Opinion
Syrie : les
combattants étrangers qui rejoignent la
guerre contre Bachar al-Assad
Ghaith Abdul-Ahad
Photo:
Ghaith Abdul-Ahad pour the Guardian
Mardi 25
septembre 2012
La bataille d’Alep
vue par un journaliste irakien
J’espère que
personne n’a traduit cet article
parce qu’il est long et qu’en ce
moment j’ai beaucoup de boulot.
Ghaith Abdul-Ahad
est un journaliste Irakien qui a
couvert diverses zones de conflit et
qui couvre actuellement les
affrontements en Syrie.
Il a pu
circuler de la frontière turque à
Alep, au contact de ceux qui
combattent les forces
gouvernementales, dont des étrangers
de toutes origines.
Certains de
ces combattants étrangers sont des
idéalistes sans expérience de la
guerre, tandis que d’autres se sont
aguerris sur d’autres théâtres
d’opérations.
On peut bien
sûr supposer que des mercenaires ou
des membres de forces étrangères se
trouvent parmi eux.
Ce qu’on
retient aussi de ce long article,
c’est qu’à Alep tout du moins, la
bataille est perdue pour les milices
qui s’opposent à l’armée
gouvernementale.
Et que seuls
les Syriens doivent être tenus dans
l’ignorance de ce fait.
Bien entendu,
l’issue de la bataille d’Alep ne
signifie pas que la crise en Syrie
est en passe d’être résolue car la
solution sera forcément politique
sur la base de principes acceptés
par toutes les parties au conflit.
Et c’est là
que l’issue de cette bataille
pourrait jouer un rôle important, en
influant par exemple sur l’attitude
des forces d’opposition et pourquoi
pas en induisant une recomposition
de ces dernières. La condition étant
que l’opposition irréductible au
régime cesse d’agir en fonction de
ce qu’elle croit être les attentes
de ses tuteurs étrangers et que
l’hypothèse d’une intervention
militaire étrangère soit
définitivement écartée.
On verra
bien.
Sinon
l’article recèle un ou deux morceaux
d’anthologie, comme les propos de
cet ancien militaire Jordanien
d’origine palestinienne qui explique
tranquillement que 50 % des
problèmes de la Palestine viennent
de l’entité sioniste et les 50 %
restants du gouvernement syrien qui
a « détruit le monde arabe. »
Et ça, c’est
quand même fort de café de la part
de quelqu’un qui a servi une
monarchie qui a longtemps prétendu
s’approprier la Cisjordanie, qui est
responsable du fameux «Septembre
noir» et que, par méfiance, les
armées syrienne et égyptienne
avaient évité de mettre dans la
confidence de leurs projets
d’offensive contre l’entité sioniste
en octobre 1973.
Des propos qui
nous donnent une idée du genre de
cinglés auxquels et confronté le
gouvernement syrien.
Djazaïri
Syrie :
les combattants étrangers qui rejoignent
la guerre contre Bachar al-Assad
Des vétérans du djihad en Irak, au
Yémen et en Afghanistan rejoignent des
idéalistes étrangers inexpérimentés sur
la ligne de front à Alep
Par
Ghaith Abdul-Ahad The Guardian
(UK), 23 septembre 2012
‘’Soldats! Soldats! ‘’L’homme avait
craché son avertissement tout en
courant, deux balles d’un tireur d’élite
de l’armée gouvernementale soulevaient
la poussière du chemin de terre derrière
lui.
C’était suffisant pour Abou Omar
al-Tchétchène. Son groupe hétéroclite de
combattants étrangers, connu sous le nom
de «frères Muhadjiroun”, était tapi à
l’entrée d’un immeuble incendié dans le
quartier de l’université d’Alep. L’un
des frères – un Turc – gisait sans vie
au coin de la rue et un deuxième frère
se trouvait à côté de lui, grièvement
blessé et incapable de bouger. Le tireur
d’élite les empêchait de se porter à son
secours.
Abu Omar donna un ordre en arabe,
aussitôt traduit dans un murmure de
langues différentes – tchétchène,
tadjik, turc, français, dialecte
saoudien, ourdou – et les hommes se
retirèrent en bon ordre en file
indienne, se frayant un chemin entre des
tas de détritus fumants et de bouteilles
plastique tordues en direction d’une
maison derrière la ligne de front où
d’autres combattants s’étaient
rassemblés.
