Union Populaire Républicaine
Affluence record à
Téhéran et défaite des USA/UE au sommet
des non-alignés : l'Iran demande
l'interdiction des armes nucléaires
François Asselineau
Mercredi 29 août
2012
LA DÉFAITE
DIPLOMATIQUE CINGLANTE DE WASHINGTON ET
DU CAMP EURO-ATLANTISTE SE CONFIRME AVEC
LA PRÉSENCE SUPPLÉMENTAIRE DE VLADIMIR
POUTINE, EVO MORALES, RAFAEL CORREA,
HUGO CHAVEZ ET DES SECRÉTAIRES GÉNÉRAUX
DE L'ONU, DE LA LIGUE ARABE, DE L'OCI ET
DE L'OUA.
Voici quelques
jours, j'ai déjà eu l'occasion d'attirer
l'attention de mes lecteurs sur le
succès diplomatique très important de
l'Iran qui semblait s'annoncer avec la
forte participation attendue au prochain
Sommet des Non-Alignés.
[ cf.
http://www.u-p-r.fr/actualite/monde/succes-de-la-diplomatie-iranienne-pour-le-sommet-des-non-alignes-de-teheran-sur-la-syrie
]
Alors que
ce 16ème Sommet des Non-Alignés vient de
s'ouvrir (pour l'instant au niveau des
délégations), ce succès se confirme de
façon encore plus importante que prévue.
110 ÉTATS
REPRÉSENTÉS, DONT 50 AU PLUS HAUT NIVEAU
POLITIQUE
En effet, dès le 1er jour,
des délégations représentant 110 des 120
États membres du Mouvement des
Non-Alignés sont déjà arrivées à
Téhéran.
En outre, selon les toutes dernières
annonces présentées par le ministère
iranien des affaires étrangères, 50 de
des 110 États seront représentés au plus
haut niveau : - 29 États seront
représentés par leur chef d'État en
personne
[ 27 Présidents, 1 Sultan (Oman) et 1
Émir (Qatar) ]
- - 9 États seront
représentés par leur Vice-Président
de la République
- - 7 États seront
représentés par le Premier ministre,
chef du gouvernement C'est
d'ailleurs souvent le véritable chef
de l'exécutif, comme c'est le cas du
Premier ministre indien Manmohan
Singh.
- - 5 États seront
représentés par un envoyé spécial
Tous les autres États sont
représentés au niveau de leur
ambassadeur à Téhéran et/ou par des
délégations de hauts-fonctionnaires
mandatés par leurs gouvernements.
DE NOMBREUSES
SURPRISES DE DERNIÈRE MINUTE
Plusieurs surprises
de dernière minute contribuent à faire
de ce XVIe Sommet des Non-Alignés un
très grand succès diplomatique pour
Téhéran, et une défaite cinglante pour
les États-Unis, le Canada, l'Union
européenne et Israël, qui avaient exercé
les plus fortes pressions possibles pour
tenter d'isoler l'Iran.
Ces
surprises sont la venue à Téhéran, les
30 et 31 août :
a)- du
Secrétaire général de l'ONU, M. Ban Ki-Moon
Le camp euro-atlantiste avait pourtant
tout fait pour le dissuader de s'y
rendre, car sa présence, même si elle
est présentée comme critique, comporte
un effet de symbole considérable.
b)- des
Président et Secrétaires généraux de
trois autres grosses organisations
internationales, qui sont moins
connues que l'ONU mais qui n'en jouent
pas moins un rôle important dans la
diplomatie mondiale :
- - la Ligue Arabe,
pourtant très divisée sur le cas de
la Syrie et majoritairement hostile
au régime de Damas,
- - l'Organisation de la
Conférence Islamique ( OCI ),
- - et l'Organisation de
l'Unité Africaine (OUA).
c)- du président russe
Vladimir Poutine. C'était
d'autant moins prévisible que la Russie
ne fait pas partie du Mouvement des
Non-Alignés et qu'elle l'est donc cette
année à titre de nation invitée.
d)- des présidents
latino-américains Hugo Chavez (
Venezuela ), Evo Morales ( Bolivie ),
Rafael Correa ( Équateur ) et de Michel
Temer, vice-président du Brésil
Ce n'est pas vraiment une surprise,
compte tenu de la ligne politique des
trois premiers dirigeants, mais leur
présence n'allait quand même pas de soir
et n'avait pas été annoncée
préalablement par le ministère iranien
des affaires étrangères.La surprise est
plus importante venant du gouvernement
de Brasilia, qui se fait représenter par
le vice-président de la République en
personne alors que le Brésil n'est pas
membre du Mouvement des Non-Alignés mais
seulement "observateur".
e)- du Vice-Premier ministre
d'Arabie saoudite et de l'Émir d'Umm al-Quwain,
envoyé spécial du gouvernement des
Émirats Arabes Unis : Ce sont
des surprises totales ( qui n'avaient
pas été annoncées auparavant ), compte
tenu de l'alignement de ces régimes sur
les États-Unis et de leur hostilité
latente à l'égard de l'Iran.
