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Opinion

Les arabes et les juifs: Pourquoi tant de haine ?
Chems Eddine Chitour

Samedi 3 décembre 2011

«Si je savais quelque chose d'utile à ma patrie, et qui fut préjudiciable à l'Europe, ou bien qui fut utile à l'Europe et préjudiciable au genre humain, je la regarderais comme un crime
Montesquieu


Un problème récurrent est la perception actuelle des Arabes concernant les juifs, le sionisme et la Shoah. Dans la doxa occidentale, on s'acharne à présenter les Arabes comme des ennemis irréductibles des Juifs. Qu'en est-il exactement? Nous allons donner quelques explications d'abord en ce qui concerne qu'est-ce qu'être juif et nous parlerons par la suite de la coexistence pendant des centaines d'années des juifs et des musulmans à l'ombre de l'Islam ou dans leur condition de «colonisés». Les fils d'Abraham Isaac et Ismaël, sont des sémites juifs et musulmans sont cousins. Les historiens disent même que les Cananéens sont les ancêtres communs des juifs et des Palestiniens.

Pour l'historien Tom Segev qui rapporte une étude du professeur Sand: «La déclaration d'indépendance d'Israël dit que le peuple juif est né sur la terre d'Israël et a été exilé de son pays natal. Chaque écolier israélien apprend que cela s'est passé pendant la période de domination romaine, en 70 après J.-C. La nation est restée fidèle à sa terre, à laquelle elle a commencé à revenir après deux millénaires d'exil. Faux, dit l'historien Shlomo Sand, dans l'un des livres les plus fascinants et stimulants publiés ici depuis longtemps. Il n'y a jamais eu de peuple juif, seulement une religion juive, et l'exil non plus n'a jamais eu lieu. Il n'y a donc pas eu de retour. Sand rejette la plupart des histoires de la formation de l'identité nationale dans la Bible, y compris l'exode d'Egypte et, de façon plus satisfaisante, les horreurs de la conquête sous Josué. Tout cela est de la fiction et un mythe qui a servi d'excuse à la création de l'Etat d'Israël, affirme-t-il.» (1)

La coexistence pacifique des juifs et des musulmans dans l’histoire

On sait que les Juifs ont toujours trouvé en terre musulmane la sécurité et la paix notamment dans les périodes récurrentes des pogroms pratiquement dans tous les pays européens, de l'Inquisition. Pendant 2000 ans, l'Eglise les a considérés comme les responsables de la mort du Christ et à ce titre ils n'eurent jamais la paix qu'ils trouvèrent en terre musulmane, notamment dans l'Espagne des Ommeyades où leur épanouissement était connu. On sait que Maïmonide, le grand écrivain juif, a écrit son livre «Dalil al Ha'irine», «Le livre des égarés», en langue arabe. Plus près de nous, les Juifs et les Musulmans ont vécu en Algérie depuis 2000 ans en bonne intelligence comme l'atteste ce beau texte de Mostefa Lacheraf: «Et puis, l'école officielle du village de Sidi Aïssa était une école dite 'indigène'' où il n'y avait pas un seul élève européen mais une grande majorité d'élèves musulmans en même temps qu'une douzaine de petits israélites parlant l'arabe comme leur langue maternelle et fortement arabisés dans leurs genres de vie. Eux et leurs familles appartenaient à la communauté juive du Sud algérien et portaient cinq ou six noms parmi ceux de l'ancienne diaspora andalouse judaïque réfugiée au Maghreb entre les XIVe et XVIIe siècles. (...) »

« Peut-être que la mode religieuse n'était pas, à l'époque, pour le «m'as-tu vu» et le côté spectaculaire de la simple pratique, de l'observance rituelle exagérée comme aujourd'hui, car, dans ce centre villageois pourtant bien situé et peuplé d'habitants à la spiritualité mystique ou monothéiste affirmée, il n'existait ni mosquée officielle, ni église, ni synagogue connue édifiée en tant que telle. Femmes juives et femmes musulmanes se rendaient visite pendant les fêtes religieuses de l'une ou l'autre communauté, et leurs familles partageaient parfois l'usage de la même cour dans la grande maison où elles habitaient côte à côte (...). Je me rappelle encore ce que chantaient quelques femmes israélites venues offrir à ma mère du pain azym de la Pâque juive en entonnant sur le pas de la porte, en partant, un air célèbre d'origine andalouse, le chant nostalgique de 'l'Au revoir''. (...)» (2)