Leur superviseur Syrien restait
debout seul dans la rue, tenant deux
radios, une qui hurlait en tchétchène et
l’autre en arabe. Deux hommes s’étaient
portés volontaires pour rester et
essayer de ramener le jeune blessé.
Les combattants se sont assis à
l’extérieur de la maison à l’ombre des
arbres, serrant leurs fusils et
discutant de la guerre. Parmi eux se
trouvait un Saoudien mince, vêtu d’un
T-shirt noir et sale et d’un bonnet de
prière, qui conversait dans un anglais
parfait avec un Turc assis à côté de
lui. Il était arrivé la semaine
précédente et était curieux de savoir
comment on parlait du djihad à
l’étranger.
«Que disent sur nous les agences de
presse étrangères et le monde extérieur
? » avait-il demandé. «Sont-ils au
courant des combats à Alep ? Savent-ils
que nous sommes ici ?»
Des centaines de combattants
étrangers ont afflué en Syrie pour
participer à la guerre contre le régime
de Bachar al-Assad. Certains sont des
idéalistes naïfs animés d’une vision
romantique de la révolution ou d’une
haine contre les Assads. D’autres sont
des djihadistes vétérans d’Irak, du
Yémen et d’Afghanistan.
Pour aller faire la guerre dans ces
ays, les combattants étrangers devaient
franchir des frontières avec de faux
passeports et échapper aux services
secrets. La ligne de front syrienne est
plus facile à atteindre par un vol
confortable vers le sud-est de la
Turquie puis un passage de la frontière
à pied.
Selon le Saoudien, le passage de la
Turquie à la petite ville syrienne d’Atmeh
a été facile. Là, dans un paysage
vallonné parsemé d’oliviers, les recrues
ont été réceptionnées par un Syrien qui
dirige un camp djihadiste puis organisés
en unités de combat. Chaque équipe s’est
vue assigner un arabophone et a subi une
formation de base de 10 jours, dont
l’objectif n’était pas de leur apprendre
à tirer, mais d’apprendre à communiquer
et à travailler ensemble.
Les combattants ont ensuite été
répartis entre les différentes
organisations djihadistes, y compris
Ahrar al-Sham («les hommes libres de la
Syrie») et Jabhat al-Nusra («le Front de
l’aide du peuple du Levant»). Certains,
comme les Tchétchènes Abou Omar, ont été
autorisés à former leurs propres unités
et simplement désignés comme les
Muhajiroun, ou «immigrés». Les Syriens
se référer aux étrangers sous
l’appellation collective de “frères
turcs”.
L’hétérogénéité de la capacité au
combat chez ces hommes était une
évidence immédiate. Les Tchétchènes
étaient plus âgés, plus grands, plus
costauds et portait des bottes de
randonnée et des pantalons de combat.
Ils portaient leurs armes avec confiance
et se tenaient à l’écart des autres,
fonctionnant comme un unité soudée à
l’intérieur d’une unité plus large. Un
des Turcs était un ancien soldat qui
portait sangle et équipement de style
occidental, tandis que les trois Tadjiks
et le Pakistanais étaient à l’évidence
des pauvres. Leurs pantalons étaient
trop courts, leurs chaussures vieilles
et déchirées.
Les hommes étaient aussi secrets,
notamment dans leurs relations avec
l’Armée Syrienne Libre. Quand les
Syriens leur ont demandé d’où ils
venaient, un francophone blond a répondu
qu’ils étaient Marocains, les
Tchétchènes ont dit qu’ils étaient Turcs
et les Tadjiks ont dit qu’ils étaient
Afghans. Sur les marches d’une école
réquisitionnée, derrière fragile
barricade de tôle ondulée et un tonneau,
un groupe de Libyens était assis et se
plaignait du manque de munitions. Ils
étaient arrivés la veille et avait déjà
perdu l’un des leurs tombé sous le feu
d’une mitrailleuse de l’armée syrienne.
« C’est une révolution faible, très
faible. Nous sommes dans sa deuxième
année et ils n’ont toujours pas assez
d’armes et de munitions, » se plaignait
un des Libyens.
A l’intérieur de l’école, il y avait
un Jordanien qui allait souvent sur la
ligne de front avec son fusil belge pour
lequel il n’avait que onze cartouches.
