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Contre les idées reçues et les conformismes

Dissidence
Alain Benajam

Mercredi 12 novembre

Dans le monde se prétendant bruyamment démocratique et vertueux, l'habitude a été définitivement prise de limiter l'opinion politique a deux camps. Droite contre gauche, conservateurs contre travaillistes, républicains contre démocrate, etc... Dans tous ces pays, appelés également «occidentaux» une alternance bonne enfant porte régulièrement aux pouvoirs les uns et les autres se disant opposés. En général un camp chasse l'autre à l'élection suivante. Dans chacun de ces camps, des politiciens professionnels, formant une «nomenklatura» jouent des coudes pour parvenir au pouvoir quand sera venu le tour du camp auquel ils appartiennent, un vrai bonheur pour eux, le pouvoir, enfin!.

A l'observation aucun changement notable n'est jamais issu de cette merveilleuse alternance «démocratique» personne n'a vu venir la crise annoncée. Chacun dramatise à l'extrême la position politique de l'autre pour le présenter comme ennemi. Les uns, accusés de favoriser le «patronat» les autres les fonctionnaires dans de ridicules pantalonnades.

Pendant ce temps et sans que jamais nos merveilleux compétiteurs de la démocratie en marche ne s' aperçoive de quoique ce soit, le monde s'enfonçait dans une crise systémique pourtant prévisible et prévue... mais par d'autres.

Cette crise, ne pouvant plus être cachée vient soudainement, d'éclater dans les média et nos politiciens font mine maintenant (ou peut être pas )de la découvrir.

Les autres, les inconnus avaient pourtant donné l'alerte depuis bien longtemps. Beaucoup avaient prévu cette crise, des analystes financiers, des intellectuels, des organisations, des individualités avaient décrit par la menu ce que nous encourions, l'Internet fourmillait d'avertissements. Ici même, dans le présent blog, j'avais il y a plus d'une année critiqué les candidats à la fonction présidentielle dans un article intitulé: «Ce qui ne sera pas évoqué par les candidats ou les sommets d'une imposture électorale» en leur reprochant de na pas aborder l'essentiel, c'est à dire la crise qui s'annonçait ( article écrit le 30 avril 2009)

La crise systémique et historique ne pouvant plus être niée, il est temps aujourd'hui d'analyser les raisons, non pas de la crise, de nombreux analystes sérieux s'y sont penché, mais de cet autisme des politiciens face aux réalités du monde.

Il est temps également, si nous voulons sortir de cette crise qui ne fait que commencer de voir comment des forces politiques s'opposent véritablement aujourd'hui. D'un côté un établissement politico-médiatique partageant la même vision d'un monde virtuel et de l'autre, ce qu'il faut bien appelé des dissidents attachés à suivre les réalités.

Comment une idéologie dominante consensuelle (bi partisane) a t-elle pu éliminer jusqu'au souvenir toutes contestations du système et le laisser courir ainsi jusqu'à sa perte?

D'abord, nous avions constaté, nous les autres, les dissidents que les politiciens professionnels de droite comme de gauche avaient abandonné toute analyse technique du réel pour s'engluer dans le conformisme d'un monde légendaire habilement présenté par ce qu'il est convenu d'appelé les médias.

Les thèmes de ce monde virtuel politico-médiatique nous sont servis depuis un bon moment, mais ils se sont systématisés et pris de l'ampleur depuis le 11 septembre 2001.

Ces thèmes sont simple pour les petits esprits de notre droite / gauche.

Chez les anglo-saxons c'est toujours mieux, ils sont infaillibles et vertueux, quand ils massacrent industriellement c'est toujours pour la démocratie et le bien des peuples. Le «Rêve Américain» est l'exemple donné au monde. Les arabo-musulmans sont les ennemis du monde civilisé et libre, ce sont des suppôts du terrorisme auxquels il faut faire une guerre sans merci quitte à limiter nos libertés. Toute version d'un événement apportée par les anglo-saxons est automatiquement une vérité, point n'est besoin d'aller vérifier, toutes contestations n'est que rumeur négationniste.

La France c'est toujours ringard.

Cette vision du monde est quelque peu écornée mais semble vouloir se refaire une santé avec la victoire électorale de Barak Obama.

La gestation.

Depuis 200 ans les anglo-saxons et leur idéologie dominent le monde, (voir le syndrome de Fachoda). Ils dominent le monde de deux façons, d'une part par la guerre, en justifiant cette première domination par une idéologie religieuse biblique et raciale qui les présente comme le peuple élu de Dieu et devant gouverner le monde. D'autre part par la finance, ils ont imposé au monde un système financier par lequel ils n'auraient plus a produire de richesse mais seulement récolter ce que les autres produisaient. Un premier concept, celui de la «Compagnie des Indes» fut expérimenté dés le 18ème siècle et mis place un système de prédation coloniale chargé d'alimenter la machinerie industrielle britannique. Les immenses profits recueillis par la domination coloniale ont servi à établir des banques et à forger un système financier habile ou la spéculation remplaçait petit à petit la production de richesses consommables.

