Opinion
Course contre la
montre pour renverser Bachar al-Assad
Gilles Munier
Bachar al-Assad
- Photo: Sana
Lundi 23 janvier
2012
Comme il fallait s’y attendre, les
décisions prises par le président Bachar
al-Assad d’organiser, en février, un
congrès régional du parti Baas et, en
mars, un referendum sur le projet de
nouvelle constitution syrienne obligent
ses adversaires occidentaux et locaux à
sauter des étapes de leur plan de
renversement du régime.
Alors que Mohammed Riad Shakfa, chef des
Frères Musulmans syriens, refuse
toujours de dialoguer avec le régime
baasiste, la Ligue arabe demande
maintenant au gouvernement syrien et aux
divers courants de l’opposition
«d’engager un dialogue sérieux sous
l’égide de la Ligue arabe dans un délai
ne dépassant pas les deux semaines ».
Pour ce faire, Bachar al-Assad devrait
transférer un certain nombre de ses
pouvoirs à Farouk al-Chareh,
vice-Président de la République, qui
négocierait avec l’opposition la
formation – d’ici deux mois –
d’un gouvernement d’union nationale.
Menace d’une intervention étrangère au
sol
Hamad ben Jassem ben Jaber al-Thani,
ombrageux ministre des Affaires
étrangères du Qatar, a précisé que cette
initiative « visait à un départ du
régime syrien de manière pacifique »…
alors que cet objectif était absent du
communiqué final de la Ligue arabe. Il a
menacé, comme le lui a demandé l’Otan,
de porter l’affaire devant le Conseil de
sécurité de l’ONU, si Bachar al-Assad ne
s’exécutait pas.
Avant de décider à la place du
gouvernement syrien de ce qu’il doit
faire, il eut été normal d’attendre, au
moins, la tenue du 11ème congrès
régional du Baas. Mais, le temps presse
pour les Occidentaux et leurs alliés
locaux… On se souvient qu’en novembre
dernier, Mohammed Riad Shakfa, qui
annonçait l’effondrement du régime
baasiste… fin 2011, appelait la Turquie
– c'est-à-dire l’Otan - à intervenir
militairement pour « protéger les
civils ».
La Syrie a évidemment rejeté le nouveau
plan de la Ligue arabe, le qualifiant d’
« ingérence flagrante dans ses
affaires intérieures ». L’imposition
de nouvelles sanctions économiques
occidentales contre ce pays est donc
prévisible, avec toujours à l’horizon la
menace d’une intervention étrangère au
sol.
Sur le même sujet, lire aussi :
11ème Congrès : Le parti Baas syrien
face à lui-même
http://www.france-irak-actualite.com/article-11eme-congres-le-parti-baas-syrien-face-a-lui-meme-96710301.html
La Syrie et le projet de démembrement du
monde arabe
http://www.france-irak-actualite.com/article-la-syrie-et-le-projet-de-demembrement-du-monde-arabe-95919351.html
© G. Munier/X.Jardez
Publié le 23 janvier 2012 avec l'aimable
autorisation de Gilles Munier
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