Opinion
Guerre de Syrie :
Les réactions en France et
Georges Galloway à la chambre des
communes
Gilles Munier
Gilles
Munier
Dimanche 1er septembre 2013
Le 29 août, la Chambre des communes, par
285 voix contre 272 voix, a refusé
d’appuyer une intervention militaire en
Syrie. Le député britannique George
Galloway est de ceux qui ont dit « Non »
(sous-titre en français - 7'52).
Le vote à la Chambre de communes,
considéré comme un camouflet cinglant
pour Cameron, a obligé Barack Obama -
par ricochet – à solliciter le
« feu vert » du Congrès étasunien
avant d’ordonner le tir de missiles sur
la Syrie.
En France, le président Hollande serait
bien inspiré de réunir le Parlement à
Versailles, avec vote. De nombreuses
personnalités politiques de droite et de
gauche le lui demandent instamment.
Selon un sondage BVA, publié le 30 août,
64 % des Français sont hostiles à une
intervention armée.
Lettre ouverte de François Bayrou à
François Hollande:
« S’il est peu de doute qu’il existe des
armes chimiques (les mêmes ont été si
largement utilisées pendant la guerre de
14), les preuves indiscutables de la
responsabilité de leur utilisation n’ont
pas été apportées, comme l’a reconnu M.
Cameron. Le fer et le feu continuent à
faire des deux côtés de nombreuses
victimes.
Vous créez un précédent : vous allez
intervenir sans mandat des Nations
unies, sans nos alliés européens, sans
l’Otan, dans une action bilatérale avec
les États-Unis. Ce que la France
reprochait en 2003 à Berlusconi, à
Blair, à Aznar, elle va l’accomplir
aujourd’hui. Comment interdire à
d’autres demain des interventions
unilatérales? »
(…)
« … la France a un devoir vis-à-vis
d’elle-même!
Nous avons construit une image de la
France au travers des décennies : de de
Gaulle à Jacques Chirac lors du drame
irakien, nous étions le pays qui parlait
avec tous, et protégeait l’essentiel. Et
ce n’était pas seulement une image :
c’était notre identité et notre réalité.
C’était un patrimoine pour notre pays.
Monsieur le Président, nous étions
nombreux à avoir mis de l’espoir en
votre modération et votre équilibre.
Vous engagez la France dans une voie
périlleuse.
Je souhaite me tromper, mais je voulais
vous dire que vous faites courir un
grand risque à l’avenir de la Syrie, aux
minorités, au Liban, et à une certaine
idée de la France qui ne s’aligne pas ».
Journal du Dimanche
(1/9/13):
http://www.lejdd.fr/Politique/Actualite/...
Interview de Jean-Pierre Chevènement
(extrait) :
« Je constate que la France sera, si
cette frappe intervient, le seul allié
européen de M. Obama, d’ailleurs soutenu
par l’ancien président Bush. C’est la
situation inverse de celle de 2003, où
les Etats-Unis et la Grande-Bretagne
avaient le concours de l’Italie, de
l’Espagne, de la Pologne et d’autres
pays européens. Là, nous sommes
totalement isolés. J’ajoute que
l’opinion publique est divisée. Ce n’est
pas servir la défense du pays que
d’engager nos forces dans un pareil
contexte. Le président Hollande parle à
juste titre du maintien de la
souveraineté de la France. Mais
l’indépendance de la France suppose que
nous ne soyons pas ralliés à la ligne «
occidentaliste », celle qu’on appelait
autrefois néoconservatrice :
c’est-à-dire l’Occident contre les
autres »
http://www.leparisien.fr/politique/...
Pierre Laurent, secrétaire national du
PCF :
« Bombarder la Syrie serait ajouter la
guerre à la guerre, entraînant le risque
jusqu’ici inégalé d’un embrasement de
toute la région », affirme Pierre
Laurent dans une lettre au président de
la République. Constatant que « le
peuple syrien vit un terrible drame que
l’utilisation inacceptable d’armes
chimiques vient de rendre encore plus
insupportable », le secrétaire national
du PCF souhaite que « la France joue un
rôle actif en faveur d’une solution
politique de ce conflit que le régime
syrien a, à dessein, militarisé et
internationalisé pour réprimer la
contestation populaire qui a eu le
courage de se lever contre lui ». Pour
lui, la France doit peser en faveur d’un
« sommet » réunissant tous les
belligérants avec la participation des
principales puissances impliquées. « La
décision d’une participation française à
une intervention armée sur le terrain,
si elle devait être prise, poursuit-il,
ne peut l’être qu’après avoir été
débattue devant la représentation
nationale. » C’est pourquoi il demande à
François Hollande « d’inscrire en
priorité » cette question à l’ordre du
jour de la session parlementaire qui
s’ouvre le 10 septembre.
http://www.humanite.fr/monde/...