La mise en place de ce système financier c'est faite inexorablement par étape jusque sa phase ultime d'aujourd'hui. Toujours, depuis le 18ème siècle, les anglo-saxons ont été les acteurs principaux du système en train de s'effondrer sous nos yeux. Il est vrai que d'autres ont été plus ou moins des acteurs secondaires, comme la France qui a perpétuellement oscillé entre le tropisme anglo-saxon et sa propre idéologie républicaine, s'opposant naturellement à la prédation britannique.

Depuis le début du 20 ème siècle, les USA sont intervenus dans ce jeu financier et y ont pris une part active voir prépondérante tout en restant sous la houlette britannique dans des «special relationships» et un axe financier la City / Wall Street dominant le monde. Par pure convention j'appelle donc anglo-saxon l'alliance entre les USA et le Royaume Uni associé à quelques restes de son empire ou les descendants des anciens colons britanniques sont majoritaire comme le Canada, l'Australie et la Nouvelle Zélande. (voir  l'Impérialisme) A ce club anglo-saxon vient s'adjoindre depuis 1947 un état israélien sioniste qui partage fondamentalement avec les anglo-saxon la même idéologie religieuse biblique à fondement raciste.

Ce club, débarrassé de l'empire soviétique concurrent va mener le monde par le bout du nez sans aucune contrainte ni contestation depuis les années 90 jusque maintenant.

Le déploiement.

L'effondrement de l'URSS puis avec elle celui des partis communistes ont laissé le champ totalement libre au déploiement sans restrictions ni contestations d'une machinerie politique, médiatique, militaire et financière. Cette machinerie n'étant soumise à aucune régulation s'est emballée jusqu'au résultat que tout le monde peut maintenant constater.

La machinerie politico médiatique, est fondée déjà sur l'extraordinaire travail d'influence politique engagée depuis 1945 contre les Parti Communistes. Les USA, la Grande Bretagne et Israël ont énormément investi dans un travail de fond permettant de placer ses agents d'influence dument rémunérés à la tête des médias, des partis politiques et des états. Cette influence s'est exercée à égalité à droite comme à gauche non communiste. Voir les études du Réseau Voltaire. Cette influence s'est exercée par le biais d'une multitude de fondations et de club aisément rémunérables de l'extérieur. Ces agents d'influence avaient pour tache de défendre les intérêts anglo-saxons et sionistes et de présenter leurs actions, même les pires comme positives car relevant de la défense d'un monde libre menacé. Cette influence s'est également fondée sur les dispositions secrètes du pacte atlantique soumettant l'organisation régalienne des états «occidentaux» au contrôle des anglo-saxons en laissant ces états assujettis dans une souveraineté limitée.

A partir du 11 septembre 2001 ces dispositifs d'influence politique déjà en place ont servi à justifier la nouvelle politique anglo-saxonne de guerre au terrorisme. Il ne s'agissait là que d'une continuité d'action de la lutte contre le «communisme» à celle contre un terrorisme fabriqué et manipulé.

A cet égard l'organisation par des forces politiques et militaires anglo-saxonnes du complot du 11 septembre 2001 marque une étape fondamentale dans leur dispositif. Elle désigne expressément un ennemi, l'islam et les arabes, les communistes ayant disparu, elle permet également d'intégrer pleinement Israël dans le champ de bataille et de pouvoir ainsi utiliser en l'instrumentant, l'arme absolu de l'holocauste des juifs.

Tout opposant, tout dissident devra être ainsi taxé d'antisémite et de négationniste. Cette force politique va être essentielle et déterminante dans l'anesthésie de toute contestation politique et le déploiement sans contrainte de leur machinerie. Un terrorisme intellectuel ou personne n'osera pouvoir être taxé de négationniste et d'antisémite s'impose.

Les médias, viennent toujours en synergie de l'idéologie politique, ils servent à édicter les thèmes à donner le «La».

Le thème principal est de remplacer par des «bons sentiments» toute analyse politique permettant de critiquer le système anglo-saxon, de promouvoir les icônes et fustiger les diaboliques. Bien évidemment dans ce manichéisme, les anglo-saxons sont toujours les bons. Les méchants sont maintenant les arabes musulmans forcément antisémites car ils ont pour ennemi l'état d'Israël allié, peu importe la raison objective de cette opposition.

Une rhétorique de fond est promue ou tout contestataire du système financier anglo-saxon est devenu par entraînement fasciste, antisémite et négationniste.

Ce sont par exemple les accusations portées depuis toujours contre Lyndon Larouche, économiste étasunien de renommée mondiale et qui met en garde le monde depuis plus de dix ans contre le système financier d'origine britannique qui vient de s'effondrer. Ce sont ces même accusations proférées contre Thierry Meyssan et le Réseau Voltaire qui depuis prêt de dix ans également s'attache à démonter le système anglo-saxon. Quoi de plus terrible que d'être négationniste! Ayant désigné les diaboliques il s'agit de présenter également quelques icônes propres à satisfaire les besoins de la «gauche» en engagement dans la bonté intrinsèque et le don de soit, sans que jamais ne soit engagé de réflexions sur les causes des malheurs du monde. Quelques visages chenus et penchés sous le poids de la bonté d'âmes feront l'affaire, le Dalaï Lama, mère Thérésa, le pape de Rome, chacun pouvant choisir parmi les icônes publiques son visage penché et souriant béatement, le cœur submergé par l'émotion.