Nous voudrions aussi rapporter un épisode volontairement ignoré qui montre que les Musulmans n'ont pas de problèmes avec les juifs en tant qu'individus. Derru Berkani rapporte que la Seconde Guerre mondiale et l'occupation de la France par l'Allemagne nazie, la Mosquée de Paris sert de lieu de résistance pour les musulmans vivant en France. Les Algériens du FTP (Francs-tireurs partisans) avaient pour mission de secourir et de protéger les parachutistes britanniques et de leur trouver un abri. Les FTP ont par la suite, porté assistance à des familles juives, des familles qu'ils connaissaient, ou à la demande d'amis, en les hébergeant dans la mosquée, en attente que des papiers leur soient fournis pour se rendre en zone libre ou franchir la Méditerranée pour rejoindre le Maghreb. Le Dr Assouline a comptabilisé 1 600 cartes alimentaires (une par personne) qu'il avait fournies à la Mosquée de Paris pour les juifs qui y avaient trouvé refuge.(3)

On sait que le 16 juillet 1942, la police de Paris a arrêté 28 000 juifs sur les ordres de Vichy. Plus de 4000 enfants âgés de 2 à 16 ans ont été parmi les personnes arrêtées. Le deuxième jour, un tract a été distribué à travers les hôtels misérables où vivaient les travailleurs algériens immigrés». Le tract, en tamazight, a été lu à voix haute pour les hommes pour la plupart analphabètes «Ammarrach nagh» était rédigé ainsi: «Hier à l'aube, les juifs de Paris ont été arrêtés. Les vieux, les femmes et les enfants. En exil comme nous, travailleurs comme nous. Ils sont nos frères. Leurs enfants sont comme nos propres enfants- ammarach nagh. Celui qui rencontre un de ses enfants doit lui donner un abri et la protection des enfants aussi longtemps que le malheur - ou le chagrin - durera. Oh, l'homme de mon pays, votre coeur est généreux.» (4)

On remarquera au passage, outre le sauvetage des Juifs, ces «invisibles» faisaient partie de la Résistance. Voilà encore un fait de bravoure à mettre à l'actif de «l'oeuvre positive des colonisés pour la France». On sait aussi que la Turquie fut sommée de livrer les juifs étrangers, le dévouement admirable d'un consul turc en France, qui prit tous les risques, permit de sauver des dizaines de Corses juifs en les naturalisant turcs. Enfin, on rapporte que: «Mohammed V était consterné par les lois raciales de Vichy. Les sujets juifs de Sa Majesté sont définis par leur foi et non par la race. Il n'y a pas de juifs il n'y a que des sujets marocains», avait répondu le roi au représentant de la France de Vichy avant de l'inviter à prévoir 150 étoiles jaunes pour la famille royale si cette disposition venait à être adoptée.

La Shoah et le sionisme

Comme l'écrit si bien l’historienne Sophie Bessis , «le nazisme ne fut pas une rupture avec ce qui prévalait alors, mais une continuité», il a été nourri par toutes les idéologies du XIXe siècle qui ont fait le lit du nazisme. Qu'il nous suffise de citer Jules Ferry qui s'exclamait à la tribune de l'Assemblée nationale française: «Il y a un devoir pour les races supérieures vis-à-vis des races inférieures. Ce qui devait arriver arriva! La Shoah - «catastrophe» - désigne spécifiquement l'organisation par le régime nazi de la persécution et de l'extermination de plusieurs millions de juifs. Les nazis s'en prirent, aussi, à d'autres groupes parce qu'ils les considéraient comme étant «racialement inférieurs»: les Tsiganes, les handicapés et certains peuples slaves (Polonais, Russes, etc.). Ces crimes de masse hitlériens se sont avérés être, au fil des décennies, un «fonds de commerce juteux» pour l'Etat sioniste d'Israël. Finkelstein dont les parents ont été tués sous le IIIe Reich, décrit donc une «industrie» qui consiste en l'usage de l'holocauste nazi pour générer pouvoir et richesses.

De ce fait, toute la politique israélienne consistera à culpabiliser ad vitam aeternam l'Occident pour son péché originel. Pour Aba Eban ancien ministre d'Israël «les frontières d'Israël sont celles d'Auschwitz». Ainsi, on présente toujours, les juifs comme les victimes du nazisme. A des degrés divers, des juifs ont collaboré avec le IIIe Reich soit comme soldats de la Wermacht ou comme kapos juifs (les gardiens) dans les camps de concentration. Pour le professeur Schlomo Sand, «en réalité, les juifs ne sont pas tous issus du grand exil de l'an 70, mais proviennent au contraire d'origines plus diverses. Vous savez, la majorité des Israéliens croient que, génétiquement, ils sont de la même origine. C'est une victoire d'Hitler, qui a insufflé la croyance que tous les juifs sont de la même race. Mais c'est faux. Ils n'ont pas tous la même origine, ni la même souche. Ce sont des Berbères, des Arabes, des Gaulois, etc. Je pense que ceux qui ont voulu façonner une nation juive israélienne ont commencé par réfléchir sur le passé, en l'instrumentalisant pour faire émerger une dimension de continuité. Dans le cas du sionisme, il fallait s'investir lourdement pour acquérir une terre qui appartenait à un autre peuple. Il fallait une histoire forte, une légitimité historique». (5)