Je relève que, le Premier ministre
irakien, le Sultan d'Oman et l'Émir du
Qatar faisant aussi le déplacement, de
même que les Ministres des affaires
étrangères du Koweït et du Bahreïn, cela
signifie que tous les pays riverains du
Golfe Persique font donc le déplacement
de Téhéran. L'Iran est ainsi le seul
pays au monde à pouvoir actuellement
rassembler des dirigeants de cette zone
ô combien stratégique pour l'économie et
la paix du monde.
f)- par ailleurs, il faut relever que
le représentant du Hamas à Gaza,
M. Ismaïl Haniyeh, n'a finalement pas
été invité, mais cela fait
suite à un imbroglio qui montre les
dissensions extrêmes des Palestiniens.
Cette absence permettra la présence du
président de l'Autorité Nationale
Palestinienne, M. Mahmoud Abbas, qui
avait menacé de ne pas venir dans le cas
contraire.
g)- enfin, je note que
l'Australie a accepté de figurer à côté
de la Russie comme "nation invitée".
Le gouvernement de
Canberra ne se fait, certes, représenter
qu'au niveau de son ambassadeur à l'ONU,
mais le geste est pour le moins
inattendu de la part d'un État
occidental traditionnellement inféodé à
Washington.
LES
PERSONNALITÉS POLITIQUES VENUES DU MONDE
ENTIER
- Afghanistan :
Hamid Karzai - Président de la
République
- Afrique du sud
: Maite Nkoana-Mashabane - Ministre
des affaires étrangères
- Arabie Saoudite
: Abdulaziz bin Abdullah Al Saud -
Vice-Premier ministre
- Azerbaïdjan :
Elmar Mammadyarov - Ministre des
affaires étrangères
- Bahreïn :
Khalid bin Ahmed Al Khalifa -
Ministre des affaires étrangères
- Bangladesh :
Sheikha Hasina - Premier ministre
- Bénin : Yayi
Boni - Président de la République
- Bhoutan : Ugyen
Tshering - Ministre des affaires
étrangères
- Birmanie :
Wunna Maung Lwin - Ministre des
affaires étrangères
- Bolivie : Evo
Morales - Président de la République
- Cambodge : Hun
Sen - Premier ministre
- Cuba : Raul
Castro - Président du Conseil d'État
- Corée du Nord :
Kim Yong-nam - Président du
Présidium de l'Assemblée populaire
suprême
- Égypte :
Mohamed Morsi - Président de la
République
- Émirats Arabes Unis
: Saud bin Rashid Al Mu'alla -
Envoyé spécial, Émir de l'Émirat de
Umm al-Quwain
- Équateur :
Rafael Correa - Président de la
République
- Gabon : Ali
Bongo Ondimba - Président de la
République
- Jordanie :
Fayez al-Tarawneh - Premier ministre
- Inde : Manmohan
Singh - Premier ministre
- Iran : Mahmoud
Ahmadinejad - Président de la
République
- Irak : Nouri
al-Maliki - Premier ministre
- Indonésie :
Boediono - Vice-Président de la
République
- Koweït :
Muhammad Sabah Al-Salem Al-Sabah -
Ministre des affaires étrangères
- Liban : Michel
Suleiman - Président de la
République
- Lesotho :
Mohlabi Tsekoa - Ministre des
affaires étrangères
- Libye : Ashour
Bin Khayal - Ministre des affaires
étrangères
- Malaisie :
Anifah Aman - Ministre des affaires
étrangères
- Mauritanie :
Mohamed Ould Abdel Aziz - Président
de la République
- Maroc :
Abdelillah Benkirane - Premier
ministre
- Namibie : Marco
Hausiku - Ministre des affaires
étrangères
- Népal : Baburam
Bhattarai - Premier ministre
- Pakistan : Asif
Ali Zardari - Président de la
République
- Philippines :
Jejomar Binay[34] Vice President
- Oman : Qaboos
bin Said al Said - Sultan
- Qatar : Hamad
bin Khalifa Al Thani - Emir
- Sénégal : Macky
Sall - Président de la République
- Serbie :
Tomislav Nikolić - Président de la
République
- Sri Lanka :
Mahinda Rajapaksa - Président de la
République
- Soudan : Omar
al-Bashir - Président de la
République
- Swaziland :
Lutfo Dlamini - Ministre des
affaires étrangères
- Syrie : Faisal
Mekdad - Vice-Ministre des affaires
étrangères
- Tanzanie :
Mohamed Gharib Bilal -
Vice-Président de la République
