Opinion
La Turquie d'Erdogan
: Une nouvelle Nahda pour l'Islam ?
Chems Eddine Chitour
Recep
Tayyip Erdogan
Lundi 19 septembre
2011
«Historiquement
et culturellement, la Turquie a peu en
commun avec l'Europe [...]. Il serait
mieux qu'elle devienne un pont avec le
Monde arabe ou qu'elle forme avec lui
son propre continent culturel.»
Le cardinal Ratzinger (futur pape Benoît
XVI)
Ce jugement sans appel explique
fondamentalement le refus de l'Europe
d'intégrer la Turquie. En Europe , on
pense à tort, que le christianisme est «
occidental ». Ce n’est pas vrai ! Le
christianisme a été occidentalisé pour
les besoins de la cause. On va jusqu’à
présent Jesus comme un blond aux yeux
bleus ! On en sait rien . Il est
vraisemblable qu’en tant que sémite,
Jésus soit plus proche de l’Arabe et
qu’il parlait araméen, langue ancêtre de
l’arabe et de l’hébreu. La fameuse
phrase de Jésus sur la croix cité dans
l’évangile de Mathieu (27-46) : « , Éloï,
Éloï, lima sabactani ? » est
incompréhensible pour un locuteur
européen. Sa traduction « O mon Dieu O
mon Dieu pourquoi m’as-tu abandonné ? »
nous apprend deux choses. D’abord cette
phrase est tout à fait compréhensible en
arabe , on la traduit par « Ya ilahi,
iYa ilahi pourquoi m’as-tu devancé ? »
"Eloi" en arameen derive de "Elahh"
(Dieu) et veut dire "Mon Dieu". De même
qu'en arabe ce "Eloi" est traduit comme
"Ilahi" derivant de Allah.
Pour beaucoup d'occidentaux, Allah est
le dieu des Arabes, et le terme évoque
même pour certains une divinité cruelle,
qui pousse ses adorateurs au fanatisme
aveugle. Pourtant, on sait que dans les
langues sémitiques, dont fait partie
l'arabe, comme l'hébreu ou l'araméen, la
racine al ou el sert à nommer Dieu.
Ainsi, l'Ancien Testament en a conservé
des traces évidentes. Combien
d'adorateurs du Seigneur, anges ou
hommes, portent en leurs noms le signe
de leur soumission à Dieu: Gabri-el,
Micha-ël, Isma-ël, Isra-ël. Dieu est
appelé El, ou Elah. Le nom Elohim
revient plusieurs fois dans l'Ancien
Testament pour désigner le Dieu des
Hébreux. Il peut être utile de rappeler
que ces prophètes ne connaissaient pas
le deus latin, dont nous avons tiré le
mot dieu. Il est d'ailleurs intéressant
d'observer que les chrétiens de
tradition orientale et d'expression
arabe invoquent Dieu par le nom Allâh.
En appelant Dieu du nom Allâh, les
musulmans se conforment donc à une
tradition prophétique millénaire Il n’y
a pas deux dieux , mais un seul Dieu
pour les Chrétiens et Allah pour les
Musulmans, comme le martelait pendant
des siècles l’Eglise . Et c'est ainsi
que Allah dans le coran recommande qu'on
l'appelle: "Dis: "Invoquez Allah, ou
invoquez le Tout Miséricordieux. Quel
que soit le nom par lequel vous
l'appelez, Il a les plus beaux noms."
Coran 17 : 110 On le voit le fond
rocheux de l’aversion contre l’Islam ne
repose pas sur les textes sacrés, mais
sur ce qu’ont en fait les hommes.
Cependant, les choses bougent. S'il est
une retombée positive des révoltes
arabes, c'est l'avènement de la Turquie
sur la scène internationale. Cette
visibilité qui intrigue de plus en plus
les Européens au point que des études,
séminaires et autres réflexions sont
faites pour expliquer ce «miracle».Au
moment où la vieille Europe arc-boutée
plus que jamais sur un chauvinisme,
semble être en convulsion profonde sur
différents aspects, notamment l'aspect
économique où la débâcle de l'euro
guette, la Turquie caracole avec une
croissance presque à deux chiffres
rejoignant de ce fait, au même titre que
l'Afrique du Sud, les pays du Bric que
l'on peut s'autoriser à appeler les
Bricast. Le secret de cette réussite, un
potentiel de travailleurs acharnés une
religion, un homme, Erdogan.
