher que le peuple
défende son guide qui est leur leader et
leur seule référence, c’est une charte
signée le 30 avril 2004 par tous les
Libyens.
Nous devons reprendre le dialogue entre
tous les Libyens car nous n’avons qu’une
patrie. Nous devons vivre ensemble et
avec le pouvoir du peuple lutter contre
l’impérialisme et le sionisme.
*L’Association des Avocats Juristes de
la Méditerranée crée en 1977 a porté une
requête devant la Cour Internationale
de la Haye pour crimes contre l’humanité
pour les bombardements de l’OTAN sur la
Libye et était venue présenter cette
requête lors d’une conférence en Libye
*La commission d’enquête non
gouvernementale pour connaître la vérité
en Libye, crée le 30 mars à Tripoli par
des personnes de la société civile avec
la participation de plusieurs ONG
internationales enquête sur les
bombardements de L’OTAN et la
transmission erronée par les médias.
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