Opinion
Comment être
Algérien au XXIe siècle ?
L'urgence du vivre-ensemble
Chems
Eddine Chitour
Lundi 4 mars 2013
«Nous avons
cherché dans l'histoire et dans le
présent aussi et nous avons constaté que
la nation algérienne musulmane s'est
formée et qu'elle existe, comme se sont
formées et existent toutes les nations
de la terre. Cette nation a son histoire
illustrée par les plus hauts faits; elle
a son unité religieuse et linguistique;
elle a sa culture, ses traditions et ses
caractéristiques; bonnes ou mauvaises,
c'est le cas de toute nation sur terre.
Nous disons que cette nation algérienne
n'est pas la France, ne veut pas être la
France et ne peut pas être la France.»
Abdelhamid Ben Badis dans la
revue Echihab du mois d'avril 1936.
Cette déclaration de Ben Badis est plus
que jamais d'actualité. Plus que jamais,
il nous faut savoir d'où l'on vient et
où on va et répondre à la question de la
nation. En son temps Abdel Hamid
Benbadis donnait une première définition
à l’époque du Congrès Musulman, pour
conttrer les tendances
assimilationnistes de l’époque. Nous
devons nous interroger si au XXIesiècle
devant les mutations du monde, cette
dégfinition n’est pas restricitve,
puisque elle parle d’unité religieuse
excluant de ce fait, ceux qui veulent
être algériens sans forcément être
musulmans .
L’occasion nous est donnée d’en parler
du fait que notre pays pour avoir trop
longtemps voilé cette dimesnion, risque
de connaitre les affres de la partition.
Cette année 2013 commence par des
épreuves pour l'Algérie sur le plan
sécuritaire. En effet, c'est la première
fois qu'une base industrielle de grande
importance est attaquée dans le Sahara.
Le 16 janvier 2013 a donné le coup de
grâce à la rhétorique du «terrorisme
résiduel». Les chômeurs mettent en garde
le Premier ministre à propos de la
marginalisation des régions sahariennes.
«Après huit ans de révolte, nous
attendons, depuis novembre 2012, un
commencement de mesures concrètes de la
part du gouvernement, notre patience a
atteint ses limites», affirme El Abed
Mohamed Lamine, un des coordinateurs du
mouvement des chômeurs de Ouargla. Un
simple problème d’équilibre régional et
de justice risque, -s’il n’est pas pris
à temps , de déraper sur d’autres
considérants qui peuvent, aturellement
être boostés de l’extérieur.
Les
dangers qui guettent l'unité du pays.
L'une des conséquences prévisibles de
cette attaque est la vulnérabilité du
Sud algérien. Au-delà de l'immensité du
territoire et de la longueur des
frontières, c'est en fait
l'impossibilité matérielle de les
surveiller. De plus, un problème
récurrent et qui n'a jamais été
sérieusement pris en charge, celui du
développement équilibré du Sud par
rapport au Nord Résultat des courses,
des mouvements de protestation de
chômeurs sont régulièrement signalés. Le
gouvernement réagit en pompier, et
chaque département ministériel apporte
sa contribution, des logements, l'Ansej,
les centres de formation pour tenter
d'éteindre le feu... Les notables du Sud
qui ont reçu le Premier ministre-
pourtant connaisseur du Sud où il a
démarré sa carrière- ont mis en exergue,
le déséquilibre flagrant et l'Algérie à
deux vitesses:
Mokrane Aït Ouarabi écrit:«Ton grave,
verbe acéré et formules parfois
assassines. Des notables et des
représentants de la population d'Illizi
ont bien «vidé» leur sac lors de la
rencontre, dimanche après-midi à In
Amenas, avec les membres du
gouvernement, à leur tête le Premier
ministre, Abdelmalek Sellal. (..) La
situation est alarmante:«Vous parlez,
Monsieur le Premier ministre, d'une
Algérie unie et indivisible. Mais, dans
la vie de tous les jours, nous
constatons qu'il y a bien deux Algérie:
le Nord et le Sud. Ne nous voilons pas
la face. C'est une réalité qu'il faut
affronter maintenant, tant qu'il n'est
pas trop tard. Le régionalisme existe.
Tout le monde le dit ici. Et nous le
vérifions à nos dépens. De grâce,
arrêtez donc vos discours sur l'unité
nationale qui est menacée par des
ennemis extérieurs de l'Algérie. Cette
unité est bien plus menacée par ce qui
se passe en interne, par le ressentiment
des populations du Sud par sa
marginalisation et par le sous-
développement.» Et d'affirmer que les
populations du Sud sont aussi attachées
à leur «algérianité» que celles du Nord.
