Chronique
Le carnage ne fait
que commencer
Chérif
Abdedaïm

© Chérif
Abdedaïm
Mercredi12 juin
2013
Comme anticipé par les analystes
avertis depuis le début de
l’invasion en Libye, le pays va
connaître un chaos à l’irakienne.
Les « détériocrates » de tous bords
rassuraient les nigauds qu’ils
allaient leur offrir un nouvel
Eldorado.
Avec la complicité des
marionnettes qui, pourtant, étaient
bien « nourries » sous la
gouvernance de Kaddafi, les forces
du mal otanesques, à leur tête un
certain duo Sarko-Lévy, ont joué le
jeu qui leur a été imparti, et ce,
comme s’ils allaient jouir d’une
nouvelle ère. Ces affamés de pouvoir
ne se sont jamais souciés de
l’avenir du peuple libyen,
privilégiant seulement leurs vils
intérêts, quitte à jouir d’un statut
vassal. Maintenant que les nuages,
qui ont quelque peu semé le doute se
sont dissipés, le peuple libyen se
trouve confronté à une autre
réalité. Celle d’une nouvelle
répression menée par les terroristes
de l’OTAN en guise de diversion pour
laisser le champ libre aux
multinationales prédatrices pour
pomper le pétrole libyen en toute
quiétude. Récemment, lors d’une
manifestation en Cyrénaïque, les
participants pacifiques, parmi
lesquels des activistes pour la
démocratie (la vraie, pas celle des
canons de l’Otan), se sont fait
tirer dessus à la grenade et à la
mitrailleuse lourde par des milices
armées. L’information est passée
mais a subi, toutefois, un léger
changement. Les médias main-stream
ont parlé d’affrontements entre
manifestants et ex-miliciens. Rien
de plus. Le bilan est lourd: entre
30 et 50 tués. Aucune indignation.
Ni dans les colonnes de journaux,
qui ont alimenté la campagne
anti-Kadhafi, ni ailleurs. Les
capitales occidentales et arabes, si
promptes à condamner le moindre coup
de matraque quand cela se passe dans
un pays dirigé par un régime
non-souhaité, n’ont soufflé aucun
mot. Un média arabe pro-Nouvel ordre
mondial est allé jusqu’à qualifier
cet incident de « tentative de
déstabilisation ourdie par des
pro-Kadhafi ». Oubliant
certainement, qu’à Benghazi, la
grande ville de l’Est libyen, on n’a
jamais aimé l’ex-colonel. C’est cela
la Libye d’aujourd’hui, où le terme
«démocratie» peut vous valoir une
rafale de fusil d’assaut. C’est la
Libye jetée en pâture au diktat des
groupes armés et des milices. C’est
la Libye voulue par Bernard
Henry-Lévy et Sarkozy. Une Libye en
pleine anarchie armée, un refuge
pour al-Qaïda et les groupes
terroristes activant au Sahel et un
confetti de villes indépendantes à
côté d’un pétrole coulant à flots,
surveillé par des contractors payés
au prix fort par les
multinationales. Dans ce contexte,
rappelons également les 1 200
marines affectés de Malte à Benghazi
pour soi-disant sécuriser les
plateformes pétrolières et dont les
médias à la botte n’ont jamais
parlé. Ainsi, le carnage à
l’irakienne ne fait que commencer,
en attendant…un million de morts.
Article publié sur
la
Nouvelle République
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