Iran
Netanyahu veut
troubler la fête iranienne
Charles Enderlin
Charles
Enderlin
Dimanche 29 septembre 2013
Ce n’est pas la panique. Pas encore.
Hassan Rohani a réussi son offensive de
charme à New York, et à la Présidence du
conseil à Jérusalem l’inquiétude règne.
Les relations entre les États Unis et la
République islamique d’Iran se dégèlent.
Barack Obama a eu, pour la première fois
depuis 1978, un entretien téléphonique
avec son homologue iranien. Pour Israël,
ce n’est pas rien. Benjamin Netanyahu
considère en effet Rohani comme: « Un
loup déguisé en mouton ». Les
Israéliens, officiels, personnalités
politiques de droite comme de gauche,
gouvernementales et de l’opposition, ont
répété: « Il ne faut pas que la
communauté internationale se laisse
embobiner par le ton soi-disant modéré
du président iranien ». L’ambassade
d’Israël à Washington, a même diffusé un
tweet conduisant à un faux portrait de
Hassan Rohani présenté comme un expert
en communication qui a réussi à montrer
le régime des Ayatollah comme « modéré
et une source d’espoir au sein de la
communauté internationale… Et dont la
spécialité est « le commerce
international et les armes nucléaires ».
Mais, rien n’y a fait, Rohani a même
évoqué la Shoah dans plusieurs
déclarations : « De manière générale, je
peux vous dire que tous les crimes
commis contre l’humanité dans
l’histoire, y compris ceux que les nazis
ont commis contre les Juifs, sont
répréhensibles et condamnables…» Les
dirigeants israéliens, considèrent que
le président iranien avait adopté une
forme de négationniste, en affirmant sur
CNN « qu’il ne pouvait pas estimer
l’ampleur de l’Holocauste, n’étant pas
un «historien». L’argument n’a pas
convaincu. De fait, Rohani s’est
totalement démarqué de son prédécesseur,
Ahmadinejad, pour qui l’Holocauste n’a
jamais existé.
Sur l’essentiel, le nucléaire,
Benjamin Netanyahu a relevé avec
satisfaction que, dans son discours
devant l’Assemblée générale des Nations
Unies, Barack Obama a déclaré « les
paroles de conciliation venues d’Iran
doivent correspondre à des actes
vérifiables et transparents ». Et, selon
le quotidien Yediot Aharonot, dans les
négociations sur le nucléaire iranien,
Netanyahu demande au Président américain
d’exiger des Iraniens qu’ils remplissent
conditions suivantes: « L’arrêt total de
l’enrichissement de l’uranium, le
retrait d’Iran de l’uranium enrichi. La
fermeture puis le démantèlement des
centres d’enrichissement également de la
centrale au plutonium en cours de
construction. » A priori, il y a peu de
chances pour que les Iraniens acceptent
ces conditions.
Tous les médias israéliens rappellent
que la République islamique est sur le
point d’atteindre le seuil du nucléaire
militaire grâce aux nouvelles
centrifugeuses installées dans le site
souterrain de Fordo. Selon Ehoud Yaari,
le commentateur de la deuxième chaîne
israélienne, ce ne serait qu’une
question de deux mois.
Benjamin Netanyahu est donc parti
pour les États Unis où il doit
rencontrer Barack Obama à la Maison
blanche, et ensuite, prononcer un
discours devant l’Assemblée générale des
Nations Unies dans lequel il « dira la
vérité sur l’Iran ». Mais pour les
experts en communication, il arrive bien
tard, littéralement en trouble fête. Son
absence de New York, cette dernière
semaine était, disent-ils, une erreur.
Les médias américains ont à présent
d’autres préoccupations, surtout le bras
de fer entre Barack Obama et le Congrès
à propos du budget..
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