Opinion
La faillite de la
guerre contre la Syrie
Ghaleb
Kandil
Ahmad Moaz al-Khatib
Lundi 4 février
2013
La polémique provoquée par les
déclarations du chef de la coalition de
Doha, Ahmad Moaz al-Khatib, annonçant
qu'il était disposé à rencontrer des
membres du gouvernement syrien, prouve
que cette structure, créée sur décision
américaine, n'est qu'une façade des
Frères musulmans. Ces derniers ont
publiquement terrorisé al-Khatib pour le
pousser à ne pas dialoguer avec le
pouvoir en contrepartie de "deux
conditions" -la libération des détenus
et le renouvellement des passeports des
opposants installés en dehors de la
Syrie-, qui sont d'ailleurs au cœur de
l'initiative du président Bachar al-Assad
et de l'agenda du gouvernement, chargé
de mettre en œuvre le plan présidentiel
de sortie de crise.
Les analystes ont expliqué la position
d'al-Khatib -entretemps, il est revenu
sur ses déclarations sous la pression-
comme un signe des changements
intervenus sur le terrain et dans le
climat international. Le chef de la
coalition de Doha a exprimé une grande
déception à l'égard de l'Occident, qui
n'a pas tenu ses promesses, tandis que
le ministre français des Affaires
étrangères, Laurent Fabius,
reconnaissait ouvertement que le dossier
syrien n'est plus la priorité des pays
occidentaux. L'échec de la réunion des
"Amis de la Syrie" à Paris, lundi 28
janvier, reflète ces propos. 50 pays et
organisations ont participé à cette
conférence, contre 108 à Marrakech, le
12 décembre dernier.
Les pays occidentaux aussi se disent
déçus par la coalition de Doha et sa
prétendue aile militaire, appelée "Armée
libre". La relation structurelle et
organique qui existe entre le Front
qaïdiste al-Nosra et les unités armées
des Frères musulmans explique
l'intransigeance de la coalition de Doha
et sa défense d'al-Nosra depuis que ce
groupe a été inscrit sur la liste
américaine des organisations
terroristes. Faut-il rappeler que
"l'avant-garde combattante",
l'organisation militaire des Frères, a
participé à la fondation d'Al-Qaïda,
dans les années 80 en Afghanistan, après
sa défaite devant l'Armée arabe
syrienne.
Les réalités du terrain ont montré
l'échec du projet stupide et naïf de
Hillary Clinton, adopté par la France,
et qui consistait à encourager la
création de "zones libérées" contrôlées
par l'opposition armée, Celle-ci n'est
qu'un mélange de brigands, de
terroristes et de rebelles, qui
s'entretuent sur le butin. Par
conséquent, le projet de formation d'un
gouvernement de l'opposition est tombé à
l'eau, après la contre-offensive lancée
par l'Armée arabe syrienne.
Les transformations politiques et
militaires s'accélèrent en parallèle à
la préparation d'un sommet
russo-américain qui devrait, évidemment,
évoquer le dossier syrien. L'acceptation
par les Etats-Unis du mécanisme de la
fin de la violence, proposé par le
président Bachar al-Assad, est la clé de
tout nouveau processus dans la crise
syrienne. Ce mécanisme passe
impérativement par l'arrêt de l'armement
et du financement des terroristes par
les pays occidentaux et leurs alliés
turcs et arabes du Golfe.
Les Américains pourraient tergiverser et
exercer un chantage dans la période à
venir pour améliorer leurs positions
dans la solution politique. Dans ce but,
ils ont introduit le paramètre israélien
dans la crise syrienne. Cependant, il
est clair que toute avancée de l'armée
syrienne sur le terrain et tout progrès
de l'Etat en direction du dialogue
syro-syrien rapprocheront le moment où
la coalition impérialiste-coloniale
reconnaitra la faillite de son projet
syrien et la victoire de la Syrie
résistante. Certes, l'anéantissement des
groupes terroristes qui ont pris racines
dans différentes régions du pays prendra
du temps. Mais l'Etat syrien sait
comment débarrasser le pays de ces
forces du mal.
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