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Opinion

Quand Feltman se prend pour le père Noël
Fadwa Nassar


Jeffrey Feltman

Lundi 29 novembre 2010

Les fêtes de Noël, pour l’église catholique, ne sont que dans un mois, mais il semble que Jeffrey Feltman, sous-secrétaire d’Etat américain pour les affaires du Proche-Orient, prépare déjà les cadeaux. Il a promis au peuple libanais une charge explosive des plus puissantes : l’acte d’accusation du tribunal international dont le but était soi-disant de découvrir la vérité sur l’assassinat du premier ministre Rafik Hariri en 2005 mais qui s’avère de plus en plus comme une manipulation américano-sioniste des plus perfides.
Il y a quelques jours, le journaliste américain défenseur des droits de l’homme, Franklin Lamb, avait publié le contenu de discussions entre M. Feltman et sa protégée devenue ambassadrice américaine au Liban, Mme Maura Connelley, où M. Feltman menaçait directement de détruire le Hezbollah par le biais du tribunal international, promettant aux Libanais, pour les fêtes de Noël, ce cadeau de « liberté version américaine » appliquée en Somalie, en Afghanistan, en Irak entre autres, c’est-à-dire l’explosion du pays et sa dérive, afin de maintenir la suprématie sioniste, sécuritaire, militaire et politique, dans la région.
M. Lambn avait décrit le tribunal international comme une nouvelle guerre américano-sioniste contre le Liban, faisant suite à celle de juillet-août 2006, avec le même but : détruire la résistance armée et supprimer toute possibilité dans la région de pouvoir affronter l’Etat sioniste. Même si les Etats-Unis contestent à présent la teneur de ces paroles, qui s’inscrivent cependant dans une logique sans faille de la politique américaine dans la région, le journaliste a réclamé une confrontation directe avec M. Feltman pour prouver la véracité de ce qu’il a rapporté.
De leur côté, les sionistes n’ont pas voulu rester hors de cette « fantastique aubaine », consistant à  « détruire le Hezbollah ». Ils sont vite accourus pour proclamer, une fois encore et de manière plus explicite que par le passé, que leur entité spoliatrice a participé aux travaux du Tribunal international en fournissant des données et sa technologie. Pour certains analystes libanais, la proclamation du ministre des AE de l’entité coloniale, le russe Lieberman, affirmant la participation sioniste au Tribunal international découle soit de leur arrogance consistant à vouloir se trouver partout, soit de leur crainte que l’acte d’accusation ne vise pas la Syrie, notamment le président syrien, contre lequel certains médias sionistes ont commencé une campagne prétendant sa responsabilité directe dans l’assassinat de Hariri. Les sionistes ne souhaitent pas que les choses soient faites à moitié : si le Hezbollah est accusé, mettez le président syrien dans le même panier, et qu’on en finisse, semblent-ils dire.
Mais il  faut aussi voir du côté français, l’autre partenaire de l’équation qui s’était mise en place, après 2000, pour détruire la résistance et qui a profité de l’assassinat de Hariri pour organiser l’une des plus graves manipulations dans l’histoire contemporaine des nations, après celle consistant à créer l’Etat sioniste et lui permettre de spolier la Palestine.
D’après l’auteur de l’ouvrage « le secret des présidents », Vincent Nouzille, le président Chirac a, au cours de sa rencontre du 21 février 2005, avec le président américain George Bush, proposé la chute du régime syrien pour le remplacer par des forces « sunnites et chrétiennes » dans la vieille tradition coloniale française. Toujours selon l’auteur, M. Chirac a fortement insisté pour que la commission d’enquête puis le tribunal ne soient pas placés entre les mains des Libanais, par crainte, selon lui, des pressions qui seraient exercées, c’est-à-dire en d’autres termes, où les pressions étrangères occidentales risquent d’avoir moins de poids si les Libanais s’occupaient eux-mêmes de leurs propres affaires. En réalité, M. Chirac fut au courant des moindres détails de la progression de l’enquête du tribunal international, ce qui ôte à ce dernier toute la neutralité affichée et proclamée. Il s’est même servi de l’enquête prétendument dirigée par l’ONU, pour dessiner sa politique dans la région, ce qui veut dire que c’est l’hostilité de Chirac à la Syrie qui fut la ligne de conduite du tribunal international au temps de Mielhis. Ce qui prouve, une fois de plus, que ce tribunal n’a été qu’un objet de manipulation, et ce, dès le début, permettant aux puissances occidentales et à leur protégé sioniste, de supprimer ceux qui les dérangeaient.
Lorsque le Hezbollah et les partis de l’opposition au Liban ont dénoncé la « politisation » du tribunal international, ils ne faisaient que décrire son véritable fonctionnement et son réel objectif. Aujourd’hui, les déclarations sucessives et le dévoilement des « secrets présidentiels » confirment tout ce qu’ils disent depuis des années. Lorsqu’ils ont démandé que le dossier des faux témoins (dont les « aveux » payés ont nui aux rapports entre la Syrie et le Liban, et ont fait plusieurs victimes, entre tués et emprisonnés) soit traité correctement et remis à la justice libanaise, ils voulaient s’assurer que les autres partenaires libanais étaient plus soucieux de la vérité concernant l’assassinat de Hariri que de leur hostilité envers la résistance et les résistants.
Au Liban, personne n’est dupe de la fonction du Tribunal international, créé non pour rendre justice, mais pour détruire, comme le veut et l’avoue M. Feltman. Mais le clivage entre les positions des Libanais se fait entre d’une part, ceux qui veulent la destruction de la résistance et la soumission du Liban aux américano-sionistes, en fait décrits comme « communauté internationale » et d’autre part, ceux qui veulent préserver la résistance et continuer à défendre le Liban contre  toutes les interventions étrangères. Le problème de Feltman et d’autres comme lui, c’est que le camp de ceux qui veulent préserver la résistance est beaucoup plus important que l’autre et qu’il est composé de plusieurs secteurs, de plusieurs confessions (puisque les Libanais sont ainsi comptés) et de plusieurs partis politiques.
Au fur et à mesure que le temps passe et qu’on s’approche, semble-t-il, de l’émission de l’acte d’accusation, celui-ci se transforme en une charge explosive mouillée, puisque les déclarations impatientes des uns et des autres d’en finir avec la résistance ne font que le rendre encore plus ridicule et aussi creux que le cadeau de Noël de Feltman.

Article publié sur Résistance islamique au Liban

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Source : Fadwa Nassar


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