Pour rappel, la Turquie honnie par les
pouvoirs allemands et français est une
vieille terre de civilisation, de
culture et de religion. Elle porte mieux
que tous les pays européens, la plupart
des valeurs judéo-chrétiennes de
l'Europe : C’est le cas des apôtres tels
que Paul qui y est né ou de Marie la
mère de Jésus (qui aurait fini sa vie
près d'Éphèse). Même le mont Ararat (de
l'Arche de Noé) se trouve en Turquie.
Plus près de nous, l'Empire ottoman, qui
a régné pendant plus de six siècles sur
une partie de l'Europe et de l'Asie,
était appelé «l'homme malade de
l'Europe» au soir de sa puissance.
Pourtant, on dit que si la Turquie était
en Europe: «Ça se saurait!».
Qui est
Recep Tayyip Erdogan?
Il est né le 26 février 1954 à Istanbul.
Maire d'Istanbul (1994-1998), premier
président du Parti pour la justice et le
développement (depuis 2001), il est
nommé Premier ministre de Turquie le 14
mars 2003. Erdogan fonde en 2001 le
Parti de la Justice et du Développement
(Adalet ve Kalkýnma Partisiou AKP),
L'arrivée de l'AKP au pouvoir a fait
craindre à l'Union européenne et à
beaucoup d'Européens et aussi aux Turcs
kémalistes, que la laïcité pourrait être
menacée. Erdogan estime toutefois qu'il
faut introduire en Turquie une plus
grande liberté religieuse. Erdogan
récuse les accusations d'islamisme et se
déclare «démocrate conservateur» ou
«démocrate musulman» (en référence aux
démocrates chrétiens européens), il
s'affirme respectueux de la démocratie
et de la laïcité et relègue la religion
à la sphère privée. Erdogan est proche
des partis chrétiens-démocrates
européens. (...) Le Vatican a dénoncé la
«christianophobie institutionnelle en
Turquie». Edmond Farhat, nonce
apostolique à Ankara, a affirmé que la
liberté religieuse n'existe que sur le
papier en Turquie. Le 13 mai 2010, le
Premier ministre turc Recep Tayyip
Erdogan a lancé un appel à ne pas
discriminer les non-musulmans.(1)
Depuis la venue du professeur Ahmet
Davutoglu aux affaires étrangères, la
Turquie s'est ouverte de plus en plus
vers le monde musulman et commence à
faire cavalier seul dans le concert des
balances géostratégiques, les prises de
position sur le nucléaire iranien
soutenu par le Brésil en 2009 montrent
un changement de cap radical avec les
gouvernements précédents et commencent à
inquiéter les nations occidentales sur
les véritables intentions du pouvoir
islamo-conservateur. Le gouvernement
cherche à projeter ses succès
économiques sur le terrain politique
dans les anciens territoires de l'Empire
ottoman en multipliant les partenariats
avec les pays arabes et prônant une
politique de «zéro problème» avec son
voisinage proche, on appelle cette
nouvelle politique, le
néo-ottomanisme.(1)
Toujours en politique étrangère, la
cause palestinienne mobilise Ankara
comme nous le lisons sur l’Encyclopédie
Wikipédia. Lors de l'opération
Arc-en-ciel qui a eu lieu dans la ville
de Rafah, Erdogan a dénoncé la «terreur
d'État» de l'État israélien. Le 27 mars
2010, il déclare que «considérer
Jérusalem comme la capitale indivisible
de l'État hébreu, comme le font les
Israéliens, est une folie. Jérusalem est
la prunelle des yeux du monde musulman
(...) et on ne peut accepter aucune
atteinte israélienne à Jérusalem et aux
lieux musulmans», lors du Sommet annuel
de la Ligue arabe. Suite à l'abordage de
la flottille pour Ghaza, Erdogan a tenu
un discours avec des mots très durs à
l'assemblée du pays, dénonçant un acte
de «terrorisme d'État», dénonçant une
«attaque insolente et irresponsable qui
piétine toute vertu humaine».(2)
Le Premier ministre turc, Recep Tayyip
Erdogan, avait jugé «impossible» que la
Turquie normalise ses relations avec
Israël en l'absence d'excuses pour le
meurtre de 9 Turcs de la flottille de la
paix pour Ghaza, le 31 mai 2010. La
Turquie ne voulant pas se déjuger a
réagi au Rapport Palmer. La tension est
montée d'un cran le 2 septembre entre
l'Etat hébreu et la Turquie. Israël a
réaffirmé son refus de présenter des
excuses à la Turquie après la
présentation du rapport de l'ONU, selon
des sources diplomatiques à Jérusalem.
