Opinion
L'affaire Cahuzac,
une affaire d'État !
François
Asselineau
Mercredi 3 avril
2013 1°) QUI SAVAIT QUOI ?
L’UPR RENOUVELLE SA DEMANDE DE
COMMUNICATION DES INFORMATIONS
TRANSMISES PAR LA SUISSE AU GOUVERNEMENT
FRANÇAIS FIN JANVIER
2°) SI FRANÇOIS HOLLANDE SE
LAISSE BERNER PAR CAHUZAC, QUI NOUS
ASSURE QU’IL NE SE LAISSE PAS BERNER NON
PLUS PAR OBAMA, MERKEL, BARROSO, DRAGHI
ET CONSORTS ?
Alors que Jérôme Cahuzac a avoué,
hier 2 avril 2013, s’être en effet livré
à du blanchiment de fraude fiscale et
détenir de l’argent en Suisse et à
Singapour, le gouvernement aux abois, et
tous les apparatchiks du Parti
Socialiste, essaient de faire désormais
porter l’intégralité du scandale sur le
seul ancien ministre du budget.
Tous ceux qui encensaient encore
Jérôme Cahuzac hier pour ses prétendues
qualités extraordinaires le traitent
aujourd’hui comme la seule brebis
galeuse. Ils viennent de l’exclure du
Parti Socialiste pour tenter de
circonscrire l’énormité du scandale.
Ils affirment tous avoir été trompés
comme des gamins par l’ancien ministre
du Budget, sans se rendre compte de
l’effet dévastateur d’une telle défense
sur la confiance et la crédibilité que
les Français peuvent désormais leur
accorder sur tout autre sujet.
Car si François Hollande et tous les
ministres se laissent berner comme des
bleus par Jérôme Cahuzac, qui nous
assure qu’ils ne se laissent pas berner
non plus par Barack Obama, Angela Merkel,
José Barroso, Mario Draghi et consorts
sur bien d’autres sujets ? Par exemple
sur tout ce qui concerne la liberté et
la sécurité de la France, ou sur les
guerres illégales menées pour le compte
de Washington, ou sur le niveau de vie
et la protection des économies sur les
comptes bancaires des Français ?
En réalité, les Français n’ont pas
plus de raison de croire M. Hollande et
son gouvernement aujourd’hui, qu’ils
n’en avaient, voici encore une semaine,
lorsque le Premier ministre et de
nombreux socialistes soulignaient avec
emphase la « dignité » et la «
responsabilité » de Jérôme Cahuzac lors
de sa démission, en laissant entendre
qu’il était innocent des charges portées
contre lui (cf. par exemple les
déclarations du Premier ministre ou
celles du
président de l’Assemblée Nationale
Claude Bartolone)
C’est pourquoi, avant de donner du
crédit à l’affirmation d’une ignorance
aussi inacceptable, les Français doivent
obtenir les précisions indispensables
pour savoir ce que le chef de l’État, le
ministre des finances, et le
gouvernement connaissaient vraiment de
la situation de Jérôme Cahuzac avant ses
fracassants aveux d’hier.
Nous rappelons en effet que le
gouvernement a reçu – dès la fin janvier
– des informations confidentielles sur
la situation exacte de M. Cahuzac, qui
lui ont été transmises par les autorités
suisses dans le cadre de l’entraide
judiciaire franco-helvétique.
Nous rappelons que M. Pierre
Moscovici, ministre des finances, avait
refusé à l’époque de rendre publiques
ces informations.
L’affaire est beaucoup trop grave
pour que l’on en reste là.
L’UPR renouvelle donc, mot pour mot,
la demande expresse d’explication
formulée au gouvernement et diffusé à
toute la presse française par notre
communiqué du 19 mars dernier, que nous
republions ci-après :
COMMUNIQUÉ DE
PRESSE DU 19 MARS 2013
L’UPR DEMANDE AU GOUVERNEMENT DE
RENDRE PUBLIQUE LA RÉPONSE DES AUTORITÉS
SUISSES, REÇUE IL Y A UN MOIS ET DEMI,
AU SUJET DE LA DÉTENTION OU NON PAR M.
CAHUZAC DE COMPTES EN SUISSE ET A
SINGAPOUR
L’Union Populaire Républicaine (UPR)
se félicite que le Président de la
République ait compris l’extrême gravité
politique et symbolique du maintien en
fonction d’un ministre censé représenter
“la rigueur” et la “vérité” et dont le
nom commençait à faire jaser dans toute
la haute fonction publique et dans la
population.
Nous estimons cependant que le
gouvernement doit rendre publique la
réponse des autorités helvétiques qu’il
détient depuis début février. Les
Français ont en effet le droit de savoir
si le gouvernement savait, oui ou non,
depuis un mois et demi que M. Cahuzac
détenait des comptes bancaires secrets
offshore en Suisse et à Singapour pour
s’y livrer à du “blanchiment de fraude
fiscale”.
Si le Président de la République et
son gouvernement le savaient et s’il
n’ont pas réclamé immédiatement la
démission du ministre du Budget, c’est
alors qu’ils ont voulu “couvrir” M.
