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Opinion
De Beyrouth à Gaza:
nous ne reconnaîtrons jamais «Israël»
Fadwa Nassar
Sayyed Hassan
Nasrallah
Samedi 18 décembre 2010
Par deux fois, au cours du discours de la dixième nuit et celui
du dixième jour d’Achoura, sayyed Hassan Nasrullah, secrétaire
général du Hezbollah, a rendu hommage au rassemblement
gigantesque qui a eu lieu à Gaza, le 14 décembre dernier, pour
célébrer le 23ème anniversaire du déclenchement du Hamas,
mouvement de la résistance islamique en Palestine. Le dixième
jour de Achoura, dans la banlieue sud, Sayyed Nasrullah a voulu
insister sur la similarité, complémentarité et liaison entre les
deux rassemblements populaires immenses, celui du 14 décembre à
Gaza et celui du 16 décembre dans la banlieue sud de Beyrouth,
rassemblements placés sous le signe de la poursuite de la
résistance contre l’entité sioniste, l’impérialisme américain et
toutes les oppressions coloniales et tyranniques dans le monde.
Au cours du rassemblement populaire qui a réuni plusieurs
centaines de milliers de Palestiniens dans la place la plus
vaste de Gaza, rassemblement qui fut, selon de nombreux
commentateurs, le plus gigantesque dans l’histoire de la
Palestine, le premier ministre Isma’il Haniyye a déclaré que la
résistance ne reconnaît pas et ne reconnaîtra pas l’entité
sioniste et qu’elle se poursuivra jusqu’à la libération de toute
la Palestine. C’est de même ce qu’a affirmé sayyed Hassan
Nasrullah, devant la foule immense rassemblée dans la place
Raya, disant que tant que le sang coule dans nos veines, « nous
ne reconnaîtrons jamais
« Israël » » et que personne n’a le droit de céder même un grain
de son sol.
Le dirigeant du Hamas a expliqué le programme de lutte que son
mouvement poursuit, disant qu’il continuera à protéger les
droits et les constantes du peuple palestinien, à consacrer des
efforts pour lever le siège contre Gaza, revenir à l’unité
nationale et protéger le projet de la résistance. Il a de même
affirmé que les préoccupations qui hantent la bande de Gaza ne
doivent pas « nous faire oublier celles d’al-Qods et des
réfugiés ». Il a salué la libération de sheikh Raed Salah et la
lutte des Palestiniens de 48, tout comme il a dénoncé la
déportation du député Mohammad Abou Tayr et les menaces de
déportation des personnalités maqdisies par les sionistes.
Défiant les régimes arabes qui participent à la répression et au
siège, il a affirmé que cet immense rassemblement est un message
clair de soutien à la résistance et que ni le siège ni les
guerres ne peuvent modifier la conviction de la population, qui
n’abandonnera jamais la voie de la résistance.
Dans son discours, sayyed Hassan Nasrullah a rejeté les complots
qui se tissent contre la résistance islamique au Liban, et
notamment le dernier, le TSL, conçu spécialement pour la briser,
selon les vœux américano-sionistes, tout comme il a invité les
dirigeants arabes à abandonner la voie de la compromission pour
diriger leur soutien au peuple palestinien et l’aider à revenir
à son unité.
Alors que Sayyed Nasrullah avait expliqué, dans son discours,
que la résistance actuelle n’est que la poursuite historique de
la lutte contre l’oppression et pour lever haut le message
libérateur mohammadien qu’a porté l’imam martyr Hussayn, Isma’il
Haniyyé a insisté sur le fait que le mouvement Hamas est non
seulement né de la continuité de la résistance en Palestine
depuis l’occupation, mais que ses sources véritables se trouvent
dans l’islam libérateur de tous les jougs et de toutes les
oppressions.
Revenant sur l’histoire du Hamas, il en a expliqué les
différentes étapes depuis ces trois dernières décennies : la
première intifada en 1987, le déclenchement du Hamas, la
déportation des combattants vers Marj Zouhour en 1992 et la
récente guerre « israélienne » sur Gaza, en 2008, considérant
que chacune de ces étapes a constitué une victoire sur l’ennemi.
De son côté, sayyed Hassan Nasrullah a également insisté sur les
victoires successives de la résistance, contre l’ennemi
sioniste, qui continue à menacer, énumérant les étapes
victorieuses : juillet 1993, avril 1996, mai 2000 puis la guerre
criminelle de juillet 2006. Ces étapes, en Palestine et au
Liban, sont celles qui ont permis la consolidation de la voie de
résistance et du refus de l’occupation et au cours desquelles
les peuples ont remporté des victoires décisives, puisqu’elles
ont abouti au recul de ce qui était considéré comme l’Etat le
plus puissant dans la région.
C’est d’ailleurs le thème de la défaite du projet sioniste qui a
également été le point commun entre ces deux discours, à deux
jours d’intervalle. Sayyed Nasrullah a souligné comment est
mort, après la victoire de mai 2000, le projet du « Grand Israël
» et comment les guerres déclenchées par les sionistes en 2006
et 2008 ont mis fin à « l’Israël le plus puissant ». Isma’il
Haniyyé, quant à lui, a insisté sur le fait que l’occupation
recule alors que le peuple palestinien s’étend et que la nation
demeure vivante, affirmant qu’il n’y a pas d’avenir pour
l’occupation sur la terre historique de la Palestine, du fleuve
à la mer et de Naqura à Rafah.
De Beyrouth à Gaza, deux discours prononcés devant des foules
immenses, mobilisées autour de la résistance à l’occupation.
Bien que les occasions ne soient pas les mêmes, en surface,
elles sont cependant identiques quant à leur profonde
signification et leur objectif : la résistance actuelle, qui
s’appuie sur le message libérateur de l’Islam, est une
résistance qui a pour objectif la libération de toute la
Palestine.
Du nord et du sud de la Palestine occupée, et en quelques jours,
deux messages ont été envoyés à l’ennemi sioniste: nous sommes
des millions, nous refusons ta présence, nous poursuivrons notre
lutte et tes menaces ne nous effrayent pas.
Article publié sur Résistance islamique au Liban
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