Jean-Luc Mélenchon, coprésident du Parti
de Gauche :
"Nous savons que les Nord-Américains ont
l'habitude d'utiliser n'importe quelle
sorte d'argument pour justifier une
intervention militaire", a poursuivi
l'eurodéputé. "Cette fois-ci, c'est le
gaz". "Prenez tous le temps du
sang-froid", a recommandé M. Mélenchon.
"Il ne faut pas faire cette guerre",
a-t-il insisté. en rappelant que Carla
del Ponte, ancien procureur du TPI,
enquêtant pour l'ONU, avait assuré en
mai que la rébellion syrienne avait
utilisé du gaz sarin. "Les Syriens sont
un prétexte pour les uns et les autres"
pour "un jeu de dominos", a-t-il dit en
citant les États-Unis, la Russie et le
Qatar.
C’est une décision qui inféode une
nouvelle fois gravement la France aux
Etats-Unis. Manifestement, François
Hollande a choisi d’obéir aux
injonctions américaines d’intervenir en
Syrie, et de continuer à saper
l’indépendance de notre pays, comme
Nicolas Sarkozy l’avait fait lui aussi
en choisissant d’intervenir en Libye. On
est loin du refus salutaire de la
France, en 2003, de s’engager auprès des
Américains en Irak. On est loin d’une
diplomatie forte et autonome,
respectueuse du droit international.
http://www.lefigaro.fr/flash-actu/...
Nicolas Dupont-Aignan,
président de Debout la République:
« … le monde attend de la France qu’elle
joue son rôle et fasse entendre sa voix.
Non pas la voix de son maître mais celle
de l’indépendance et de la raison. Au
moment de l’intervention en Irak, chacun
se souvient de la fierté d’être Français
quand Jacques Chirac et Dominique de
Villepin ont opposé à nos amis
américains le « Non » d’un sage et vieux
pays.
(…)
Si demain nous intervenons en vassal
dans une coalition emmenée par les
Etats-Unis, c’est notre place dans le
concert des nations qui sera durablement
discréditée. Je refuse, sans preuves,
d’abimer ce que plus de 50 ans de
politique étrangère indépendante depuis
Charles de Gaulle nous ont permis de
construire. Ce serait nous trahir
nous-mêmes. Ce serait devenir complices
de ceux qui espèrent le chaos.
http://www.sxminfo.fr/64936/2013/08/28/...
Marine Le Pen, présidente du Front
National :
C’est une décision précipitée, fondée
sur des supputations (« Tout porte à
croire » que c’est le régime qui a
commis cet acte, selon ses propres
termes) alors que la lumière n’a pas
encore été faite sur les attaques
chimiques commises en Syrie. Il y a
quelques semaines, Carla Del Ponte,
membre de la commission d’enquête de
l’ONU sur la Syrie, indiquait elle-même
que les rebelles utilisaient de telles
armes.
L’expérience du passé aurait pourtant dû
le faire réfléchir : chacun se souvient
des manipulations américaines au sujet
des armes de destruction massive en Irak
qui en réalité n’existaient pas.
C’est une décision qui inféode une
nouvelle fois gravement la France aux
Etats-Unis. Manifestement, François
Hollande a choisi d’obéir aux
injonctions américaines d’intervenir en
Syrie, et de continuer à saper
l’indépendance de notre pays, comme
Nicolas Sarkozy l’avait fait lui aussi
en choisissant d’intervenir en Libye. On
est loin du refus salutaire de la
France, en 2003, de s’engager auprès des
Américains en Irak. On est loin d’une
diplomatie forte et autonome,
respectueuse du droit international.
http://www.frontnational.com/2013/08/...
© G. Munier/X.
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Publié le 1er septembre 2013 avec
l'aimable autorisation de Gilles Munier
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