Chronique
Le somnambulisme
de Ban Ki
Chérif Abdedaïm

© Chérif
Abdedaïm
Samedi 8 septembre
2012
Ban Ki Moon hausse
le ton, il accuse les membres du Conseil
de sécurité de l’ONU d’inaction face au
conflit armé en Syrie.
«
La paralysie du Conseil porte préjudice
au peuple syrien », a-t-il indiqué
durant la discussion consacrée à son
rapport « Responsabilité de protéger :
Réagir de manière prompte et décisive ».
A méditer ces
propos hilarant, on se demanderait bien
ce qu’aurait bu Ban Ki pour vomir de
tels propos. Comme si l’honorable SG de
l’ONU était frappé de cécité face à une
crise qui perdure depuis mars 2011.
On l’a vue cette «
responsabilité de protéger » face au
génocide perpétré par les hordes
sionistes à Ghaza, en 2009.
Face à la crise
syrienne, Ban Ki pense que la «
La communauté des nations ne peut pas
rester à l’écart au moment où la
population est victime de tels crimes
(…). L’inaction est inadmissible ».
Toutefois, ce que
Ban Ki semble avoir raté avant
d’atterrir de son long voyage
interplanétaire, c’est qu’après l’échec
des efforts pour condamner la Syrie au
Conseil de sécurité de l’ONU ,grâce aux
vétos sino-russe, les « amis de la Syrie
» ont entamé d’autres initiatives pour
préparer le lancement d’une offensive
militaire de l’OTAN contre la Syrie,
semblables à celles qui ont ravagé la
Yougoslavie, l’Irak ou la Libye.
L’Occident en général, la Turquie, les
émirats du Golfe et Israël en
particulier semblent avoir décroché le
nouveau jackpot pour justifier cette
agression : la fameuse fable des armes
chimiques.
Ban Ki semble
également oublier que cette secte
autoproclamée « amis de la Syrie », à
l’instar de celle qui a contribué à la
destruction de la Libye, n’a cessé
d’appeler à qui veut l’entendre, et ce,
au mépris de toutes considérations
juridiques internationales, à armer «
l’armée libre ». Dans les coulisses, les
appareils militaires des pays de la
coalition se sont réunis pour formuler
les plans d’action nécessaires, et ont
mis leur nouvelle méthode en pratique,
particulièrement après que les États du
Golfe aient décidé d’aligner l’argent
nécessaire à la disposition de cette «
armée » qui n’est en fait qu’une hordre
de tueurs à gages engagés à coup de
dollars.
Ban Ki semble
également oublier l’objectif de ce jeu
diabolique qui n’a cessé d’animer la
scène international par de multiples
valses diplomatiques. Et pourtant le
secret de polichinelle consiste tout
simplement à plonger la Syrie dans un
état de guerre civile et ethnique, et la
diviser pour servir les besoins et les
exigences avant tout d’Israël et des
États impérialistes qui le soutiennent.
Ban Ki ne semble
pas lire la presse. Et pourtant, les
récentes nouvelles nous informent de
l’implication active des services
secrets franco-britanniques dans le
conflit syrien. Dans ce contexte, le
Sunday Times, citant un responsable
de l’opposition, avance que les services
secrets britanniques ont en effet aidé
les rebelles à lancer plusieurs attaques
réussies contre les forces du régime.
« Les services
secrets britanniques observent
attentivement ce qui se passe depuis
Chypre”, déclare ce responsable. “Les
Britanniques donnent des informations
aux Turcs et aux Américains »,
précise-t-il.
Ban Ki devrait
retourner sur sa planète au lieu de
s’adonner au somnambulisme politique.
Chérif Abdedaïm,
La Nouvelle République du
8
septembre 2012
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