«Nous aimons notre pays et nous sommes
prêts à défendre notre patrie contre le
moindre danger. Pour sécuriser les
frontières, il n'y a pas mieux, M.Sellal,
que les enfants de la région qui
connaissent bien le désert et les
techniques d'infiltration des
mercenaires terroristes.»(1)
Pour sa part, le premier ministre a
évoqué, à juste titre, ses inquiétudes
au sujet du Sud de l'Algérie. Cette
région fragilisée par des difficultés
sociales et politiques pourrait être
exposée à la menace terroriste
omniprésente dans le Sahel. Il a même
évoqué la présence d'un «groupuscule»
qui menaçait la stabilité et la cohésion
du pays. Le Premier ministre a préconisé
la plus grande vigilance car la région
du Sahel «connaît encore des
agitations».(2)
En fait, le mal est plus profond, on a
trop longtemps dormi, écrit Kamel Daoud,
sur l'idée d'un Sahara algérien sans
revendication politique, sans demandes,
sans volonté. Et quand cela a explosé,
entre Al Qaîda, guerre au Mali et
Internet, on découvre le Sud comme une
menace, pas comme un crime d'amnésie
commis par tous.» (3)
Qu’est ce
qu’une nation ?
Une définition classique : « la nation
est une construction idéologique qu'une
réalité concrète. Son étymologie est
liée à la notion de naissance (nascere).
Ainsi, à l'époque médiévale, l'idée de
nation renvoie ainsi à un groupe
d'hommes à qui l'on attribue une origine
commune. (...) Certaines données
objectives permettent de définir une
nation: le territoire, l'ethnie, la
langue, la religion, la culture, l'État.
Il existe ainsi des nations plurilingues
(ex: la Suisse) ou connaissant plusieurs
religions (ex: l'Allemagne). En France
et en Angleterre, c'est l'action
centralisatrice et unificatrice du
pouvoir royal qui a contribué de manière
décisive à l'émergence de la nation
(...). Dans d'autres pays, l'idée de
nation s'est développée en l'absence
d'un cadre étatique unitaire. Ainsi, en
Allemagne, l'existence d'une langue et
d'une culture communes a permis de
concevoir la nation allemande en
l'absence de toute unité politique avant
1871.» (4)
Dans sa conférence du 11 mars 1882,
Renan formule l'idée qu'une nation
repose à la fois sur un héritage passé
qu'il s'agit d'honorer, et sur la
volonté présente de le perpétuer. «Une
nation est une âme, un principe
spirituel. L'une est dans le passé,
l'autre dans le présent. L'une est la
possession en commun d'un riche legs de
souvenirs; l'autre est le consentement
actuel, le désir de vivre ensemble, la
volonté de continuer à faire valoir
l'héritage qu'on a reçu indivis. Une
grande agrégation d'hommes, saine
d'esprit et chaude de coeur, crée une
conscience morale qui s'appelle une
nation.» (5)
Si nous remontons dans l'histoire, la
notion de nation a fait l'objet d'un
pacte d'alliance du Prophète avec les
juifs de Médine. «On rapporte en effet
que le Prophète rédigea une constitution
détaillant les responsabilités de chaque
groupe résidant à Médine, de même que
leurs obligations les uns envers les
autres et certaines restrictions pour
chacun. Chaque groupe se devait de
respecter les détails de cette
constitution et toute violation de l'un
de ses articles était considérée comme
une trahison. Le premier article de
cette constitution stipulait que tous
les habitants de Médine, c'est-à-dire
les musulmans et tous les juifs,
chrétiens et idolâtres qui avaient signé
le traité de paix, constituaient «une
seule nation, à l'exclusion de toutes
les autres». Ils étaient tous considérés
comme membres et citoyens de Médine,
indépendamment de leur race, religion ou
lignée. Les non-musulmans jouissaient de
la même protection et de la même
sécurité que les musulmans, tel que
stipulé dans un autre article qui
disait: «Les juifs qui sont avec nous
recevront de l'aide et seront traités de
façon équitable. Ils ne seront point
lésés et aucun soutien ne sera apporté à
leurs ennemis.» (6)
On le voit l’acceptation de la nation
n’impose pas nécessairement la même
appartenance ethnique ou religieuse.
C’est peut être cela le nœud gordien qui
expliquerait le malaise algérien et qui
fait que l’ethnie, la supposée
appartenance à telle ou telle tribu,
formate encre de noss jours l’imaginaire
des Algériens. Cela est ecnre plus
dramatique puisque un « algérien » de
religion autre que l’islam est forcément
percu comme un allogène. Nous allons y
revenir.
La quête
vaine de la nation en Algérie
L'Algérie ne s'est jamais posée la
question de savoir ce qu'elle est
réellement. Les différents gouvernements
ont toujours occulté cette interrogation
au nom de l'unité et des «urgences».