Mais aujourd'hui est apparu l'arme fatale, un nouveau président étasunien noir ou presque , fa-bu-leux.

L'image médiatique de «l'Amérique» s'étant totalement effondrée sous le poids de la crise systémique attribuée aux USA (ce qui n'est qu'a moitié vrai puisque les britanniques en sont co-responsables), une divine surprise s'est soudainement manifestée à l'establishment anglo-saxon en la personne du candidat Barak Obama. L'opprobre de l'effondrement pourrait être aisément supportée par Georges W Bush, cet abruti et un nouveau président jeune, beau et bronzé pourrait apparaître comme le messie et sauver «l'Amérique», le monde... et la finance!

L'establishment anglo-saxon a payé sans compter pour faire repartir son «Rêve Américain» quelque peu brouillé, rêve sans lequel la finance ne pourrait fonctionner. Un milliard de dollars après, ils n'ont pas lésiné sur les moyens, il y avait le feu et nous voilà reparti pour un tour de rêve. Un tout petit tour, car l'homme en question tout métis qu'il soit n'est que l'homme des financiers de la City, très grassement payé par Georges Soros il n'a certainement pas l'intention de réformer le système déjà par terre. (Un autre poulain de Soros, Saakashvili a récemment essayé de fomenter une guerre entre le Russie et les USA, inquiétant!). Mais voilà, notre gauche de salon, déjà habituée au racisme avec les caricatures de Mahomet, trouve que le taux de mélanine dans l'épiderme fait vertu par automatisme.

Comment fonctionnent les médias officiels et comment un même thème politique se retrouve multiplié à l'identique dans tous les supports sans qu'aucune contestation jamais ne sorte. Je ne peux que constater et penser légitimement qu'il y ne peut y avoir qu'un chef d'orchestre et des rédactions se trouvant dans l'obligation de reproduire, sous quelles contraintes:? Argent, menace?

Comment cela fonctionne t-il réellement je ne pourrais le dire, mais un jour il serait intéressant d'avoir la réponse.

Aucun média n'a parlé de crise systémique avant qu'elle ne deviennent évidente, alors qu'elle était annoncée par beaucoup de dissidents. Aucun média n'a posé la moindre question sur l'incroyable version officielle des attentats du 11 septembre 2001. Voilà qui devrait faire réfléchir les défenseurs bruyants de la liberté de la presse, mais ils sont toujours absents quand on aborde les sujets de fond .

Depuis fort longtemps beaucoup d'hommes et de femmes critiquent ce système, mais chacun ne présente qu'un élément de cette critique, militaire, financière ou médiatique.

Cette critique est avant tout celle d'un système mis en place par les britanniques suivis par les USA. L'escroquerie d'un «Rêve Américain» se transformant en cauchemar en est l'élément fondamental. Cette critique pour être efficace ne peut être que globale et totale.

Toutes les arcanes du système sont imbriqués car l'aspect politique et médiatique a pu anesthésier toutes contestations et empêcher toutes réformes.

Ce système est un tout, portant sa propre logique criminelle aboutissant à des millions de morts. Cependant les attentats du 11 septembre 2001 en sont l'élément fondamental, c'est le point d'orgue, à la fois le début et la fin, l'alpha et l'oméga, car ils ont permis une formidable accélération du processus en tuant dans l'œuf toutes les contestations.

Toutes les institutions politiques, médiatiques et morale de l'«Occident» se sont engagées sans retenue pour valider la thèse anglo-saxonne d'un complot islamique le 11 septembre 2001, ces mêmes institutions ont ignoré la crise comme elles ignorent toujours la catastrophe qui s'annonce. Ces institutions, nos institutions ont failli, il est vitale de les remplacer, virer G. W. Bush ne peut suffire comme ces institutions semblent l'espérer et vouloir y croire.

Ainsi demander qu'une véritable commission d'enquête internationale puisse faire jaillir la vérité sur ces attentats est l'acte le plus révolutionnaire qui soit.

Il est temps maintenant que tous les dissidents s'unissent, ceux qui pensent être de droite et ceux qui pensent être de gauche et reprennent vite en main la vie politique de ce pays. En aucune manière nos institutions politiques sont en train de suivre le chemin de la clairvoyance et sont susceptibles de prendre les bonnes décisions, bien que chez Nicolas Sarkosy apparaisse une inquiétude véritable et un frémissement, mais pourrait il aller au terme d'une logique qui s'impose?

Le véritable chemin à prendre pour nous est d'assumer définitivement d'être la France pays historique de la dissidence, c'est à dire le pays ou la loi s'impose dans tous les domaines et bien entendu celui de la finance. Nous ne pouvons accepter que le «free trade» anglo-saxon ne vienne mettre le monde à bas.
Il s'agit bien la d'une guerre de civilisation.



Source : Alain Benajam
http://www.alain-benajam.com/...


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