Corse
Cristina Colonna:
«Yvan Colonna est innocent»
Vendredi 17 juin
2011
En Février 1998, le
préfet de la Corse, Monsieur Claude
Erignac était assassiné, à Ajaccio :
stupeur, tumulte, émotion, réprobation
massive caractérisèrent la réponse
populaire tant dans l’île qu’en France
continentale. L’Etat, ayant déclaré «
cause sacrée » l’arrestation des
coupables, a déclenché une répression
sévère, tous azimuts, faisant fi de tous
les principes : respect de la
présomption d’innocence, respect du
droit, respect de la personne humaine……
Ce fut un déchaînement de perquisitions,
de gardes à vue musclées, de violences
contre les personnes – femmes et enfants
compris- de mises en cause publiques des
personnes interpellées (plus de quatre
cents).
L’Etat, s’estimant bafoué, laissa la
Corse devenir le champ clos du
non-droit, de la stigmatisation de son
peuple, ce qui suscita une poussée de
racisme anti-corse. Puis vint le temps
des arrestations du « Commando Erignac »
et là ce fut le déchaînement
patriotique.
Quand quatre ans plus tard, Yvan
Colonna, -décrété coupable avant toute
enquête et avait donc préféré s’enfuir,
en attendant le temps de la sérénité
retrouvée-, fut interpellé, nous eûmes
droit à une affirmation martiale « la
police française (???)- vient d’arrêter
l’assassin du Préfet Erignac », dans un
climat d’euphorie, de congratulations.
Malheureusement, la Justice française
devait donner dans cette affaire l’image
dégradée d’une grande institution,
négligée par tous les gouvernements,
dépourvue de moyens, d’efficacité, de
crédibilité, de confiance en elle-même
et en sa mission. Les Juridictions
d’exception sont, comme sous toutes les
latitudes, dans leurs expressions
diverses- enquête, instruction,
jugement- la caricature de la véritable
Justice, le lieu de l’arbitraire, du
mensonge, de l’inéquité ; elles sont
consubstantiellement antinomiques de la
véritable Justice et de la démocratie.
Aujourd’hui, Les évolutions
judiciaires (nécessité de motiver
désormais un jugement et impossibilité
d’utiliser les résultats des gardes à
vue, réalisées hors la présence d’un
avocat) sont un apport majeur pour la
défense d’Yvan Colonna ; en effet, il
faudrait expliquer sur quelles preuves,
on le condamnerait ; de plus, chacun
sait que l’Accusation repose
exclusivement sur les aveux en garde à
vue, rétractés devant le juge). Le
dossier de l’accusation est vide et ceci
ouvre la porte à un acquittement que
nous attendons avec confiance.
Christine Colonna
Porte parole du Comité de soutien
Le
dossier Corse
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