C’était un ancien officier, laïque et
bien rasé de l’armés jordanienne [le
journaliste déduit du fait qu’il était
bien rasé que cet homme était ‘secular’,
non pratiquant, non croyant ou laïque
selon le contexte, NdT] qui vivait en
Europe de l’Est où in gérait une affaire
d’import-export. Il était venu à Alep
sans dire à sa femme et à ses enfants où
il se rendait.
«C’est mon devoir, » disait-il. «A
l’origine, je suis de Palestine. Je sais
ce que ce régime [syrien] a fait aux
Palestiniens, bombarder des camps au
Liban, assassiner des commandants. La
moitié des souffrances de notre nation
sont à cause d’Israël et l’autre moitié
à cause du régime syrien.
«Beaucoup d’hommes Arabes que je
connais veulent venir et combattre.
Certains manquent de moyens, d’autres
d’énergie, mais tant de gens détestent
ce régime. Pendant 20 ans, ce régime a
détruit le monde arabe.»
Si certains des combattants à Alep
étaient inexpérimentés, d’autres comme
Abu Salam al Faluji se vantaient d’une
expérience extraordinaire. Abu Salam, un
robuste Irakien avec un keffieh noir
enroulé autour de la tête, a déclaré
avoir combattu les Américains à
Falloujah, quand il était un jeune
homme. Plus tard, il a rejoint al-Qaïda
en Irak et passé des années à combattre
dans différentes villes avant de passer
en Syrie pour échapper à une
arrestation. En ce moment, il commande
une des unités de Muhajiroun.
Je l’avais trouvé alors qu’il
observait une discussion animée entre
deux comandants Syriens sur la manière
de défendre une ligne de front au bord
de l’effondrement.
L’attaque gouvernementale avait
commencé comme prévu, et des obus de
mortier explosaient dans les rues
voisines, le bruit du tir des
mitrailleuses se répercutant entre les
immeubles. Les mortiers martelaient
durement les murs, provoquant une petite
pluie d’éclats et de chute de verre,
mais Abu Salam restait là, impassible.
Un Syrien, haletant, expliquait avoir
tiré trois fois sur le tank, mais que la
roquette du RPG n’était pas partie.
«Ne dis pas qu’elle n’est pas partie,
» l’a admonesté Abu Salam. « Dis que tu
ne sais pas comment tirer avec. Nous
nous servions des mêmes RPGs contre les
Américains et nous détruisions des tanks
Abrams. Qu’est-ce qu’un T72 par rapport
à un Abrams ?
«Notre boulot est de nous concentrer
sur les engins explosifs improvisés
(IED) et les tireurs embusqués, » a-t-il
dit à l’assemblée. Il faut des tireurs
au sommet de tous ces toits et des IEDs
au sol. On les traque dans les ruelles
et puis on utilise les mitrailleuses et
les RPGs aux angles de rues.
«Le problème, ce n’st pas les
munitions, c’est l’expérience,» m’a-t-il
expliqué hors de portée de voix des
rebelles. «Si nous étions en train de
combattre les Américains, nous serions
tous morts en ce moment. Ils nous
auraient tués avec leurs drones sans
même avoir besoin d’envoyer un tank.
«Les rebelles sont courageux, mais
ils ne savent même pas la différence
entre une balle de Kalashnikov et une
balle de fusil de précision. Ce qui
affaiblit le moral des hommes.
«Ils n’ont aucun leadership et pas
d’expérience, » dit-il. «Des types
courageux vont à l’attaque, mais ceux
qui sont sur les lignes arrière se
retirent les laissant à découvert. C’est
le chaos. Ce matin, les frères Turcs qui
avaient combattu toute la nuit se sont
endormis à l’aube avec une ligne de
Syriens derrière eux pour les protéger.
A leur réveil, les Syriens étaient
partis et les tireurs d’élite de l’armée
avaient avancé. Maintenant, c’est trop
tard. L’armée a pénétré dans les rues et
va nous déborder.»
Il semblait aborder la perspective
d’une défaite avec nonchalance.
«Il est évident que l’armée syrienne
est en train de gagner cette bataille,
mais nous ne le leur dirons pas [aux
rebelles]. Nous ne voulons pas leur
casser le moral. Nous leur disons que
nous devons tenir ici aussi longtemps
que Dieu nous en donnera la force et
peut-être fera-t-il en sorte qu’une de
ces puissances étrangères vienne en aide
aux Syriens.»
