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De
la transformation d’une université britannique en yéshiva
Les
sionistes dictent leurs volontés à l’Université de Leeds
Gilad
Atzmon
28 janvier 2007
http://www.peacepalestine.blogspot.com
http://www.redress.btinternet.co.uk/gatzmon30.htm
Voici quelques jours, j’ai découvert le site Bonsoir. Ce
site ouèbe est géré par un jeune étudiant palestinien, licencié
de l’Université de Leeds. Ce site – de référence –
comporte une filmothèque en ligne, consacrée à la Palestine :
c’est une sorte de « Palestinian YouTube ».
Son créateur est Akram Awad ; il a réuni, dans une
section de son site appelée Panorama, une collection
impressionnante de documents audiovisuels en live, sur la Palestine et le Moyen-Orient, ainsi que des documents
qui montrent, avec le son et le mouvement, les crimes sionistes
sans cesse empirant. J’ai appris également qu’Akram Awad a
collaboré, à l’occasion, à des initiatives telles Umkhalil,
Peacepalestine et Annie’s Letters et qu’il est très actif –
d’une manière très discrète, car c’est manifestement
quelqu’un qui ne recherche pas les feux de la rampe, mais donne
beaucoup de lui-même.
Voici trois jours de cela, j’ai écrit à M. Awad pour lui
dire à quel point j’avais été impressionné par son site ouèbe.
Hier soir, il m’a répondu. Bien qu’il n’ait pas attiré
l’attention sur son problème, j’ai appris que ce jeune étudiant
palestinien exilé est sur la sellette : en effet, le lobby
sioniste de Grande-Bretagne a sorti sa grosse artillerie contre
lui, et en particulier contre son message.
Tout à fait comme en Amérique du Nord, où des financements
extérieurs permettent au lobby sioniste de dicter le discours
académique, l’Université de Leeds – institution académique
prestigieuse du Royaume-Uni – est en train d’être soumise,
aujourd’hui, à une pression énorme, qui ressemble fortement à
celle qui est exercée outre-Atlantique.
J’ai lu, dans le Yorkshire Post de ce jour que « Marilyn
Stowe, spécialiste du droit du divorce et membre du groupe
d’experts près la Commission des Lois, a dit qu’elle n’était
plus en mesure d’offrir une somme pourtant proposée – à cinq
chiffres –, après qu’elle eut appris qu’ « un étudiant
titulaire d’une licence, qui travaille, de plus, à l’Université,
gérait un site ouèbe contenant des textes antisémites.
Pourtant, M. Awad affirme clairement, sur son site, et dans la
presse anglaise, qu’il est antisioniste, et non antisémite. Il
n’avait même pas besoin de se donner toute cette peine, car il
est évident que son site est voué à diffuser de l’information
sur la Palestine et le peuple palestinien. Il ne critique
nullement les juifs en tant que groupe ethnique ou racial ;
il dénonce, simplement, le sionisme, en tant qu’idéologie et
en tant que pratique. De plus, le site de M. Awad continent certes
quelques articles originaux, mais pour l’essentiel, il s’agit
d’un site d’archives online. Il s’agit essentiellement d’une collection de films
exprimant un vaste éventail d’idées et de modes
d’expressions, partant du principe que, dans un monde libre, les
gens ont le droit d’écouter des avis différents et sont
capables de se faire leur propre opinion.
Mme Stowe a écrit : « Je suis extrêmement préoccupée
par le fait que l’Université de Leeds ait été publiquement
associée à un site ouèbe qui
publie des textes antisémites et, à mon très grand regret, je
ne saurais être à l’avenir associés avec l’Université de
Leeds tant que ce problème n’aura pas été résolu.
J’attends que des mesures soient prises pour régler cette
situation, et je suis sûre que les responsables de cette
université ne souhaiteront pas être perçus comme poursuivant
une politique hostile à un groupe particulier d’étudiants ».
A l’évidence, Mme Stowe a le droit de décider ce qu’elle
entend faire de son argent. Cependant, une recherche même rapide
montre que ce n’est pas l’Université de Leeds qui héberge le
site de M. Awad. En réalité, il est hébergé par une société
américaine. Apparemment, soit Mme Stowe est désinformée, soit
elle veut désinformer les autres, soit les deux. Toutefois, il
est parfaitement évident que Mme Stowe met des conditions à son
soutien à l’université
en formulant une exigence très claire de conformité de pensées.
En plein jour, Mme Stowe propose une contribution économique à
l’Université de Leeds, à la condition expresse que cette
institution académique fonctionne à l’instar d’une yéshiva,
c’est-à-dire comme une institution se consacrant exclusivement
aux études bibliques, et en particulier talmudiques.
Mme Stowe me permettra-t-elle de lui rappeler que le mot
‘université’ provient étymologiquement de l’expression
latine ‘universitas magistrorum et scholarium’ [la communauté
des maîtres et des élèves]. Le site de M. Awad correspond
exactement à la définition de ce que devrait être une université :
il fournit au monde entier un accès direct au discours
palestinien. Il met la connaissance à la disposition de tous. Il
a pour finalité de partager la notion de la brutalité sioniste
avec tous les internautes sur notre Planète. Voilà qui n’a pas
l’heur de plaire à Mme Stowe. En quelque sorte, elle préfère
réduire au silence ceux qui s’opposent à Israël. Elle préfère
imposer des restrictions à la liberté de parole. Mme Stowe, qui
est elle-même diplômée de l’Université de Leeds, a sans
doute oublié ce que signifie la liberté universitaire. Mais il y
a bien plus préoccupant encore : bien qu’avocate, elle
agit, de fait, contre la liberté d’expression.
Puis-je rappeler à Mme Stowe que c’est l’ouverture qui a
fait de l’Occident quelque chose dont nous puissions, à
l’occasion, tirer quelque légitime fierté ? Si Mme Stowe
ne croît pas en la notion authentique d’universitas,
lui préférant la dynamique étouffant tout débat de la yéshiva,
elle devrait regretter sans tarder d’avoir choisi de retirer ses
financements, et s’empresser de soutenir à nouveau une
université qui a la chance d’avoir parmi ses étudiants
quelqu’un comme Akram Awad.
Les
lobbies sionistes vont tout faire pour interférer dans les libertés
académiques. Les sionistes savent que la ‘liberté de pensée’,
ainsi que la conscience morale, sont les deux menaces les plus
graves pesant sur la politique israélienne et sur le discours
siono-centré… Attention !
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