- Territoires palestiniens
: Mahmoud Abbas - Président
de l'Autorité Nationale
Palestinienne
- Thaïlande :
Surapong Tovichakchaikul - Ministre
des affaires étrangères
- Tunisie : Rafik
Abdessalem - Ministre des affaires
étrangères
- Turkménistan :
Gurbanguly Berdimuhamedow -
Président de la République
- Venezuela :
Hugo Chavez - Président de la
République
- Vietnam :
Nguyen Tan Dung - Premier ministre
- Zimbabwe :
Robert Mugabe - Président de la
République
Observateurs
- Arménie : Serzh
Sargsyan - Président de la
République
- Brésil : Michel
Temer - Vice-Président de la
République
- Tadjikistan :
Emomali Rahmonov - Président de la
République
Nations spécialement invit
- Australie :
Gary Quinlan - Ambassadeur
d'Australie à l'ONU
- Russie :
Vladimir Poutine - Président de la
République
Organisations représentées
- Organisation de l'Unité
Africaine (OUA) : Yayi Boni
- Président
- Ligue Arabe :
Nabil el-Araby - Secrétaire général
- Organisation de la
Coopération Islamique (OCI)
: Ekmeleddin İhsanoğlu - Secrétaire
général
- Organisation des Nations
Unies (ONU) : Ban Ki-moon,
Secrétaire général
DANS SON
DISCOURS D'OUVERTURE, LE MINISTRE
IRANIEN DES AFFAIRES ÉTRANGERES RAPPELLE
ET SOUTIENT LA DEMANDE DES NON-ALIGNES
DE L'INTERDICTION MONDIALE DES ARMES
NUCLÉAIRES
Enfin, il convient de noter que M.
Ali Akbar Salehi, ministre iranien des
affaires étrangères, a fait très fort,
dès son discours inaugural du 16ème
Sommet des Non-Alignés, en appelant
l'ensemble des pays réunis :
- à prendre position
contre les sanctions occidentales à
l'encontre de l'Iran. Il a
affirmé au passage que de nombreux
États-membres des Non-Alignés
soutenaient le programme nucléaire
iranien.
- à renouveler leur appel
pour une interdiction mondiale de
toutes les armes nucléaires dans 13
ans, donc en 2025. Il a eu
beau jeu de rappeler que cet
objectif avait déjà été adopté par
un précédent Sommet des Non-Alignés
et a ainsi lancé : «
Nous croyons que le calendrier de
retrait définitif des armes
nucléaires d'ici 2025, qui a déjà
été proposé par les Non-Alignés, ne
sera effectivement réalisé que si
nous en exerçons le suivi minutieux.
»
Le ministre iranien a une nouvelle
fois assuré que son pays ne cherche pas
à se doter d'armes nucléaires, en dépit
des affirmations des États-Unis et de
leurs alliés qui soupçonnent que
l'enrichissement d'uranium de Téhéran
pourrait éventuellement conduire à cela.
Commentant les déclarations du
gouvernement israélien, qui a dit qu'il
examinerait les options militaires si
les pressions diplomatiques et
économiques ne parviennent pas à freiner
les ambitions nucléaires de l'Iran, il a
rétorqué qu'Israël avait pour sa part
refusé de ratifier le Traité de Non
Prolifération nucléaire (TNP) de l'ONU
et qu'il refusait de discuter de la
gamme complète de ses capacités
militaires, alors que tout le monde
soupçonne cet État avoir un arsenal
nucléaire.
Enfin, le ministre Ministre
iranien des affaires étrangères a
déploré la « chute» du poids individuel
des États membres de l'ONU, qui s'est
exercée au bénéfice de la « montée
en puissance du Conseil de Sécurité de
l'ONU », dirigé par les Cinq
membres permanents : États-Unis,
Grande-Bretagne, France, Russie et
Chine.
Il a donc réclamé la «
création d'un Conseil de Sécurité plus
démocratique, qui devrait être
considérée comme une partie importante
de la réforme de l'ONU ».
[ source :
http://www.washingtonpost.com/world/middle_east/iran-opens-nonaligned-summit-with-calls-for-nuclear-arms-ban/2012/08/26/4c363ec2-ef63-11e1-b74c-84ed55e0300b_story.html
]
Quelques-uns des
principaux responsables politiques
mondiaux présents au 16e Sommet des
Non-Alignés à Téhéran.