L’ironie d’une situation qui voit
djihadistes et Américains – ennemis
jurés de ces dix dernières années – se
retrouver combattant à nouveau du même
côté n’a pas échappé à Abu Salam.
Avancer
Abou Omar, le commandant tchétchène,
a donné ordre à ses hommes d’avancer
pour essayer de reprendre leurs
positions perdues autour de l’Université
des sciences.
Les soldats syriens avaient arrêté
leur avance et retiré leur blindé, ne
laissant que les tireurs d’élite. Une
voiture criblée de balles était toujours
en feu, une carcasse de bus qui se
trouvait à quelques mètres était encore
fumante, et des flammes orange et de la
fumée noire sortaient du premier étage
d’un immeuble.
Mais trois des hommes d’Abou Omar ont
été cloués au sol par des tireurs
d’élite, tandis qu’un autre qui s’était
mis debout pour tirer sur le tank avec
un RPG s’est retrouvé criblé de balles.
Deux Tchétchènes étaient déjà dans le
milieu de la place. Ils se sont cachés
derrière un muret de pierre tandis que
des balles criblaient le bord du muret.
Abou Omar a discuté en arabe classique
fortement accentué avec un officier
syrien sur la façon de sauver ses
hommes. Une colonne de Syriens a gravi
un immeuble et a essayé de tirer sur le
sniper.
Au bout d’une heure, la fusillade a
diminué et les deux hommes ont couru à
travers la ruelle. Ils zigzaguaient et
sont tombés à terre. L’un d’eux était
trapu, son T-shirt gris déchirés et
couvert d’une tache de sang. Un petit
éclat d’obus était fiché dans le côté
gauche de sa poitrine. Il l’a extrait
avec ses doigts et l’a passé à ses amis
pour qu’ils l’examinent. Puis il a
souri.
Dans un arabe approximatif, le
Tchétchène a expliqué comment c’est
arrivé.
«Pendant une ou deux heurs, nous
étions là-bas, mais le sniper nous
tirait trop dessus,» dit-il. «Nous nous
sommes déplacés sur la gauche et le
frère est allé dans la rue. C’est là que
le sniper l’a tué. Il n’y a pas de
tristesse, ni de peur, le frère est un
martyr,» dit-il avant de citer un verset
du Coran.
Mais Abu Omar était en colère. Il y
avait 40 muhadjiroun quelques jours
avant, mais à la fin des combats de ce
jour, ils n’étaient plus que 30. Ils
avaient perdu 10 hommes en deux jours.
Cette nuit, il a lancé un ultimatum
aux chefs rebelles Syriens. S’ils
n’avaient pas rassemblé un grand nombre
d’hommes pour couvrir leurs arrières,
les Muhajiroun feraient leur paquetage
et s’en iraient.
Les renforts ne se sont pas
matérialisés, alors les Tchétchènes sont
partis dans la nuit.
«Qu’ils partent, » fulminait un
commandant Syrien le lendemain. «je ne
leur avais pas dit ‘topez là’ et venez
combattre pour le djihad et prendre la
responsabilité de cette ligne de front.»
Bab al Hawa
Quelques jours après, au poste
frontière de Bab al Hawa, un
affrontement couvait entre les rebelles
Syriens et les djihadistes.
Des combattants de la brigade Farouk
– l’une des unités les mieux équipées et
les plus disciplinées de l’ASL –
dormaient sur l’herbe, à l’ombre d’une
grand arche de béton. Les combattants
portaient des uniformes militaires verts
et des T-shirts arborant des insignes de
la brigade – un exploit dans la
confusion de la révolution. Ils avaient
beaucoup de chars et de véhicules
blindés capturés à l’armée syrienne,
stationnés à l’abri près du poste
frontière.
Non loin, un groupe de 20 combattants
du djihad s’étaient rassemblés en cercle
autour d’un égyptien costaud avec une
barbe argentée tombant sur sa poitrine.
“Vous êtes en confrontés à deux
armées d’apostats», disait l’Egyptien à
ces hommes, parlant ainsi de l’armée
syrienne et l’Armée Syrienne Libre.
