Opinion
Le prophète de
l'Islam et les lieux saints
Fadwa
Nassar
Dimanche 16
septembre 2012 Une fois encore,
l’alliance impérialo-sioniste
insulte l’islam et les musulmans, en
ciblant la personne du prophète de
l’Islam, le noble Mohammad. Une fois
encore, les musulmans, émus et en
colère, sont descendus dans les rues
pour défendre leur doctrine, pour
protester contre l’islamophobie et
le racisme officiel des
gouvernements occidentaux, et
notamment américain. Il ne s’agit
pas, cette fois, d’un obscur et
haineux caricaturiste européen, mais
bel et bien d’une alliance
américano-sioniste, politique et
culturelle, qui est à l’origine de
cette nouvelle croisade. Médias et
commentateurs occidentaux, notamment
européens, se taisent sur
l’implication sioniste, en insistant
sur la présence d’un producteur
copte, c’est-à-dire égyptien
chrétien, pour enfoncer la haine
entre coptes et musulmans en Egypte,
théâtre d’une révolution au cours de
laquelle les musulmans sont arrivés
au pouvoir, inquiètant sionistes et
impérialistes de tout bord. Parmi
leurs tentatives de faire pression
sur le nouveau régime, agitant la
carotte et le bâton, les cercles de
l’impérialisme suscitent les
séditions. Ce film de la haine en
fait partie. Mais les égyptiens,
coptes ou musulmans, ont déjoué les
plans de l’arrogance impérialo-sioniste.
Ils ont compris et ont manifesté
contre les Etats-Unis, suprême
représentant de cette arrogance.
Certains commentateurs ont critiqué
les scènes de violence contre les
ambassades et les consulats,
d’autres ont parlé de « coup monté »
pour dresser les populations contre
les nouveaux régimes musulmans,
obligés de défendre les intérêts
américains, du moins les bâtiments
des ambassades ciblées. Certains ont
philosophé, une fois encore, du haut
de leur chaire, contre ces foules en
colère, pour se flageller et
déprécier leurs peuples et leur
propre civilisation, d’autres ont
raillé ces musulmans consommateurs
de produits américains, jusqu’aux
os, qui se soulèvent contre leurs «
maîtres économiques ». Il s’agit,
une fois encore, de savoir
distinguer l’essentiel, de le mettre
en lumière et d’éviter sa
banalisation. L’essentiel, c’est
la colère des musulmans dans le
monde contre la politique
américaine. Les musulmans n’ont pas
distingué, comme l’ont fait certains
intellectuels prétendûment
intelligents, entre le gouvernement
américain et des minables racistes
bénéficiant d’une liberté
d’expression à double dimension.
Pour les peuples musulmans, le
gouvernement américain reste le
premier responsable de cette
nouvelle croisade contre l’Islam, sa
doctrine et ses symboles, malgré les
déclarations de Clinton, d’Obama et
consorts, car ces minables racistes
n’auraient pu produire leur film
satanique s’ils n’avaient été
financés par l’alliance impérialo-sioniste
et si, surtout, des lois fermes
protégeaient l’Islam comme sont
protégées les autres religions, sur
le territoire américain et dans les
pays occidentaux plus globalement.