L'essor
économique de la Turquie
C'est un fait, ce pays se développe!
C'est en lui-même un marché de 80
millions de consommateurs. Le cadre de
vie en Turquie s'améliore d'année en
année profitant d'une prospérité
économique et financière croissante, qui
laisse les Turcs de plus en plus
satisfaits de la vie en Turquie, un pays
de plus de 80 millions d'habitants avec
une très large majorité de musulmans. Un
sondage réalisé par l'Université de
Bahçesehir d'Istanbul montre que le
nombre des Turcs qui se déclarent
satisfaits de leur vie a progressé, en
l'espace de dix ans, de 18 points,
passant de 59% en 2001 à 77% en 2011
L'étude 2011 de l'Université de
Bahçesehir montre que pratiquement
toutes les catégories de la société
turque sont satisfaites de leur vie en
Turquie, un pays musulman gouverné par
un Etat laïc depuis 1923, date de la
création de la République de Turquie par
Mustafa Kemal Ataturk. Les exportateurs
turcs tablent sur une hausse des
exportations de la Turquie durant les
douze prochaines années pour atteindre
545 milliards de dollars en 2023 au lieu
de 114 milliards en 2010. Ce chiffre a
été annoncé, mardi à Istanbul, par le
président de l'Union des exportateurs
turcs (TIM), Mehmet Buyukeksi, dans le
cadre de la présentation des
perspectives de développement des
exportations turques à l'horizon 2023.
Pour ce qui est des importations, la TIM
table sur 625 milliards de dollars en
2023, contre 185,5 milliards en 2010.
Les principaux partenaires commerciaux
de la Turquie sont l'Allemagne, l'Irak,
la Grande-Bretagne, l'Italie, la France,
la Russie, les Etats-Unis et la
Chine.(3)
La tournée
politique d’Erdogan dans les pays de son
ancien pré-carré
Fort de sa puissance et de sa gestion
éclairée -malgré quelques ratés
notamment le problème kurde- la Turquie
va à la conquête des cœurs en commençant
par son ancien pré carré. Erdogan a été
accueilli à son arrivée au Caire, lundi
12 septembre , par le Premier ministre
égyptien Essam Charaf, et acclamé par
une foule enthousiaste de plusieurs
milliers de personnes. Il s'est arrêté
pour aller serrer des mains. En Egypte,
la confrérie des Frères musulmans
notamment, le voit comme un modèle pour
avoir réussi à imposer un islam modéré
sur la scène politique turque, face à
une armée qui veillait jalousement à la
laïcité de l'Etat.
Recep Tayyip Erdogan a apporté le 13
septembre un soutien appuyé à la
reconnaissance d'un Etat palestinien et
n'a pas épargné Israël lors d'un
discours prononcé devant la Ligue arabe
au Caire au début d'une tournée en
Afrique du Nord censée affirmer le rôle
de la Turquie dans la région. «La
reconnaissance d'un Etat palestinien
n'est pas «une option mais une
obligation», a estimé le chef du
gouvernement turc conforté par l'opinion
publique arabe en ce qui concerne les
dissensions actuelles entre Ankara et
Israël. «Il est temps de hisser le
drapeau palestinien aux Nations unies.
Hissons le drapeau palestinien et qu'il
devienne le symbole de la paix et de la
justice au Moyen-Orient. Apportons notre
contribution à l'établissement d'une
paix et d'une stabilité bien méritées au
Moyen-Orient», a déclaré Erdogan.
«Israël ne sortira de son isolement
qu'en agissant comme un Etat
raisonnable, responsable, sérieux et
normal», a insisté le chef du
gouvernement turc, qui a marqué son
opposition avec les dirigeants
israéliens depuis le conflit entre
Israël et le Hamas dans la bande de
Ghaza en décembre 2008.(4)
Le Premier ministre turc Recep Tayyip
Erdogan en visite en Tunisie, accueilli
par une foule de centaines de personnes
dont le chef islamiste tunisien Rached
Ghannouchi, a assuré jeudi «qu'Islam et
démocratie n'étaient pas
contradictoires». «Un musulman peut
gérer un Etat avec beaucoup de succès»,
a déclaré M. Erdogan, dirigeant d'un
parti islamo-conservateur, à l'issue
d'un entretien avec son homologue
tunisien Béji Caïd Essebsi. «La réussite
du processus électoral en Tunisie va
montrer au monde que la démocratie et
l'Islam peuvent aller ensemble», a-t-il
insisté, alors que le mouvement
islamiste tunisien Ennahda (Renaissance)
suscite de fortes craintes dans les
milieux laïques et intellectuels
tunisiens. «La Turquie est un poids
lourd. Ce n'est peut être pas tout à
fait innocent pour M. Erdogan de venir
en Tunisie à un mois des élections, il
lance un message rassurant en direction
de l'opinion publique: ne craignez pas
Ennahda», estime l'analyste Fayçal
Chérif. «Ankara endosse depuis quelque
temps le rôle de parrain dans les pays
arabes. Cette position s'est renforcée
avec la ligne adoptée par la Turquie
vis-à-vis d'Israël», ajoute M. Chérif.