La perception de la Shoah par les Arabes

Pourquoi les Arabes et les Juifs se n’entendent plus après avoir coexisté pendant des siècles ensemble, notamment à l’âge d’or de la civilisation musulmane en Andalousie qui, sans conteste, une période heureuse pour les Juifs du monde ? Pour Mostefa Lacheraf, les relations entre les deux communautés ont changé à l'avènement du sionisme agressif, militaire et colonial lors de la spoliation de la Palestine par le nouvel Etat d'Israël. Deux historiens arabes Azmi Bischara et Gilbert Achkar ne remettent pas en cause le bien-fondé des massacres de masse des juifs opérés par le IIIe Reich. Ils expliquent en quoi la pensée arabe a évolué, à tort de leur point de vue, vers la négation.

Azmi Bishara, ancien député arabe israélien à la Knesset (le Parlement israélien), reconnaît, à travers ses écrits, l'holocauste et tente d'en expliquer les fondements. Nous l'écoutons: «L'holocauste nazi avait pour objectif de débarrasser l'Europe de sa 'souillure juive''. Cette expression désignait tout ensemble le capital bancaire par opposition au capital industriel, et la dégénérescence morale, le manque de patriotisme, le mépris envers les valeurs nationales, les inégalités patrimoniales, et d'autres maux du même genre provoqués par le 'ver ' qui rongeait et minait tout ce qu'on trouvait de noble et de pur chez le peuple allemand. Ce ver était la souillure raciale qui jamais ne s'était assimilée. (...) Ce ver était la juiverie européenne et ses diverses manifestations, et sa seule présence, aux yeux de ce diabolique système de pensée, constituait un véritable fléau qui ravageait la pureté raciale.» «La plupart des juifs qui sont morts en camps de concentration n'étaient pas des sionistes; Azmi Bichara relève que le début des hostilités envers Israël date de la défaite de 1967. «(...) Bien que l'antisémitisme ait vaguement existé dans le Monde arabe à des périodes antérieures, du fait d'un mélange entre les restes d'une certaine culture religieuse et des idées nationalistes extrémistes importées d'Europe, ce n'est qu'après 1967 que l'antisémitisme en tant qu'hostilité envers les juifs a commencé à s'y propager, de façon significative, sous la forme de productions culturelles et intellectuelles. (...) Mais la négation de l'holocauste peut revêtir une autre apparence, à savoir sa réduction à un simple instrument au service d'objectifs politiques. Le mouvement sioniste y a excellé - les rituels et la rhétorique qu'il déploie pour commémorer les victimes de l'holocauste outrepassent largement son souci réel pour les victimes et ses activités concrètes en vue de combattre le phénomène alors qu'il avait lieu. (...) Les victimes des chambres à gaz nazies ont été nationalisées». (6)

Azmi Bichara invite à reconnaître l'holocauste tout en mettant en garde contre l'impunité d'Israël. Il écrit: «C'est comme si l'ampleur du crime que constitue l'holocauste donnait droit à Israël de se poser en victime par excellence ou en seul représentant des victimes, et comme si cela le plaçait, en tant que victime par définition, au-dessus de toute accusation. (...) (...) Nier l'holocauste ne fragilise en rien les justifications morales de l'existence de l'Etat d'Israël, contrairement à ce que certains s'imaginent. Ce qui est très réel, en revanche, c'est que nier l'holocauste revient à fournir aux droites européennes et à Israël un ennemi bienvenu sur lequel décharger leurs problèmes. Cet ennemi inclut les Palestiniens et les Arabes. (...) La première réaction qu'ont eue les Arabes face à l'holocauste a été simple et franche, et bien plus rationnelle, l'holocauste a bien eu lieu, mais ce sont les Européens, et non pas les Arabes, qui devraient en assumer la responsabilité. C'est l'opinion qui a prévalu tout au long des années 1940 et 1950 - et le sens que nous avons tous su garder de ce qu'est la normalité, continue de s'y tenir fermement.» (6)
Pour sa part, dans son ouvrage sur la perception arabe de l'holocauste, Gilbert Achcar invite par la parabole de la poutre, les Arabes à faire leur autocritique. Il écrit: «Du côté arabe, je pense aussi que la négation de la Shoah dans le Monde arabe est erronée, déroutante, et porte tort à la cause palestinienne. Mais du côté israélien, comment pouvez-vous critiquer la négation de la Shoah dans le Monde arabe alors même qu'Israël nie la Nakba palestinienne? Je ne suis pas en train de comparer l'expulsion de 1948 avec la Shoah. La Shoah a été un génocide et une tragédie bien plus grande que la souffrance des Palestiniens depuis 1948. Mais ce ne sont pas les Arabes et les Palestiniens qui ont commis la Shoah, alors qu'Israël est responsable de la Nakba. Des historiens israéliens l'ont prouvé. Pourtant, Israël continue à nier sa responsabilité historique dans ce drame. (...) » (7)

