Opinion
Le Mossad à mis
l'Elysée sur écoute
Gilles Munier
Gilles
Munier
Dimanche 27 octobre 2013
NSA ou Mossad… qui écoutait Nicolas
Sarkozy ? Qui écoute François Hollande ?
Les deux, sans aucun doute. Après les
révélations d’Edward Snowden sur
l’attaque informatique dont l’Elysée a
été victime en mai 2012 –
entre les deux tours de l’élection
présidentielle - deux hauts
responsables des services français se
sont rendu aux Etats-Unis pour demander
des
« explications » à la NSA. Selon un
expert, l’attaque relevait d’une
« volonté de s'installer à demeure sans
se faire voir au cœur de la présidence ».
L’agence étatsunienne a nié être à
l’origine du piratage des ordinateurs de
l’Elysée et a laissé entendre,
insidieusement, que ce pourrait être le
Mossad
(Le Monde – 25/10/13).
C’est bien connu, la NSA partage ses
informations avec les services secrets
de pays alliés, du moins en leur donnant
ce que bon lui semble. L’ISNU
israélienne
(Israeli
Sigint National Unit) – la fameuse Unité
combattante 8200 - reçoit donc sa
part de
« secrets », mais on sait moins
qu’elle se sert aussi, directement et
sans contrôle sérieux, dans les données
brutes stockées par la NSA
(1).
Lors de sa conférence de presse du 25
octobre, François Hollande a déclaré que
les services français suivaient
maintenant
« plusieurs pistes ». Il suffit de
lire les ouvrages sur les activités de
la NSA publiés par James Bamford, ancien
analyste de Marine américaine, pour
savoir qu’une des plus sérieuses conduit
à l’Unité 8200 ; ou d’ouvrir le
quotidien londonien
The Guardian du 11 septembre dernier
pour connaître la nature de ses
relations avec l’agence américaine
(2).
François Hollande doit se rendre
prochainement en visite officielle en
Israël. Osera-t-il demander des
« explications » à Shimon Peres ou à
Benjamin Netanyahou sur les écoutes du
PRISM israélien en France ? S’il en
reçoit, s’en satisfera-t-il ? Oui,
certainement, car il n’est pas dans sa
nature de faire un esclandre. Alors, à
quoi bon se plaindre… disons-le tout
net : l’affaire des écoutes de l’Elysée
par le Mossad est enterrée. Sous sa
présidence, les cyber-guerriers
israéliens poursuivront leur sale petit
boulot en France, en toute impunité.
(1)
Sur le même sujet, lire aussi :
Scandale NSA : l’Israeli Connection, par
Gilles Munier
(Afrique Asie – octobre 2013)
http://0z.fr/kiOLv
(2)L’accord NSA - Unité 8200 :
http://www.theguardian.com/world/interactive/2013/sep/11/nsa-israel-intelligence-memorandum-understanding-document
© G. Munier/X.
Jardez
Publié le 27 octobre 2013 avec
l'aimable autorisation de Gilles Munier
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