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Accumulation de
preuves sur l'existence de
plans d'intervention militaire contre la
Syrie
Chris
Marsden
Patriot
NIM-104
Lundi 10 décembre
2012
Hier, Military.Com a rapporté que
400 soldats américains et néerlandais
étaient déjà « stationnés à la frontière
turco-syrienne… pour préparer des
missiles Patriot trois jours après que
l’OTAN a accepté de déployer des Patriot
NIM-104 système de missiles sol-air en
Turquie. »
Ceci vient après l’annonce faite cette
semaine par l’Allemagne, qui fournit à
la Turquie deux des trois systèmes de
missiles, en plus de celui venant des
Pays-Bas, qu’elle enverra 170 soldats à
la frontière syrienne.
Le secrétaire américain à la Défense,
Leon Panetta, et le ministre allemand
des Affaires étrangères, Guido
Westerwelle, ont tous deux prétendu que
le président syrien Bachar al-Assad
envisage sérieusement de se servir
d’armes chimiques contre ses
adversaires, une décision définie comme
une « ligne rouge » par Washington.
Lundi, le président Barack Obama a dit
que le recours aux armes chimiques était
« totalement inacceptable » et aurait
des « conséquences. »
Le vice-ministre syrien des Affaires
étrangères, Faisal Miqdad, a réitéré
hier, « La Syrie souligne encore une
fois, pour la 10ème, la 100èmefois,
que si nous disposions de telles armes,
elles ne seraient pas utilisées contre
notre peuple. Nous ne nous suiciderions
pas. »
Les affirmations infondées selon
lesquelles la Syrie a l’intention de le
faire est un prétexte évident pour un
acte d’agression militaire par les
puissances de l’ONU comme l’étaient, il
y a une décennie, les mensonges
concernant les « armes de destruction
massive » irakiens. Les Etats-Unis ont
effectué des préparatifs considérables
pour une intervention qui n’a rien à
voir avec les « renseignements » qu’ils
affirment avoir sur les armes chimiques.
Comme le World Socialist Web Site
l’avait précédemment rapporté,
Washington a déployé une gigantesque
armada au large de la côte syrienne dont
le fer de lance est le groupe aéronaval
emmené par le porte-avion américain USS
Eisenhower et comprenant un groupe
amphibie formé par l’USS Iwo Jima, l’USS
New York et l’USS Gunston Hall et qui
transporte un contingent de 2.500
marines américains.
Ceci positionne 17 navires de guerre, 70
chasseurs bombardiers et 10.000
personnels militaires à une distance de
frappe de la Syrie, en plus de la 39ème
Aile de base aérienne (39ABW) d’Incirlik
en Turquie et de dizaines de milliers de
troupes au sol déployées au Koweït, au
Qatar, dans les Emirats arabes unis et
au Bahreïn.
L’envoi de troupes en Turquie par
l’Allemagne a suivi l’appel émis le mois
dernier par son ministère des Affaires
étrangères en vue d’une « mise en œuvre
rapide » de la Mission européenne
d’assistance à la frontière (EUBAM) au
point de passage Rafah à la frontière
entre Gaza et l’Egypte, et pour que
l’Egypte bénéficie d’une aide de l’UE
pour équiper sa police des frontières,
pour soi-disant mettre fin à la
contrebande d’armes à destination de
Gaza.
Le renforcement américain bien plus
substantiel est conforme aux projets
élaborés par le Pentagone, estimant
qu’une intervention militaire de grande
envergure de la Syrie nécessiterait
75.000 soldats américains. Mais, une
autre option éventuelle a été précisée
cette semaine par le magazine français
Le Point. Celui-ci indique qu’une
mission est déjà prévue pour la Syrie
qui implique la France et qui
comprendrait un nombre relativement
faible de forces spéciales originaires
d’un certain nombre de pays de l’OTAN et
qui serait calquée sur l’intervention
occidentale en Libye. L’intervention
combinerait un blitz aérien avec une
action au sol par les forces spéciales
afin de détruire les stocks d’armes
chimique ainsi que la force aérienne et
les systèmes de défense aériens syriens.
Ce reportage français a été confirmé
vendredi par DEBKAfile, qui cite des
sources proches du ministère français de
la Défense au sujet d’une intervention
imminente combinée entre l’armée
occidentale et arabe et impliquant les
Etats-Unis, la France, la
Grande-Bretagne, la Turquie, la Jordanie
et d’autres Etats arabes anti-Assad.
DEBKAfile, qui est proche de l’armée
israélienne et des sources de
renseignement, a identifié l’Arabie
saoudite, les Emirats arabes unis et le
Qatar comme étant de la partie.