Pour les musulmans, « la liberté
d’expression » chantée par les
médias occidentaux est de plus en
plus perçue, et non à tort, comme la
liberté d’insulter l’islam et les
musulmans. Levée comme un étendard
par les libéraux dans le monde
arabe, en proie à des révolutions et
soulèvements, « la liberté
d’expression » retrouve sa vraie
place et sa vraie signification,
c’est-à-dire un simple mot d’ordre
creux par lequel les cercles
impérialo-sionistes essaient
d’infiltrer les peuples pour
déverser leurs poisons. N’est-pas hypocrite
de se barricader derrière « la
liberté d’expression » quand il
s’agit de l’Islam et des musulmans,
au moment où l’ONU et plusieurs
capitales occidentales ont voté des
lois punissant ceux qui sont
responsables d’antisémitisme, alors
que sa définition, influencée par
les sionistes, entretient l’amalgame
entre antisionisme et antisémitisme
? Si Merkel, Clinton et compagnie
sont autant outrées par l’existence
d’un tel film, qu’elles proposent
donc, ou qu’elles imposent, pour la
paix dans le monde, l’interdiction
d’insulter l’Islam, sa doctrine et
ses symboles. Cette nouvelle
affaire d’islamophobie, à l’échelle
mondiale, intervient au moment où
les peuples arabes, ou certaines de
ses couches, s’inspirent des valeurs
« occidentales » pour renverser ou
essayer de renverses leurs régimes,
et où d’autres reculent la date de
l’affrontement avec les vrais
ennemis de la nation, l’alliance
impérialo-sioniste et tous ceux qui
tournent autour. Aujourd’hui, cela
n’est plus possible et les centaines
de drapeaux américains brûlés dans
les capitales et villes arabes, sans
parler des assauts contre les
ambassades américaines, sont
éloquents : les Etats-Unis et ce
qu’ils représentent, leur arrogance,
leurs crimes, leurs valeurs
hypocrites, et surtout leur alliance
militaro-économico-culturelle avec
l’Etat colonial sioniste sont la
cible des foules musulmanes en
colère, mais aussi des ulémas de la
nation, de ses intellectuels et de
ses médias demeurés au service de la
parole vraie, parce que les
Etats-Unis sont perçus comme étant
l’ennemi. Cela a au moins valeur de
clarification. Faut-il déplorer le
fait que nous n’assistons pas à de
telles colères lorsque la mosquée
al-Aqsa dans la sainte ville d’al-Qods
est occupée, profanée ou en voie de
destruction ? Ou bien se poser la
question pourquoi une atteinte à la
personnalité du noble prophète de
l’Islam suscite autant de colère au
sein des peuples musulmans, alors
que l’atteinte à la mosquée al-Aqsa,
qui fait pourtant partie de la
doctrine musulmane, ne soulève
aucune réaction ? Est-ce qu’il
s’agit d’habitude et de « normalité
», comme l’expliquent certains,
c’est-à-dire que l’occupation
sioniste de la Palestine et de la
ville d’al-Qods, et la profanation
devenue presque quotidienne de la
mosquée al-Aqsa, sont devenues
partie prenante de notre quotidien
et que nous n’arrivons plus à
envisager la nécessité de les
libérer ou de les défendre ? Ou bien
faut-il s’attendre à ce que des
mobilisations de plus en plus
fréquentes des peuples, pour les
causes justes, telles que la défense
de la doctrine de l’Islam et de son
prophète, ne peuvent qu’entraîner
progressivement les mobilisations
pour défendre nos lieux saints
profanés, notre ville sainte en voie
de judaïsation, notre pays occupé et
notre peuple martyrisé ? La mosquée al-Aqsa,
dans la ville d’al-Qods, est menacée
par l’alliance impérialo-sioniste
qui s’est emparée de la Palestine il
y a plus de soixante ans. Ceux-là
même qui sont responsables des
insultes à l’islam, à son noble
prophète et aux musulmans sont
également responsables des
profanations des lieux saints à al-Qods,
de la judaïsation et du nettoyage
ethnique qui se déroulent
aujourd’hui, dans al-Qods, al-Naqab
et al-Aghwar. C’est dans la
Palestine meurtrie que se situe
l’essence du conflit entre la
justice et l’injustice dans le
monde, entre l’arrogance des
puissants et la dignité des peuples. C’est pourquoi il
est plus que nécessaire que les
soulèvements qui agitent le monde
arabo-musulman contre les Etats-Unis
se poursuivent pour protester contre
la présence des bases américaines
dans notre région (cela a eu lieu à
Qatar, par exemple) et pour
protester contre la profanation de
la mosquée al-Aqsa et la judaïsation
de la ville sainte d’al-Qods. Des
commentateurs arabes ont critiqué
les manifestations, sous le prétexte
qu’elles ont médialisé un film
médiocre, comme elles l’avaient fait
pour le livre du renégat Salman
Rushdie, oubliant le fait que
l’absence de manifestations pour al-Qods
et al-Aqsa ont abouti à la
banalisation de leur profanation et
judaïsation, puisque les médias
occidentaux, suivant en cela leurs «
maîtres » politiques et militaires,
et soucieux de « liberté
d’expression » continuent à ignorer
ce qui se passe en Palestine, dans
toute la Palestine, dans al-Qods et
dans la mosquée al-Aqsa.
Le sommaire de Fadwa Nassar
Les dernières mises à jour
|