M. Erdogan s'est rendu aussi le 16
septembre en Libye, dernière étape de sa
tournée dans les pays du «Printemps
arabe».(5)
Quel
modèle de gouvernance pour le Monde
arabe?
De fait, la Turquie semble fasciner les
masses arabes sunnites qui ont aussi un
autre modèle: l'Iran assez cependant
éloigné du point de vue du chiisme. De
ce fait, au même titre que l''Islam de
l'Extrême-Orient (Indonésie, Malaisie)
qui a su islamiser la démocratie, le
modèle turc est peut être une voie
possible de sortie du roukoud actuel des
masses arabes. C'est en tout cas l'avis
nuancé de Kamel Daoud du journal le
Quotidien d'Oran: ««Vive Mustapha Kemal
Pacha!», a crié Messali Hadj jeune dans
un café tlemcénien fréquenté par des
soldats français à l'époque coloniale. A
l'époque, le général turc était un idéal
de lutte, d'indépendance, de force et de
rigueur et d'héroïsme. C'est l'image
qu'on en avait dans le monde des
colonisés arabes. Messali est mort,
Atatürk aussi, mais la Turquie est
encore vivante et de retour dans le
Monde arabe. Ces jours-ci, Erdogan, le
Premier ministre turc, a été accueilli
comme une sorte de Saladin en Egypte. Il
a été écouté, ovationné, applaudi et
salué au siège de la Ligue arabe. Cet
homme est revenu presque «chez lui»,
dans le périmètre d'un empire qui est
aux siens et dans une géographie où les
siens ont fait l'histoire. Les rêveurs
sur une renaissance des Arabes ou une
Nahda meilleure que celle des
prosternations et de la marque sur le
front, crient eux aussi «Vive Erdogan»
aujourd'hui. La Turquie est donc à
nouveau un modèle. C'est un pays qui a
réussi à sauver ses meubles, à préserver
sa laïcité, même si elle est encore
instable, à relancer son économie par
les PME/PMI et non par des discours de
réformes, à gérer sa proximité avec
l'Europe et Israël sans tomber dans les
enthousiasmes et les passions inutiles
et qui peut se promener dans le monde
sans avoir honte des siens et de ce
qu'il fait.(...) On comprend que, perdu
entre révolution et colonisation, entre
l'angoisse et la peur, entre dictatures
et chaos, entre massacres et
bombardements, entre réformes et
mensonges, le Monde arabe voit dans cet
homme un refuge et dans l'empire turc,
une protection des Ottomans.(6)
On le voit ! malgré la suppression du
Califat en 1923, les intellectuels et
les élites politiques arabes furent
séduites par Mustafa Kémal. On vit alors
fleurir des cercles d'intellectuels sur
le modèle «Jeunes Turcs» ce sera, «les
Jeunes Algériens... Tunisiens» qui ne
firent pas long feu. Le jeune Bourguiba
des années vingt imita même le drapeau
turc. En Algérie, l'Emir Khaled,
petit-fils de l'Emir Abdelkader, crut
qu'avec la «Déclaration du président
américain Wilson en 14 points» les
peuples allaient pouvoir disposer
d'eux-mêmes, au lendemain de la Première
Guerre mondiale...
Sans pouvoir revenir sur toutes les
convulsions des peuples arabes, «Peuple
des beaux départs» disait, à tort,
Lawrence d'Arabie pour paraphraser le
feu de paille, qu'il nous suffise de
faire remarquer que l'Algérie est le
seul pays arabe -macabre privilège à
avoir payé chèrement son indépendance.
Plus d'un million de morts ont valu à
l'indépendance, une aura à nulle autre
pareille. Nous savons, à notre corps
défendant, ce que c'est que lutter pour
la liberté parce que nous en avons été
privée pendant plus de 132 ans par un
colonialisme abject à qui, des
nostalgériques trouvent des vertus
positives. Nous attendons, de ce côté,
le jugement de l'Histoire. Pour la
période la plus récente, là encore
l'Algérie fut aussi, la première à se
faire remarquer par le culte du martyr.