« Je crois que la négation de la Shoah est l'antisionisme des imbéciles. Mais ce sont des gens qui nient un événement historique dans lequel leur peuple n'a joué aucun rôle. Par contre, la négation de la Nakba par Israël est beaucoup plus importante, parce que c'est Israël qui en a été responsable. Cela a été un moment décisif dans la fondation d'Israël. L'oppression des Palestiniens par Israël aggrave la situation. Sans la Shoah et sans la montée du nazisme, je ne pense pas que le projet sioniste aurait abouti.»(7)

Rien à voir avec la perception des Israéliens concernant les Arabes. Une majorité de juifs israéliens favorable est à l'apartheid. Selon une étude d'opinion réalisée par le Center for the Campaign Against Racism, du 20 mars 2007: 37% des juifs est israéliens pensent que la culture arabe est inférieure à la culture juive. Lorsqu'ils entendent parler arabe, 50% des juifs israéliens ressentent de la peur et 31% de la haine. 41% des juifs israéliens sont en faveur d'une ségrégation. Le sondage révèle la présence d'un sentiment anti-arabe largement répandu. Grand nombre de juifs prônent la ségrégation et sont en faveur des politiques encourageant les Arabes à quitter Israël. (8)

En définitive, les Arabes n’ont pas de problème avec leurs cousins Juifs, notamment ceux qui prennent le risque de dénoncer la politique sans concession d’Israël envers les Palestiniens. Pour Gilbert Achkar, la Nekba est à mettre sur le même niveau de douleur que la Shoah. Il n’y a pas d’avenir pour la paix au Moyen Orient si la justice n’est pas rendue aux Palestiniens La Shoah ne protégera pas éternellement Israël, de nouvelles générations viendront dans le monde et en Israël qui auront un rapport plus serein avec la Shoah. Des centaines d’années de persécution des Juifs en Europe avec le point d’orgue du nazisme européen ont permit au sionisme de pratiquer une politique suicidaire qui , a des degrés divers, est responsable de l'anomie actuelle du Monde arabe. L’initiative saoudienne de 2002 –rejetée dédaigneusement par Sharon- aurait pu permettre à non point douter, de « replacer » Israël dans son environnement naturel avec une coexistence définitive et pacifique avec les 22 pays arabes en échange de l’octroi aux Palestiniens de 22 % de sa Palestine originelle.


1.Tom Segev: Le «peuple juif»: une invention, Haaretz, 1er mars 2008

2.Mostefa Lacheraf: Des noms et des lieux, éditions Casbah, pages 19 à 30 (1998)

3. Chems. E. Chitour: Les musulmans qui ont sauvé les Juifs, L'Expression, 1er octobre 2011

4.Tract rédigé en tamazight des émigrés kabyles lors de la rafle du 16 juillet 1942 à Paris.

5. Nadia Belkhayat: Interview de Schlomo Sand: Schlomo Sand: «Il était plus logique de créer un Etat juif en Europe» http://www.leconomiste.com/article.html?a=94532

6.Azmi Bishara: D'une négation à l'autre. www.tlaxcala.es/pp.asp? lgfintreferenze=2681

7. Gilbert Achcar: Les Arabes et la Shoah, Actes Sud Sindbad, 2009

8.Chems Eddine Chitour : Israël, un pays raciste qui ne dérange que les Palestiniens, L'Expression 19 avril 2007


Professeur Chems eddine Chitour
Ecole Polytechnique enp-edu.dz

Publié le 4 décembre 2011 avec l'aimable autorisation de l'auteur

 

 

   

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Source : Le blog de l'auteur
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