Chronique
Rambo en Syrie
Chérif Abdedaïm

© Chérif
Abdedaïm
Lundi 30 avril 2012
Depuis l’entrée en scène de Koffi Annan
en Syrie, on croyait que l’homme allait
relever le défi en amenant les
forces en présence à calmer le
jeu. Seulement, voilà, depuis le 12
avril dernier, près de 1 300 violations
du cessez-le feu par l’opposition
auraient été enregistrées selon Adnan
Mahmoud, ministre de l’information
syrien.
Et pourtant, ajoute la même source, le
gouvernement syrien : « «
a respecté tous ses engagements
conformément au plan Annan »,
tant en ce qui concerne le retrait
des troupes des villes, l’autorisation
des manifestations pacifiques, la
libération des détenus et l’accès aux
zones troublées pour les humanitaires
comme les journalistes. Dans ce
contexte, le ministre de l’information
syrien a souligné que près de 98 médias
arabes et étrangers ont bénéficié de
visas depuis le 25 mars dernier, alors
que le nombre total des organes de
presse entrés en Syrie depuis le début
des événements avoisine les 400.
Alors quel est ce grain de sable qui
perturbe le fonctionnement de cette
machine diplomatique ?
Ban Ki-moon se dit « profondément alarmé
» par la poursuite des violences en
Syrie. Petite question à deux sous : le
gouvernement Assad oserait-il mener une
quelconque répression sous l’œil de tous
ces médias sans risquer les foudres de
guerres médiatiques ?
Pourquoi alors ne retirerait-il pas ses
chars des rues ? Le faire
serait notamment son mea culpa. Car,
d’après les informations rapportées par
certains médias, ce sont les attaques
des groupes armés qui font que le
gouvernement refuse de retirer ses
forces des zones de troubles. « Tous les
jours
Sana établit une liste
d’attaques de ces bandes, et des
victimes militaires qu’elles ont faites.
Assassinats ciblés, combats de rue,
attentats à la bombe, raid de commando
(le plus souvent à bord d’une auto) sont
les différents modes opératoires de ces
groupes qui n’obéissent pas plus à
l’état-major de l’ASL ou du CNS qu’à
Kofi Annan et à l’ONU », souligne le
site Infosyrie.
Cela dit, d’autres informations
mentionnent l’implication directe des
Etats-Unis sur la scène du crime.
C’est ce qu’affirme l’auteur et
l’historien américain, Webster Griffin Tarpley dans un interview avec Press TV.
D’après cet analyste, les Etats-Unis ont
dépêché des escadrons de la mort en
Syrie qui se sont constitués en gangs
armés pour attaquer des groupes de
population en prélude à un envahissement
américain en Syrie.
« Ces escadrons de la mort sont la
principale cause des problèmes en Syrie
» a déclaré Tarpley, rappelant en
passant, qu’à chaque fois que les
Etats-Unis veulent envahir un pays, ils
commencent par envoyer des escadrons de
la mort pour attaquer des groupes de
population.
Citant également le cas de l’Irak où en
en 2006 et 2007, Washington avait envoyé
des escadrons de la mort parce que la
situation était intenable et avait
instigué une guerre civile dans le seul
but de maintenir sa présence dans la
région.
Pour ce qui est des escadrons de la mort
en Syrie, d’après l’analyste, « ils
avaient été recrutés dans plusieurs
parties du monde ». De ce fait, on se
dirigerait vers le même scénario
irakien.
Dans ce nouveau « guet-apens » : « Les
puissances de l’OTAN essaient de
déclencher une guerre civile à partir de
l’extérieur », pour justifier une
intervention. Qui a dit que Rambo
faisait partie de la fiction ?
Chérif
Abdedaïm
Publié sur
La Nouvelle République
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