Sommes-nous une nation? Où en
sommes-nous en Algérie? Le jeune
Algérien dont la conscience est ouverte
à tout vent, du fait d'une éducation
désastreuse, de médias indigents et
d'une sous-culture s'identifie au gré
des vents à son quartier, à sa tribu, à
son ethnie, rarement il ne se sent
Algérien. Pourquoi sommes-nous encore en
errance identitaire?
Pour le sociologue Lahouari Addi, qui,
lui, parle de crise identitaire:
«L'absence du sentiment d'un avenir
commun est liée à une crise identitaire
Cette crise identitaire est patente en
Algérie car une personne née en Italie
se dit italienne, celle qui est née en
Tunisie se dit tunisienne, de même
qu'une personne née en Turquie se dit
turque. En Algérie, les gens se disent
arabes, musulmans ou kabyles, mais ils
ne se disent algériens que rarement. Les
appartenances ethniques, culturelles et
territoriales caractérisent les
identités des individus et des nations.
(...) En Algérie, nous constatons une
certaine confusion au sujet de
l'appartenance ethnique. Les gens ne
savent pas s'ils sont tous des
descendants de Berbères ou s'ils sont
arabes. Culturellement, ils hésitent
avant de se déclarer de culture
arabo-islamique, comme s'il n'existait
pas de culture en Algérie avant le VIIe
siècle de notre ère. Territorialement,
la confusion est plus marquée,
l'Algérien ne voit jamais son pays comme
une entité à part. Il situe l'Algérie
systématiquement dans le cadre
arabo-islamique d'où les expressions
«Bled laârab - Bled el beylec» (Le pays
des Arabes - Le pays du bey ottoman).
Ces hésitations et cette confusion
expliquent à quel point la crise
identitaire est présente. (...) Alors
que le Carthaginois Hannibal fait la
fierté des Tunisiens et son portrait
figure sur de nombreux billets de banque
en Tunisie, des personnalités
historiques comme Massinissa ou saint
Augustin, ne sont connus que par très
peu d'Algériens...) L'ancien président
de la République Ben Bella, déclarait à
son retour à Alger en 1962: «Je suis
arabe, je suis arabe, je suis arabe.»
(7)
Lahouari Addi poursuit: «Cette crise
identitaire a des conséquences. En
continuant à regarder vers l'Orient tout
en refusant de se regarder et d'avoir
confiance en nos capacités, nous avons
fini par prendre comme modèles des pays
tels que l'Egypte et l'Afghanistan alors
qu'on a les moyens de faire beaucoup
mieux. Beaucoup d'hommes politiques
algériens se comportent comme des
personnes adultères, ils vivent en
Algérie, profitent des richesses du pays
alors qu'ils ont le regard ailleurs. La
crise identitaire n'épargne pas
l'opposition qui reste prisonnière de
ses particularismes communautaires et
idéologiques. Les différents courants de
cette opposition refusent les moindres
concessions en vue de créer un front
capable d'assurer une véritable
alternance politique.» (7)
Quelle
serait la solution pour éviter la
partition?
Dans l'histoire récente, l'Algérie a
connu une tentative de partition «
ethnique » qui fut la dernière cartouche
du pouvoir colonial. Rappelons les
faits. En août 1961, Alain Peyrefitte
rédige un rapport sur un projet de
partition de l'Algérie. Le Premier
ministre Michel Debré évoque la
partition de l'Algérie, comme dernier
recours, dans la déclaration à
l'Assemblée nationale du 28 juin 1961.
Pour Peyrefitte, il faut regrouper entre
Alger et Oran tous les Français de
souche, avec tous les musulmans qui se
sont engagés aux côtés de la France. De
Gaulle n'y donna pas suite. «En somme,
vous voulez faire un Israël français.
C'est ce à quoi voulait me pousser Ben
Gourion, quand il est venu me voir.
(...) Si nous suivons votre solution,
dit le général, nous dresserons la Terre
entière contre nous. En Algérie, les
Arabes ont l'antériorité; tout ce que
nous avons fait porte la tache
ineffaçable du régime colonial; le foyer
national des Français d'Algérie, c'est
la France.» Par miracle, l'Algérie
échappa, la partition, notamment du fait
de la puissance fédératrice de la
glorieuse révolution de Novembre.
Il nous faut alors nous poser la
question suivante: Qu'est-ce qu'être
Algérien au XXIe siècle? Sommes-nous
Algériens par la naissance, par la
religion, par l'ethnie ou par la
présence lointaine dans le pays? Toutes
ces questions attendent d'être résolues.
Le meilleur exemple est celui de Pierre
Chaulet, Algérien de naissance, Algérien
par son combat pour l'indépendance, mais
marginalisé par un fil invisible du fait
qu'il est chrétien. Hocine Belalloufi
écrit à ce sujet: «La disparition du
professeur devrait être l'occasion de
nous interroger sur une autre question
qui est loin, elle, de faire consensus.
