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Opinion

Ils la voulaient en Iran, elle a éclaté en Tunisie
Fadwa Nassar


Photo: El Watan

Samedi 15 janvier 2011

Ils, ce sont les Etats occidentaux qui n’ont cessé, depuis l’élection du président Ahmadinejad, en Iran, de fomenter des troubles, d’envoyer des espions, d’inventer des faits et de commettre des attentats terroristes, pour entraîner la chute du régime islamique et populaire en Iran. Ils ont parlé de démocratie, de peuple, de liberté d’expression. Ils ont manifesté ou laissé manifester dans leurs capitales, prétendant soutenir le peuple iranien, qui serait en révolte contre le pouvoir. Ils ont mobilisé leurs médias, leurs intellectuels, leurs écrivains, les voix de leurs maîtres, pour faire croire que le peuple iranien, mécontent, serait en révolte et prêt à s’emparer du pouvoir. Et ensuite, ils ont transformé leurs ambassades en centres d’espionnage ou en état-majors  pour guider les « révoltés ».
Mais la révolte populaire a éclaté en Tunisie, à partir d’un geste désespéré d’un jeune homme qui s’est immolé à Sidi Bouzid le 18 décembre 2010 pour protester contre l’état d’humiliation dans lequel le pouvoir tunisien maintient le peuple.
Et ce fut la révolte, dans un des pays arabo-musulmans du Maghreb, protégé et soutenu par les Etats occidentaux. Tellement soutenu et protégé qu’il est devenu un des pays les plus corrompus et les plus liberticides dans le monde. La Tunisie, le rêve méditerranéen des intellectuels et hommes politiques occidentaux, était un enfer pour le peuple tunisien. Un enfer où croupissent dans ses prisons jeunes et moins jeunes, femmes et hommes, étudiants, ouvriers, intellectuels, de toutes tendances politiques, islamistes ou communistes, ou simplement démocrates.
La Tunisie n’était plus le pays de ses fils, mais celui des touristes occidentaux (un million de touristes français annuellement). Un régime qui a interdit jusqu’à la communication et la recherche sur internet mais qui a ouvert ses portes à la voix sioniste, en faisant des conférences sur « l’holocauste juif » avec l’aide de l’UNESCO. C’est ce régime pro-occidental qui est en train de crouler, aux portes sud de la Méditerranée.
Ils la voulaient en Iran, mais elle a éclaté en Tunisie, cette révolte populaire qui remet en cause leurs intérêts. A présent, ils courent après : les Etats-Unis veulent à présent la démocratie et la liberté du peuple tunisien alors qu’il n’y a pas très longtemps, le président Ben Ali était l’homme de confiance et le chef d’Etat courageux qui savait gouverner, la Grande-Bretagne attend, alors que pour l’Iran, elle fut la plus directement impliquée et la plus enthousiaste à participer à ce qu’elle avait jugé comme étant un renversement du régime iranien.
En France, ils suivent, craignant pour leurs intérêts dans « le miracle économique tunisien » disant que la Tunisie fait partie de sa zone géostratégique. La ministre française des AE avait suggéré, il y a quelques jours, l’envoi d’une aide sécuritaire au régime.
Mais à présent, ils dénoncent après coup le président et sa gestion qu’ils jugent à présent anti-démocratique, parce qu’il est tombé. Mais ils préparent la suite, pour ne pas tout perdre.
Le premier ministre tunisien prend le pouvoir. Geste anticonstitutionnel, selon certains juristes tunisiens et même internationaux. Mais cela n’a pas d’importance, pour les Etats occidentaux : ils préfèrent la violation de la constitution plutôt que la poursuite de la révolte populaire qui peut balayer tous ceux qui ont profité de l’ancien régime. Cela est à peine étonnant, quand on voit comment ils ont négativement jugé le geste absolument constitutionnel de la démission des ministres libanais de l’opposition, il y a quelques jours. Contre la constitution ici, pour la violation de la constitution là-bas. On n’est pas à une contradiction près. En fait, ce qui est importe les Etats occidentaux, avant tout, ce sont leurs intérêts et seulement leurs intérêts. Si la violation de la constitution permet de les assurer, ils n’y sont pas opposés !
En conclusion, il faut dire que les révoltes populaires véritables ne se font ni sur internet, ni par twitter. C’est le sang des martyrs qui tombent pour une cause juste, la liberté et la dignité d’un peuple, qui est le levier du changement radical. De plus, Les révoltes populaires ne peuvent être dirigées par des état-majors installés dans les ambassades étrangères, mais elles se déclenchent au cœur même des masses opprimées et humiliées. Tous les mensonges vénéneux des médias occidentaux ne peuvent modifier la situation en profondeur dans un pays, ils peuvent à peine entraîner quelques gesticulations, même médiatisées dans tous les pays du monde. Seuls les peuples, avec leur conscience véritable et authentique, sont capables de bouleverser la situation et d’opérer les changements. C’est pourquoi la prétendue révolte populaire en Iran n’a pas eu lieu et que la révolte populaire en Tunisie a réussi à chasser le dictateur, le protégé des Etats occidentaux.

Article publié sur Résistance islamique au Liban

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Source : Fadwa Nassar


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