Opinion
Débat : «Syrie :
Les questions sont de savoir pourquoi et
comment intervenir en Syrie»
Général Menu
Dimanche 2
septembre 2012
En réponse au
général Fleury
(1).
Une fois encore, la
presse dans sa grande majorité et des
voix issues du Moyen Orient provenant de
pays qui ne sont pas réputés pour leur
ouverture démocratique et leur tolérance
vis à vis de religions qui ne sont
celles de la majorité, ont décrété que
Al-Assad massacrait son peuple épris de
liberté.
Je ne tiens pas à
donner un blanc-seing à ce dictateur,
mais je constate que, timidement,
certains osent tout de même penser
différemment.
Je retiens l'appel
lancé dans
Le Monde par Marc Le Fur
(UMP) et Gérard Bapt
(PS) :
«
Si au régime de Bachar al-Assad succède
un nouveau régime autoritaire remettant
en question la liberté de conscience et
de culte des minorités - qu'elles soient
chrétiennes, druzes ou alaouites - nous
n'aurons pas gagné au change ».
Ce qui se passe
dans des pays qui ont connu le
"printemps arabe" devrait tout de
même nous inciter à analyser plus
finement la véritable composition des
forces qui combattent sous l'étendard de
l'opposition.
On sait ce que la
Syrie perdrait, mais on peut deviner ce
qu'elle gagnerait. Seuls les doux
rêveurs imaginent installer la
démocratie malgré les fiascos en Irak
voire en Afghanistan.
Techniquement, ce
que dit le général Fleury sur les
capacités de défense de la Syrie et nos
propres moyens aériens, reflète hélas la
triste réalité. Je rajouterai que la
campagne de Libye a été assurée avec le
concours des Américains, sous leur
direction et avec leurs moyens au début
puis après leur retrait des opérations
offensives, il a fallu se contenter de
leur soutien en renseignement et
ravitaillement en vol. Nos forces
aériennes, Air et Marine, puis plus tard
les hélicoptères qui sont intervenus au
plus proche des combattants souvent
réfugiés dans les agglomérations, ont
manqué très rapidement de munitions
compte tenu des grandes consommations et
il a fallu en racheter de nouvelles avec
les budgets en peau de chagrin que nous
connaissons.
De plus, le taux
des activités aériennes a consommé le
potentiel des appareils qu'il est
nécessaire de renouveler plus tôt que
prévu et moyennant des coûts qui
n'étaient pas prévus dans les budgets.
Si certains veulent
donner des coups de menton, qu'ils aient
au moins la décence d'équiper ceux qui
auraient à combattre de gourdins adaptés
à la situation. Sinon, qu'ils se
taisent.
Avec ou sans
résolution de l'ONU, nous ne sommes pas
en mesure de remplir ce contrat qui
serait donné à nos forces armées.
Même sur un
strapontin branlant sous l'aile
américaine qui de toutes façons ne fera
rien, élection présidentielle oblige et
veto russe et chinois.
Veulent-ils déclencher
un nouveau conflit mondial ?
*
http://www.politique-actu.com/debat/syrie-questions-sont-savoir-pourquoi-comment-intervenir-syrie-general-menu/519037/
(1)
Syrie : pas d'intervention ! Les forces
françaises ne peuvent affronter Damas -
Tribune publiée dans
Le Monde
du 24/8/12 par le général Fleury.
http://www.france-irak-actualite.com/article-syrie-pas-d-intervention-les-forces-fran-aises-ne-peuvent-affronter-damas-109415139.html
© G. Munier/X.
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Publié le 2 septembre avec l'aimable
autorisation de Gilles Munier
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