“Lorsque vous aurez terminé avec une
armée, vous commencerez avec l’autre.”
La confrontation a commencé il ya
quelques semaines, lorsque les
djihadistes étrangers, qui ont joué un
rôle majeur dans la défaite des forces
gouvernementales au poste frontière, ont
hissé le drapeau noir d’al-Qaida, orné
du sceau du prophète, sur le poste
frontière.
La brigade Farouk avait exigé que le
drapeau soit ramené de peur qu’il
contrarie les Turcs et mette en péril
une voie d’approvisionnement vitale pour
les rebelles. Un combattant barbu de la
brigade Farouk, lui-même salafiste, a
expliqué avoir plaidé auprès des
djihadistes, en leur disant que leur
présence amènerait l’OTAN à cesser ses
envois de matériel. «Ils m’ont dit
qu’ils étaient là pour arrêter l’Otan”,
a-t-il dit.
Les rebelles leur ont donné un
ultimatum pour évacuer, et les
djihadistes s’étaient mis en position
d’attaque sur les collines pierreuses
qui surplombent le poste frontière,
cernant les combattants de la brigade
Farouq. qui à leur tour ont menacé
d’utiliser leurs véhicules blindés.
J’ai parlé avec le commandant
régional de la brigade Farouk, un jeune
lieutenant musclé de la province
méridionale de Deraa nommé Abdullah Abu
Zaid. “Je ne laisserai pas propager
l’idéologie takfirie [l'acte d'accuser
les autres musulmans d'apostasie]
m’a-t-il dit dans son camp militaire à
quelques kilomètres du poste frontière.
«Ni maintenant, ni après. L’Islam que
nous avons eu pendant ce régime a été
défiguré l’Islam et ce qu’ils nous
apportent est aussi défiguré. L’Islam
dont nous avons besoin est un islam
civil et pas l’Islam takfiri».
Les djihadistes, a-t-il dit, ont
pillé et volé les populations locales et
exigé de l’argent auprès d’entreprises
locales contre protection, afin de ne
pas voler leur marchandise. «J’ai réussi
à les arrêter”, a-t-il dit, “et je ne
laisserai pas prendre de l’ampleur ici.”
Plus tard dans la journée, il a lancé
un ultimatum à leur commandant, un
Syrien dit Abou Mohamad al Abssi, pour
qu’il quitte la région avec ses
djihadistes étrangers sous peine d’être
tué.
J’ai rencontré Abou Mohamad, un
médecin qui s’exprime par monosyllabes,
le lendemain. Il a souligné qu’il
luttait contre le régime depuis 1992,
alors que la l’Armée Syrienne Libre est
constituée d’officiers qui ont fait
défection et qui servaient le régime
encore récemment. Le printemps arabe a
été, dit-il, un résultat de la ferveur
islamique.
«Nous n’abandonnerons jamais nos
positions ici,» dit-il d’une voix calme.
«Si Du=ieu le veut, nous vaincrons.»
Quelques jours plus tard, le corps
d’Abou Mohamad était retrouvé dans un
fossé. Il avait été enlevé et tué.
Bosnie, 1992-95
Plusieurs centaines de moudjahidine
de pays aussi divers que la Turquie,
l’Algérie, l’Arabie Saoudite, la Syrie
et le Russie étaient arrivés en Bosnie
centrale pour aider les Musulmans de
Bosnie à prendre le dessus sur les
Serbes
Tchétchénie, 1994-96
Des Saoudiens et des Jordaniens
figurent parmi les centaines d’hommes
qui affluent pour rejoindre les
séparatistes tchétchènes dans leur lutte
contre l’armée russe.
Afghanistan, 1999-
L’est de l’Afghanistan, terrain de
chasse originel des moudjahidine pendant
la guerre contre les Soviétiques, est
devenu le foyer d’al Qaïda à la fin des
années 1990 – un centre logistique et
d’entraînement pour des djihadistes
venus d’au moins une dizaine de pays du
Moyen Orient , d’Asie centrale et
d’Europe.
Irak 2003-
Des milliers de combattants étrangers
ont afflué en Irak pour s’attaquer aux
Américains. La majorité veanit d’Arabie,
d’autres venaient de Syrie, de Jordanie
et du Yémen, entre autres
Traduit par Mounadil al
Djazaïri
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