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Opinion
Le
martyr Izzat Meswadi voulait retourner à al-Qods
Fadwa Nassar
Photo: ISM
Jeudi 9 juin 2011
Izzat Meswadi est
tombé martyr, le dimanche 5 juin 2011, dans le Golan. Il fait
partie des 24 martyrs tombés ce jour-là, tous des réfugiés
palestiniens en Syrie, assassinés par la machine de guerre
sioniste, prise de panique à l’idée de voir les réfugiés
accomplir leur vœu, leur retour en Palestine.
L’armée des colons
a tiré sur des jeunes Palestiniens, désarmés, qui ne voulaient
que réaliser ce que l’ONU avait légitimé, en 1947, le retour des
réfugiés à leur patrie, leurs terres, et la récupération de
leurs biens en Palestine.
Le martyr Izzat
Meswadi avait également participé à la marche du retour, à
partir du Golan, le 15 mai dernier, voulant transformer la
commémoration de la Nakba en journée du retour. Avec son ami,
Hassan Hejazi, ils étaient parvenus à franchir Majdal Shams, la
ville syrienne occupée, et s’étaient dirigés vers la Palestine
occupée. Alors que Hassan Hijazi trouvait sa voie pour aller à
Yafa, le martyr Izzat Meswadi, se faisant passer pour un
journaliste, avait pris le chemin de sa ville natale, al-Qods.
Arrêté par une patrouille sioniste, il est emprisonné.
Il avait raconté à
la presse son arrestation puis son incarcération et les menaces
proférées par les instructeurs sionistes :
« J’avais
l’intention d’arriver à al-Qods et de prier dans la mosquée al-Aqsa,
d’appeler les médias pour leur rappeler nos droits consistant à
retourner à notre terre. Ce que j’ai vécu, alors que je me
trouvais en Palestine, m’a confirmé que la Palestine est plus
proche de nous que ce que nous pouvions croire, et que l’ennemi
dont on nous faisait peur tout au long de 63 ans, est lâche et
ne peut affronter notre détermination. »
Il a ajouté :
« Les soldats de l’occupation m’ont fait subir un interrogatoire
et la torture physique et morale, dès l’instant de mon
arrestation, avant mon arrivée à al-Qods. » Il a raconté avoir
été emmené dans une voiture, menottes aux mains et les yeux
bandés, probablement en direction des terres syriennes occupées.
« Nous sommes arrivés vers 13 h. Ils m’ont gardé ainsi jusqu’à
17 heures, pour nous dire : le gouvernement syrien refuse de
vous accueillir. Nous allons parler avec les Libanais et les
Jordaniens, voir s’ils veulent de vous. Peu après, ils nous
disent que personne ne veut de vous. Nous allons vous balancer
sur un champ de tir ! » Izzat est ensuite relâché, et sommé de
se rendre à pied vers un village syrien, en traversant un champ
de mines. Il arrivera à Damas, sain et sauf.
Les sionistes déportent les Maqdisis
Le martyr Izzat
Meswadi n’est pas le seul à avoir été déporté par les sionistes,
qui ont occupé la ville d’al-Qods, sa partie occidentale en 1948
et sa partie orientale, avec la mosquée al-Aqsa et la vieille
ville, en juin 1967. Plus de 13.000 Maqdisis ont été déportés
depuis juin 1967, leur carte de résidence ayant été retirée par
les sionistes. Comme tant d’étudiants palestiniens, il était
juste parti pour poursuivre ses études et n’a plus eu le droit
de retourner chez lui. C’est le processus de nettoyage ethnique
et religieux que pratique l’entité coloniale sioniste dans la
partie orientale d’al-Qods qui se poursuit jusqu’à présent,
alors qu’il a été presque achevé dans la partie occidentale,
entre 1948 et 1952.
Non seulement le
massacre des réfugiés palestiniens n’a pas été dénoncé par la
« communauté internationale », mais celle-ci s’est sentie
épouvantée par l’audace de ces jeunes réfugiés qui ont décidé de
prendre le chemin du retour. Ni l’ONU, ni les Etats occidentaux
qui dirigent l’ONU, n’ont eu un mot de sympathie ou de réconfort
pour les familles des victimes palestiniennes. Les médias
occidentaux ont vite fait de dénoncer la Syrie, accusée de
vouloir détourner l’attention de sa situation interne, comme si
les réfugiés palestiniens n’existaient pas par eux-mêmes, comme
si les réfugiés palestiniens ne pouvaient faire parler d’eux que
lorsqu’ils quémandent leur droit, lorsqu’ils acceptent les
programmes des ONG-s dans les camps, ces ONG-s qui cherchent à
les détourner de leur droit au retour et de la liaison avec leur
patrie occupée.
Le mouvement lancé
le 15 mai en direction de la Palestine se poursuivra, à partir
des frontières limitrophes. C’est ce qu’ont déclaré les
formations palestiniennes présentes dans les camps palestiniens,
au Liban, en Syrie et en Jordanie. Rendant hommage aux martyrs
du retour, hajj Abu ‘Imad Rifa’î, représentant du mouvement du
Jihad islamique au Liban a déclaré le mercredi 8 juin : « le
sang qui a coulé à Maroun El Ras et dans le Golan syrien occupé
annonce une nouvelle étape, en ce qui concerne le droit du
retour des réfugiés palestiniens à leurs terres, et le refus de
toutes les tentatives qui visent cette question, que ce soit par
l’installation définitive dans les pays d’accueil ou
l’expulsion. »
Hommage aux
martyrs du retour !
Hommage à tous les martyrs palestiniens et arabes tombés pour
que vive la Palestine !
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