EODE THINK TANK
Provocation de
Kichinev à la frontière avec la
PMR/République Moldave de Transdniestrie
Fabrice
Beaur
Vendredi 21 juin
2013
Fabrice
BEAUR pour EODE Think Tank /
avec Nezavissimaïa Gazeta, Tiras et RIA
Novosti / 2013 06 20 /
Nouvel
épisode de la guerre froide entre la
Republica Moldova (Moldavie, capitale
Kishinev ou Chisinau, l’ancienne
Bessarabie) et la PMR, la République
Moldave du Dniester (abusivement
présentée souvent comme la
« Transnistrie » - du nom ce la région
sous l’occupation fasciste roumaine de
1941-44 -, capitale Tiraspol).
La
situation en Moldavie, où l'Union
européenne a réussi à maintenir la
coalition pro-européenne et empêcher le
retour au pouvoir des communistes,
dirigé par Vladimir Voronin, semble être
à la confrontation avec son voisin
transdniestrien.
En
effet, Kichinev a déclaré qu'à partir du
1er mai 2013, six nouveaux postes de
contrôle douanier et migratoire seront
installés le long de la frontière entre
la Moldavie et la PMR.
Les
passeports des citoyens en provenance de
la république autoproclamée qui n’ont
pas la nationalité moldave seront
scannés et enregistrés. Le Ministre des
Affaires étrangères de PMR, Nina
Chtanski, a déclaré que cela se
pratiquait déjà et s’accompagnait de
“limitations supplémentaires à la
liberté de circulation des citoyens”.
Elle a rappelé que plus de 180.000
citoyens russes et près de 100.000
citoyens ukrainiens vivent sur le
territoire dit « sécessionniste », et
que “du point de vue de la Moldavie, on
pouvait tous les classer comme
étrangers”.
C'est ce
que confirme la déclaration du
vice-premier ministre moldave Eugen
Carpov, cité par le site de la Radio
publique roumaine Radio România
Actualităţi : "Il s’agit du dialogue que
la République de Moldavie mène avec
l’Union européenne pour libéraliser le
régime des visas. Dans ce but, nous
devons nous conformer aux normes, dont
l’une est le contrôle des flux
migratoires des citoyens étrangers qui
visitent la Moldavie."
A
Tiraspol, on estime que cette décision
de Chisinau revêt un caractère de
provocation. En effet, “c’est à cette
époque de l’année que s’intensifient les
flux de personnes entre les deux rives,
en relation avec les congés de printemps
et les fêtes nationales [1er et 9 mai]”.
Cette
décision qui s’explique par le désir de
la Moldavie d’obtenir la libéralisation
du régime des visas avec l’UE. A
Tiraspol, on met en garde contre le
risque que “les mesures unilatérales
prises par Chisinau ne débouchent sur
une nouvelle spirale de tension sur le
Dniestr.”
TIRASPOL
REAGIT FERMEMENT ET PART A L'OFFENSIVE
En
réaction, le Soviet suprême (parlement)
à Tiraspol, capitale de la République
Moldave du Dniester, a voté en réaction
le 10 juin une loi sur « la frontière
d'Etat de la République moldave du
Dniester», qui définit la politique des
frontière de la PMR.
Les
médias de l'OTAN ont bien sûr parlé de
"bruits de bottes à la frontière avec la
Transnistrie" en rejettant la faute sur
les autorités de Tiraspol sans préciser
que cela est une "exigence" de l'Union
européenne vis-à-vis de Kichinev.
Tiraspol
semble fermement décidé à asseoir son
autorité sur les territoires disputés et
plus particulièrement de la ville
industrielle de Bender. En effet, le
projet de déménagement du Soviet suprême
(parlement) de la PMR dans cette
dernière ville vient de commencer sa
mise en oeuvre. Selon les déclarations
de la présidence de la PMR, cette
décision est définitive et non
négociable.
Il
semble donc que chacune des parties
souhaite dorénavant mettre en place des
nouveaux postes de contrôle aux
frontières disputées. Les territoires
disputés se trouvent dans la zone de
sécurité sur le Dniestr. Or, dans cette
zone sont cantonnés des soldats de
maintien de la paix russes.
Cela
étant dit, nous ne sommes pas dans une
situation de nouvelle confrontation
armée. Mais rien ne dit que les forces
de protection et de contrôle des
frontières des uns et des autres ne
puissent se "rencontrer" sur des
territoires disputés.
OU SE
TROUVE LA SOLUTION ?
Où se
trouve la solution ?
A Moscou et dans le retour des
communistes moldave de Vladimir Voronin.
Pourquoi
?
Ces derniers sont plus enclin à étudier
sérieusement les propositions
économiques de Moscou comme de rejoindre
sans attendre l'Union douanière
(Belarus-Russie-Kazakhstan) alors que
l'Union européenne fait trainer les
choses depuis des années.
Mais aussi de Moscou parce que l'homme
politique le plus populaire et respecté
en Moldavie est ... Vladimir Poutine,
selon un sondage réalisé par le centre
Magenta Consulting à la demande de
l'Institut moldave des politiques
publiques. 74% des Moldaves font
confiance au président russe.
Ce
conflit gelé ne trouvera solution
qu'avec un accord entre Kichinev,
Tiraspol, Moscou et Kiev. La santé
chancelante de l'Union européenne et la
montée en puissance de l'Union douanière
et la prochaine Union économique
eurasienne pourraient contribuer à une
sortie de crise définitive. Mais les
agissements de l'OTAN et la politique
interventionniste de Bucarest n'aident
en rien à la résolution du conflit.
Nous
sommes ici, sur une des lignes de
fracture et de confrontation entre les
deux Europe, ou plutôt entre la première
Europe - l'Union européenne - et la
deuxième Europe - L'Union douanière,
donc essentiellement à l'heure actuelle
la Russie -.
Fabrice
BEAUR
Administrateur de EODE Zone
Russie-Caucase
https://www.facebook.com/notes/eode-think-tank/-eode-think-tank-provocation-de-kichinev-a-la-frontiere-avec-la-pmrrepublique-mo/526190837436030
Aller
plus loin :
Le
RAPPORT D’EODE SUR LA PMR ET LE CONFLIT
GELE KISHINEV-TIRASPOL
Téléchargement gratuit en français sur
http://www.eode.org/EODE-RapportTransdniestrieV2.pdf
Dossier Monde
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