Il s'agit de la question de l'identité
nationale. Aborder cette question de
face et la résoudre de façon
démocratique constitue la meilleure et
la plus utile manière de rendre hommage
au disparu et à tous ceux qui ont connu
un parcours similaire au sien.» «Dans la
préface de leur ouvrage- Le choix de
l'Algérie-, Rédha Malek écrit: «Peut-on
être plus Algérien que ce couple de
souche française dont la rectitude, le
courage et le sang-froid restent
indissociables de l'une des plus
prodigieuses résurrections nationales du
XXe siècle?» (8)
Tout reste
à faire
Qui sommes-nous encore une fois? Il a
fallu cinquante ans, pour qu'à doses
homéopathiques, les tenants du pouvoir
lâchent du lest et admettent qu'il
existe un «fond rocheux berbère trois
fois millénaire dans ce pays». Il vient
qu'être Algérien au XXIe siècle, c'est
avant tout aimer l'Algérie et le prouver
au quotidien, quel que soit l'horizon
d'où nous venons. Le jacobinisme a
montré ses limites. L'instauration d'un
État fédéral trouve son justificatif
dans le fait que c'est le meilleur moyen
de maintenir la cohésion du peuple
algérien, de garantir l'intégrité
territoriale nationale. L'Algérie s'est
installée dans les temps morts par le
refus de l'alternance sereine, du débat
d'idées, de l'émergence d'autres
légitimités que celles qui «exploitent
le fonds de commerce» de la glorieuse
révolution de Novembre. (...) Les
Algériens sont plus atomisés que jamais.
Qu'on se le dise! L'Occident n'aura
aucun état d'âme pour arriver à ses
fins! S'il faut aller vers la partition,
il l'encouragera. Méditons l'exemple de
la partition du Soudan, Nous sommes à la
croisée des chemins. L'Algérie ne
connaîtra pas le repos tant qu'elle
n'aura pas réglé l'épineux problème du
vivre-ensemble.
Que voulons-nous pour ce pays? Doit-on
remettre aux calendes grecques la mise
en place d'une Algérie heureuse où
chacun se sentira acteur, chez lui et
apporte sa contribution? Pourquoi ne
cultivons-nous pas ce désir d'être
ensemble pour former une nation? Nous
voyons que cinquante ans après, tout
reste à faire. Entre ceux qui veulent la
partition faisant fi des pesanteurs
sociologiques de l'Algérie et ceux qui
prônent un cap vers une açabya mythique.
Les Algériens veulent savoir quel projet
de société proposent ces «guides».
Dans l'immédiat, le gouvernement serait
inspiré à réfléchir sans délai à un
véritable plan Marshall avec un
«ministre des provinces du Sud» installé
à demeure. Ce sera le premier pas vers
une réflexion de fond pour une
organisation du pays type Landers
allemands, Etats américains où chaque
région dispose d'une autonomie dans le
cadre d'un État fédéral qui est garant
des fondamentaux, l'identité, les
langues et religions, les fonctions de
défense régaliennes? Voilà les questions
qui intéressent les Algériens pour qui
la nation serait un "plébiscite de tous
les jours" selon la belle formule de
Renan . Ils pourraient alors, donner
l'envie de participer au débat. Ils
seraient acteurs de leur destin et ne
laisseront pas de place à ceux que le
pouvoir intéresse plus que le devenir de
cette Algérie qui nous tient tant à
coeur».(9)
1. Mokrane Ait
Ouarabi: Les quatre vérités des gens du
Sud El Watan le 26.02.13
2.
http://www.algerie-focus.com/blog/2013/02/24/sellal-la-division-entre-le-nord-et-le-sud-
de-lalgerie-pourrait-etre-causee-par-un-groupuscule
3. Kamel Daoud: Quand le Sud algérien
s'éveillera Le Quotidien d'Oran février
25, 2013
4.
http://www.vie-publique.fr/decouverte-institutions/institutions/approfondissements/idee-nation.html14
09 2012
5.http://www.lemondepolitique.fr/culture/nation.html
6. M. Abdulsalam
http://le-nouvel-ordre-mondial-illuminati.over-blog.com/article-juifs-et-chretiens-au-temps-du-prophete-mohammed-et-des-khalifes-77383483.html
7.
http://www.algeria-watch.org/fr/article/analyse/crise_identitaire.htm
8.
http://forumdesdemocrates.over-blog.com/article-l-identite-nationale-algerienne-revisitee-a-la-lumiere-de-la-disparition-de-pierre-chaulet-111595405.html
9
http://www.mondialisation.ca/le-vrai-malentendu-alg-rien-comment-r-concilier-les-alg-riens-avec-leur-histoire/28823
Professeur Chems Eddine Chitour
Ecole Polytechnique enp-edu.dz
Publié le 4 mars 2013 avec l'aimable
autorisation de l'auteur
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