Centre
Palestinien
d'Information
Opinion
Le Hamas n'a qu'une seule stratégie (1)
Dr. Azzam At-Tamimi
Photo CPI
Mercredi 31 mars 2010
Les élections du Conseil Législatif
Palestinien de 2006 sont différentes de celles de 1996. En
particulier, en 2006, l’accord qui était la base de l’autorité
et de ses institutions avait reçu un coup mortel de la part de
l’ancien premier ministre israélien Ariel Sharon.
La direction du mouvement du Hamas n’a pu
bien estimer que la participation du mouvement aux élections,
les premières comme les dernières, donne une sorte de légitimité
à cette autorité que les Israéliens ont vidée de tous sens. Ces
derniers ont décidé d’encercler et ensuite de tuer leur
partenaire dans les négociations de paix Yasser Arafat. Puis,
ils ont décidé de se retirer, unilatéralement et sans aucun
arrangement, de la bande de Gaza qui les avait épuisés. Sans une
petite minorité, le mouvement du Hamas ne s’attendait à la
position internationale face aux résultats des élections.
Probablement, les élections desquelles le
mouvement du Hamas est sorti vainqueur représentaient une
occasion en or et sans précédent pour réorganiser la maison
intérieure palestinienne, croyaient quelques-uns dont moi-même.
On croyait que cette maison serait en mesure de travailler avec
la communauté internationale qui travaille toujours au profit de
l’Entité sioniste. Mais dès que la victoire du Hamas avait été
déclarée, on a commencé à imposer les conditions du Quartette,
des conditions ficelées par l’ancien premier ministre israélien
Ehud Olmert. Ainsi, un siège total a été imposé sur le Hamas et
sur la société palestinienne qui lui avait donné sa confiance.
En attendant que le mouvement déclare sa
soumission, le blocus a été mis en place. Le premier qui a béni
cette position internationale était Mahmoud Abbas. Le mouvement
du Fatah, l’OLP et l’autorité palestinienne ont pris la même
position que celle du Quartette. Ainsi, le Hamas s’est retrouvé
obligé de composer le premier cabinet d’après les élections tout
seul, sans la participation d’autres factions. Les autres
forces, autres que le Hamas, ont commencé à s’occuper à faire
tomber ce cabinet, à provoquer des guerres civiles. Tout était
bon pour convaincre le Hamas qu’il fallait qu’il se soumette aux
leaders de la communauté internationale et aux dirigeants
arabes.
Et lorsque tout cela n’a rien donné, le
mouvement du Fatah a joué avec le dossier des captifs. Il a
demandé au Hamas de signer un document les concernant. Par ce
document, le Fatah a voulu convaincre la communauté
internationale que le Hamas était rentré dans le rang et qu’il
fallait lever, même partiellement, le blocus imposé sur les
Palestiniens de manière collective. Mais en vain, on veut la
tête du Hamas.
Accepter le document des captifs, transformé
plus tard en document d’entente nationale, a modifié la ligne
droite du Hamas. Désormais, il accepte un Etat palestinien dans
les frontières de 1967. Cette position a été renforcée lors de
l’accord signé entre le Fatah et le Hamas à la Mecque, sous une
égide saoudienne. Ils se sont mis accord pour constituer un
gouvernement d’unité nationale.
Mahmoud Abbas, en tant que président de
l’autorité et de l’OLP, devait profiter du changement de
discours du Hamas pour tenter, avec ses partenaires israéliens
et américains, de donner jour à l’Etat palestinien.
Toutefois, les travaux du général Dayton
n’ont fait que briser l’union nationale. Mais pas seulement. La
rivalité entre les deux mouvements s’est transformée en une
inimitié explicite. Les forces de sécurité préventive se sont
mises à pratiquer des actes de provocation. Le Hamas n’a eu
d’autre choix que de mettre un terme à cela, militairement. Et
en Cisjordanie, le Hamas, ses membres, ses sympathisants et ses
institutions sont l’objet d’un déracinement. Cependant, les
négociations d’Abbas avec Olmert, jusqu’à l’arrivée de
Netanyahu, n’ont rien donné, à part quelques embrassades et
beaucoup de colonies.
Bien que le Hamas n’ait pas laissé tomber
ses principes et son regard sur le conflit, le changement de son
discours, à cause de la politique et de l’accord des captifs et
celui de la Mecque, a un peu altéré sa réputation. En effet,
beaucoup de Palestiniens et de sympathisants de la cause
palestinienne partout dans le monde voyaient dans le Hamas une
alternative au mouvement du Fatah qui a laissé tomber la lutte
armée au profit des négociations, qui a laissé tomber le rêve
palestinien pour lequel il est né au Koweït en 1957.
Article écrit par Dr. Azzam-Timimi, auteur du livre
Le Hamas, chapitres non-achevés
Traduit et résumé par le
CPI
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