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Opinion
Les Palestiniens rejettent l'assaut
sioniste à Umm al-Fahem
Fadwa Nassar
Umm al-Fahem
Jeudi 28 octobre 2010 Une nouvelle fois, les colons sionistes
ont assailli une ville arabo-musulmane paisible de la Palestine,
située dans al-Muthallath, Umm al-Fahem. Une nouvelle fois, les
Palestiniens de 48, toutes tendances politiques confondues, ont
résisté à l’assaut et ont repoussé ces barbares venus
d’ailleurs, les colons sionistes. La ville d’Umm al-Fahem
devient le symbole de la résistance citadine des Palestiniens de
48 comme le village d’al-Araqib, dans le Naqab, est devenu le
symbole de la résistance des villages non-reconnus.
Umm al-Fahem est une des principales villes palestiniennes de
48. Peuplée d’environ 200.000 Palestiniens, dans une des trois
zones restées majoritairement arabe, al-Muthallath, malgré la
colonisation sioniste, avec la Galilée au nord et al-Naqab dans
le sud. 47% de sa population a moins de 17 ans. Population
jeune, la ville est dynamique, notamment depuis que le mouvement
islamique de Sheikh Raed Salah a remporté la municipalité, dans
les années 90.
Depuis le désengagement de la bande de Gaza, en 2005, les
extrémistes sionistes, regroupés dans des mouvements
para-militaires, ont décidé de se lancer à l’assaut des villes
palestiniennes. Ils sont aidés par les gouvernements en place.
Avant le gouvernement de Netanyahu et avant même la guerre
meurtière de Gaza en 2008-2009, ces colons avaient déjà organisé
une manifestation similaire à celle qui s’est produite hier,
mercredi, pour occuper Umm al-Fahem, prétendant que la terre de
la Palestine appartient aux sionistes, et qu’ils avaient le
droit de se trouver partout. Avec la manifestation d’hier, c’est
le troisième assaut sioniste contre Umm al-Fahem. Entre temps,
d’autres colons ultra avaient provoqué des troubles racistes à
Akka, en octobre 2008, assaillant les Palestiniens de la ville.
L’assaut criminel contre la ville d’Umm al-Fahem intervient
dans un contexte politique assez tendu:
1 - le gouvernement sioniste actuel représente ces colons qui
se sentent bien protégés puisqu’il protège tous les actes
racistes commis partout dans le pays comme à Safad, dans le
nord, où les étudiants juifs ont récemment attaqué des étudiants
palestiniens, voulant même les chasser de la ville qui a subi un
des plus grands nettoyages ethnico-religieux en 48.
L’implication des pouvoirs politique et sécuritaire (police)
dans l’assaut a été claire dès le début : c’est la police qui a
tiré sur les Palestiniens et c’est le gouvernement qui a
autorisé cette manifestation provocatrice. Plusieurs personnes
ont été blessées, dont des personnalités politiques, et
plusieurs personnes ont été arrêtées, surtout des jeunes, parmi
les défenseurs de la ville.
2 – L’idée raciste d’un transfert de population, qui signifie
l’expulsion de la population de Umm al-Fahem vers la
Cisjordanie, devient une idée fixe au sein de la classe
politique et sécuritaire sioniste. Présentée comme un « échange
de territoires », où l’Etat sioniste échangerait une partie
d’al-Muthallath (les parties peuplées comme Umm al-Fahem, sans
ses terres) en contrepartie de colonies sionistes en
Cisjordanie, cette opération est en fait la poursuite d’un
nettoyage ethnico-religieux de la région, d’autant plus que la
proposition de loi sur un Etat juif débarrassée de la « minorité
» arabe, soit les Palestiniens de 48, est de plus en plus
envisagée par le pouvoir colonial.
3 – La détention de sheikh Raed, originaire et chef politique
de la ville d’Umm al-Fahem, en tant que chef du mouvement
islamique, a laissé croire les sionistes, pouvoir et colons, que
la ville ne pourrait se défendre et qu’il fallait passer à
l’attaque.
4 – La défense de la ville d’al-Qods est devenue de plus en
plus, en l’absence des Palestiniens de Cisjordanie et de la
bande de Gaza, sous la responsabilité des Maqdisis mais aussi
des Palestiniens de 48, et notamment de la ville d’Umm al-Fahem
qui, par sa position géographique et politique, représente la
première ligne de défense populaire d’al-Qods. C’est à Umm al-Fahem
que se tiennent tous les ans au mois de septembre le
rassemblement populaire qui rassemble des centaines de milliers
de personnes, connu sous le nom de « al-Aqsa est en danger ». Et
c’est le mouvement islamique de sheikh Raed Salah qui est
constamment sur place à al-Qods, dans les quartiers de Selwan,
de sheikh Jarrah, dans la vieille ville, dans la mosquée al-Aqsa
et le cimetière de Ma’manullah, aux côtés des Maqdisis, pour la
défense de la capitale palestinienne. D’ailleurs, les colons de
Marzel qui ont voulu envahir Umm al-Fahem, ont aussi réclamé
l’interdiction du mouvement islamique, revendication sioniste de
plus en plus fréquente.
L’assaut sioniste contre la ville d’Umm al-Fahem est donc une
tentative de supprimer une des défenses principales de la ville
d’al-Qods, menacée de plus en plus par la judaïsation et le
nettoyage ethnico-religieux.
En riposte à l’assaut criminel lancé par les sionistes, la
population d’Umm al-Fahem et des autres villes et localités
palestiniennes de 48, représentées par le haut comité de liaison
des masses arabes, a décidé de réagir, dès jeudi : grève
générale dans Umm al-Fahem, , manifestation à Nasra, dans la
Galilée, lors de la comparution des détenus devant le tribunal
mais aussi commémoration du massacre de Kfar Qassem, qui est
précisément le 28 octobre, massacre commis en 1956 contre les
villageois de ce village de la région du Muthallath.
Article publié sur Résistance islamique au Liban
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