De gauche à droite et de haut
en bas :
- Evo Morales - Président
de la République de Bolivie
- Manmohan Singh - Premier
ministre de l'Union Indienne
- Hugo Chavez - Président
de la République du Venezuela
- Maité Nkoana-Mashabane -
Ministre des affaires étrangères
d'Afrique du sud
- Vladimir Poutine -
Président de la Fédération de
Russie
- Sheikha Hasina - Premier
ministre du Bangla Desh
- Ali Bongo Ondimba -
Président de la République du
Gabon
- Michel Temer -
Vice-Président de la République
fédérative du Brésil
- Qaboos bin Said al Said
- Sultan d'Oman
- Nguyen Tan Dung -
Premier ministre du Vietnam
CONCLUSION :
LA FRANCE AURAIT DÛ FAIRE AU MINIMUM
COMME L'AUSTRALIE !
Comme je l'indiquais déjà
dans mon premier article, - et les
événements renforcent encore mon analyse
- cette capacité massive de
rassemblement du Mouvement des
Non-Alignés, avec la présence de la
Russie en prime, fait ressortir par
contraste ce qu'est l'OTAN / UE : un
bunker agressif, qui ose se qualifier de
« communauté internationale » alors
qu'il ne représente même pas 20% des
êtres humains vivant sur terre.
Comme je l'ai déjà dit, ci la
France renouait avec la grandeur de son
histoire, ce n'est certes pas dans ce
bunker occidental de l'OTAN / UE qu'elle
devrait se placer. C'est son adhésion au
Mouvement des Non-Alignés qu'elle
devrait envisager. Pour contribuer à
faire du IIIe millénaire un avenir de
paix entre toutes les nations, tous les
peuples et toutes les religions du
monde.
Quelques-uns de mes lecteurs avaient
pu s'étonner de cette suggestion.
Elle est certes iconoclaste dans la
France actuelle, où toute pensée non
conforme à la logorrhée euro-atlantiste
des médias est aussitôt disqualifiée,
par un réflexe pavlovien de soumission à
la propagande et à l'intimidation.
Or je note que l'Australie
sera présente comme "nation invitée".
Voilà de quoi rasséréner ceux qui
tiquaient devant ma proposition !
Je rappelle que cette proposition,
tout comme le présent article ou le
précédent, n'ont évidemment pas pour
objet de faire l'apologie de tel ou tel
régime. Pas plus du régime iranien que
des régimes indien, costaricain (dont le
chef d'Etat est Prix Nobel de la Paix),
péruvien, libanais, vénézuélien,
sud-africain et j'en passe, qui sont
tous membres des Non-Alignés.
Mon analyse et ma proposition se
situent sur un autre plan, qui est celui
des relations internationales et de ce
que devrait être le rôle de tout pays
soucieux d'assurer l'équilibre et la
paix du monde.Je rappelle donc 3 points
importants :
- 1)- Le Mouvement des Non-Alignés
regroupe, comme je l'ai dit, 120
États sur les 193 des Nations-Unies,
et une vingtaine d'autres
observateurs. On notera au passage
que certains "Non Alignés" sont
désormais très alignés sur les
États-Unis : Arabie Saoudite,
Bahreïn et Qatar notamment.
- 2)- Il se trouve que la France
et tous les pays membres de l'OTAN
reconnaissent diplomatiquement tous
ces États, qu'ils siègent à leurs
côtés à l'ONU, sans pour autant,
bien entendu, s'aligner sur tel ou
tel. Participer aux Non-Alignés ne
pourrait donc pas signifier
"s'aligner sur les Non-Alignés"...
- 3)- Du reste, il n'y a vraiment
à peu près aucun point commun en
matière économique, sociale,
démocratique, religieuse,
diplomatique, militaire, entre Cuba
et Singapour, l'Iran et le Qatar,
l'Île Maurice et la Corée du nord,
le Pérou et le Sri Lanka, l’Inde et
le Turkménistan, etc
Leur seul point commun, au
fond, c'est de vouloir faire respecter
les principes du droit international
public et notamment le refus de tout
empire et le principe de non-ingérence
dans les affaires intérieures d’un État
souverain.
C'est bien parce que notre
pays doit partager ce point commun
fondamental que la France, une fois
qu'elle sera sortie de l'OTAN et de
l'Union européenne, aura vocation à
rejoindre le Mouvement des Non-Alignés.
Il n'y aurait pas de plus belle victoire
diplomatique, conforme au génie du
peuple de 1789, que de rassembler, à
Paris cette fois-ci, un futur Sommet des
Non-Alignés.
François ASSELINEAU
29 août 2012
L'UNION POPULAIRE
RÉPUBLICAINE, L'UNION DU PEUPLE POUR
RÉTABLIR LA DÉMOCRATIE ET POUR ASSURER
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