DEBKAfile a souligné que « le
porte-avions français Charles de Gaulle,
portant un complément d’infanterie de
marine est déployé en Méditerranée,
ayant rejoint le groupe aéronaval USS
Eisenhower et au moins cinq navires de
guerre britanniques qui sont également
porteurs d’une grande force de marine. »
Il a poursuivi en indiquant : « Dans les
deuxième et troisième semaines de
novembre, les forces navales
britanniques et françaises, ainsi que
2.600 combattants des forces spéciales
des deux pays ont effectué des exercices
d’atterrissage et de capture contre des
emplacements fortifiés sur la côte et
les montagnes de l’Albanie en tant
qu’exercice pour des opérations
potentielles contre un terrain similaire
à la Syrie, là où les montagnes
alaouites surplombent les villes
côtières de Lattaquié et Tartous. »
Hier également, Le Figaro a
rapporté que des conseillers militaires
français avaient rencontré des
combattants de l’opposition syrienne
pour identifier d’éventuels
destinataires d'approvisionnement
d’armes. Les agents français ont eu des
entretiens directs avec un dirigeant de
l’Armée syrienne libre « dans la région
entre Damas et le Liban, » a-t-il dit en
citant un chef anonyme de l’opposition
syrienne. Ils voulaient déterminer la «
capacité opérationnelle de chaque groupe
» et leur « orientation politique, »
a-t-il dit. Des agents américains et
britanniques ont aussi organisé des
réunions, a ajouté la source.
Une source non identifiée de l’armée
française a confirmé que ces réunions
avaient bien eu lieu.
La secrétaire d’Etat américaine, Hillary
Clinton, est en train de jouer un rôle
clé consistant à encourager une riposte
militaire. S’exprimant hier à Belfast,
elle a demandé une « action concertée »
pour mettre fin au conflit mais a ajouté
que les pourparlers jeudi à Dublin avec
le ministre russe des Affaires
étrangères, Sergei Lavrov, n’avaient pas
débouché sur de « grandes avancées. »
La rencontre avec Lavrov et l’envoyé
spécial conjoint des Nations unies et de
la Ligue arabe, Lakhdar Brahimi, a été
la dernière tentative pour persuader
Moscou d’abandonner son plus ancien
allié au Moyen-Orient et qui lui permet
d’avoir une base militaire à Tartous.
Les spéculations sont allées bon train
quant à l'interprétation à donner aux
déclarations faites par Lavrov
d'accepter le droit de la Turquie à
l’autodéfense. Mais, il a aussi insisté
pour dire que « la Syrie n’est pas la
Libye », en espérant « qu’il n’y aura
pas d’ingérence extérieure » et en
réclamant des négociations.
L’ambassadeur de Russie auprès de
l’OTAN, Alexander Grushko, a critiqué le
déploiement de missiles américains
Patriot à la frontière turco-syrienne
comme étant la preuve que l’OTAN «
s’impliquait dans le conflit après tout
» sous le prétexte de « provocations ou
de certains incidents à la frontière
[turco-syrienne] »
Hier, des sources gouvernementales
turques ont confirmé que la Turquie et
la Russie avaient accepté de collaborer
sur un projet de « changement politique
» en Syrie. Cependant, une source turque
a dit qu’il n’existait pas d’accord sur
une quelconque suite à donner étant
donné que « la Russie insiste sur un
processus venu de la Syrie. »
Que la Russie abandonne ou non Assad, la
situation s’achemine vers une
intervention de l’OTAN – très
probablement en soutien à la Turquie
et/ou une force intermédiaire arabe. La
semaine prochaine, Clinton doit se
rendre à Marrakech, au Maroc, pour une
rencontre avec le groupe des Amis du
peuple syrien à laquelle participera la
Coalition nationale syrienne
nouvellement formée. « Maintenant qu’une
nouvelle opposition est formée, nous
allons faire tout notre possible pour
soutenir cette opposition. » a dit
Clinton aux journalistes à Bruxelles.
La déstabilisation de la Syrie vise à
isoler l’Iran et à garantir l’hégémonie
américaine sur cette région riche en
pétrole. Mais, de tels projets mettent
Washington dans un conflit encore plus
dangereux avec la Russie et aussi avec
la Chine. Avant la réunion avec Lavrov,
jeudi, Clinton avait dit aux
journalistes que les Etats-Unis étaient
déterminés à empêcher que la Russie ne
recrée une nouvelle version de l’Union
soviétique en Asie centrale et en Europe
de l’Est au moyen du « stratagème » de
l’intégration économique.
« Un effort est fait pour re-soviétiser
la région, » a-t-elle dit. « Cela ne
s'appellera pas ainsi. Cela s'appellera
une union douanière, cela s'appellera
Union eurasiatique ou quelque chose
comme ça. Mais, qu’on ne s’y trompe pas.
Nous savons quel est l’objectif et nous
tentons de trouver des moyens efficaces
pour ralentir ou empêcher cela. »
(Article original paru le 8 décembre
2012)
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Publié le 11 décembre 2012 avec
l'aimable autorisation du WSWS
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