Ce sera Octobre 1988, puis la décennie
rouge 200.000 morts plus tard avec un
terrorisme qui joue les prolongations,
on ose dire à l'Algérie de faire comme
la Tunisie ou l'Egypte!!! L'Algérie a
déjà payé son tribut à la mort.(7)
On le sait , la Turquie a perdu déjà
cinquante ans à tenter vainement de
frapper à la porte de la forteresse
Europe. Des pays est européens ont été
intégré en quelques années sans
problèmes . Mieux, l’Union Européenne
est allé jusquà intégrer la partie grec
de l’Île de Chypre ! laissant les
Cypriotes turcs de l’autre côt é de la
route de la partition , sans espoir de
développement. La Turquie aurait dû se
méfier des promesses qui lui ont été
faites avec la série de
valses-hésitations de l’Europe où on
faisait miroiter l'adhésion prochaine
entrecoupée périodiquement de fin de
non-recevoir. La vérité crue est là: on
ne veut pas de l'Islam en Europe si ce
n'est à dose homéopathique.(8)
On peut donc penser que la donne a
changé. La Turquie est devenu un pays
émergent. L’Europe est en plein doute.
De plus, la jeunesse arabe relève la
tête. A tout prendre et au vu de sa
débâcle, l'Europe n'a plus le choix.
Elle sera amenée à solliciter à la
Turquie de «fédérer» les masses arabes
comme au temps de l'Empire. On peut même
penser que la Turquie laissera tomber
l'Europe et s'arrimera à l'Asie en
pleine essor.
S'agissant de l'Algérie de 2011,
cinquante ans elle se cherche ! Pour
avoir renié une grande partie de son
histoire elle est toujours en quête d´un
projet de société avec un désir d´être
ensemble. L'histoire, la culture font
que nous ne pouvons vivre dans un Etat
laïc. La religion bien comprise est pour
nous un repère au quotidien. L'Islam
bien compris et non instrumentalisé ni
par l'Etat ni par les partis politiques,
libère. Il faut prendre exemple sur les
pays qui travaillent et non pas sur les
potentats grassouillets du Golfe qui
passent leur temps à se faire des coups
de Jarnac et qui prennent en otage
l'Islam. En définitive il nous faire
faire émerger de nouvelles légitimités
basées sur le savoir, bien dans leurs
identités, pétries de leur histoire et
fascinées par le futur. Ce peuple n'a
pas besoin du m'as-tu-vu pour se
mobiliser, il a besoin d’un guide.
L'Algérie doit retrouver le chemin de la
sérénité . elle doit libérer les
énergies en réhabilitant les valeurs du
travail, de l'effort et du mérite. Il
n'y a pas d'autre issue. (9)
1.http://www.bonaberi.com/forum/viewtopic.php?p=60587&sid=fea211f08c2c634345ee50e0af781f77
2.Recep Tayyip Erdogan
http://fr.wikipedia.org/wiki/Recep_Tayyip_Erdo%C4%9Fan
3.http://www.mondialnews.com/2011/07/25/turquie-les-turcs-rassures-par-la-prosperite-economique-de-leur-pays-sont-de-plus-en-plus-satisfaits-de-leur-vie
http://www.casafree.com/modules/news/article.php?storyid=60072
4.http://www.lexpress.fr/actualites/2/monde/accueilli-en-heros-au-caire-erdogan-appuie-un-etat-palestinien_1029453.html13/09/2011
5.http://tempsreel.nouvelobs.com/actualite/monde/20110915.AFP8985/en-tunisie-erdogan-lance-un-message-rassurant-sur-l-islam-politique.html
6.Kamel Daoud Erdogan, ma jalousie! le
Quotidien d'Oran 16.09.2011
7.http://www.palestine-solidarite.org/analyses.Chems-Eddine_Chitour.010311.htm
8.Chems Eddine Chitour
http://www.oulala.net/Portail/spip.php?article4011
9 04 2009
9.L'Algérie du XXIe siècle:
http://www.oulala.net/Portail/spip.php?article52034
07 2011
Professeur
Chems Eddine Chitour
Ecole Nationale Polytechnique enp-edu.dz
Publié le 19
septembre 2011 avec l'aimable
autorisation de l'auteur
Le sommaire du Pr Chems Eddine Chitour
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