Cahuzac. Et ce sont les révélations du
parquet de Paris d’aujourd’hui qui les
auraient alors contraints à “lâcher” le
ministre. Ce serait un motif de scandale
dans le scandale.
Source :
https://www.u-p-r.fr/actualite/france/communique-de-presse-affaire-jerome-cahuzac
CONCLUSION
Cette affaire Cahuzac témoigne de la
nécrose de toutes les valeurs
républicaines, en particulier chez les
responsables européistes de tous bords.
Car l’UMP n’a rien à envier au PS sur ce
genre de turpitudes.
Le chef de l’État doit prendre toute
la mesure de la gravité de la situation.
Il doit désormais cesser la
multiplication des mensonges, des
secrets et des dérobades.
Il doit désormais révéler aux
Français la teneur précise des
informations transmises par la Suisse
sur Jérôme Cahuzac et portées à sa
connaissance il y a deux mois.
S’il s’y refusait, la France serait
alors au bord de la crise de régime.
Cf notre article sur le même sujet :
http://www.u-p-r.fr/actualite/france/lupr-demande-au-ministre-des-finances-de-rendre-publique-la-reponse-des-suisses-sur-laccusation-visant-cahuzac
RETOUR SUR
LES DÉCLARATIONS DE M. MOSCOVICI SUR
FRANCE-INTER IL Y A 2 MOIS, LE 7 FÉVRIER
DERNIER.
LE MINISTRE DES FINANCES AFFIRMAIT
AVOIR REÇU UN DOCUMENT DES AUTORITÉS
SUISSES, DONT IL LAISSAIT ENTENDRE QU’IL
INNOCENTAIT JÉRÔME CAHUZAC.
Le mercredi 30 janvier 2013, le
Nouvel Observateur avait révélé
l’existence d’une demande d’entraide
fiscale faite par le Ministère des
finances aux autorités suisses au sujet
de Jérôme Cahuzac.
Comme l’expliqua l’hebdomadaire, le
fisc français est en effet en mesure de
demander des informations à la Suisse
concernant des contribuables soupçonnés
d’évasion fiscale, comme Jérôme Cahuzac,
dans le cadre d’une “assistance
administrative”.
Dans le cas du ministre du Budget, il
s’agissait de vérifier si – à défaut
d’ouvrir un compte chez UBS en Suisse –
Jérôme Cahuzac en avait fermé un en
février 2010, comme l’affirmait
Mediapart. Et de transmettre ensuite
cette information capitale au procureur.
Invité de France Inter le 7 février,
Pierre Moscovici, ministre de tutelle de
Jérôme Cahuzac, fut interrogé par le
journaliste sur cette demande adressée
par son ministère aux autorités suisses
pour rechercher les traces de son
évasion fiscale présumée.
1°) M. Moscovici confirma tout
d’abord l’existence de cette demande :
« C’est vrai que j’ai
demandé, comme ministre, que jouent
des mécanismes d’entraide fiscale
qui existent depuis 2009 avec la
Suisse, que nous avons pu faire
jouer dans le cas d’espèce. »
2°) M. Moscovici confirma ensuite
avoir reçu un document en réponse :
« J’ai reçu un document
que j’ai transmis à ceux qui sont en
train de mener aujourd’hui une
information judiciaire. »
3°) M. M. Moscovici affirma ensuite
ne pas pouvoir rendre public le contenu
de ce document :
Le journaliste interrogea également
Pierre Moscovici : « Un ministre
qui demande des éléments d’enquête sur
un autre ministre, le fisc, service de
l’État, qui agit sur demande du
gouvernement au sujet d’un membre de ce
gouvernement … n’y a-t-il pas là un
conflit d’intérêt ? »
Pierre Moscovici s’en défendit :
« Jérôme Cahuzac est le ministre
délégué auprès de moi, il n’est pas
intervenu dans cette procédure, il s’est
déporté et a fait en sorte que la
responsabilité soit exercée par moi-même
qui n’a aucun conflit d’intérêt. »
Quant au contenu de ce document, M.
Moscovici affirma « ne pas pouvoir le
communiquer » au nom du secret fiscal…
4°) M. Moscovici laissa enfin
entendre que ce document disculpait
Jérôme Cahuzac :
« Je n’avais pas de doute
sur le résultat que pouvait
engendrer cette procédure. Ce doute
n’a pas été ébranlé. »
QUESTION : Que
contenait ce document transmis par les
autorités suisses, dont M. Moscovici
confirma, au micro de France Inter le 7
février, qu’il l’avait bien reçu mais
qu’il ne pouvait pas en révéler le
contenu, tout en osant laisser entendre
qu’il innocentait Jérôme Cahuzac ?
Nous rappelons que l’UPR
demande, depuis le 19 mars, que ce
document soit rendu public.
L’ancien bâtonnier du barreau d’Agen
M. Gonelle affirme sur Itélé que
“François
Hollande savait dès le 15 décembre”
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