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Liban


Un président de consensus à l’étude
Maha Salem

Liban . Afin de trouver une solution à la crise politique avant les élections présidentielles du 24 septembre, la coalition au pouvoir étudie une offre de compromis formulée par l’opposition.


Photo Al-Ahram

Mercredi 5 septembre 2007

Avec l’approche des élections présidentielles, une souplesse dans la position des différents camps au Liban commence à surgir. Le président du Parlement libanais, Nabih Berri, chef du parti chiite modéré Amal, avait indiqué que l’opposition, dont il est l’un des chefs, était prête à renoncer à la formation d’un gouvernement élargi à la condition que l’ensemble des forces libanaises se mette d’accord sur le nom du prochain chef de l’Etat. « Mettons-nous d’accord sur un président consensuel, et l’opposition ne veut plus un gouvernement élargi avant l’élection, tant que vous (la majorité) ne le voulez pas », a déclaré M. Berri. « Nous ne renonçons pas (à cette demande) pour vous, mais pour le Liban. Cela ne veut pas dire qu’un camp a remporté une victoire sur l’autre », a souligné M. Berri.

En première réponse de cette demande, le ministre de la Communication, le Druze Marwan Hamadé, a déclaré : « Nous menons des consultations, et cela prendra quelques jours. Nous devons examiner et évaluer la question sous tous ses aspects. Nous sommes bien sûr ouverts à toutes les négociations ». Il a toutefois souligné qu’il était « trop tôt pour réagir à la proposition ». « Nous devons connaître le programme et le nom du président sur lequel elle se fonde », a-t-il dit.

En effet, c’est la première fois que l’opposition semble assouplir sa position, après avoir réclamé depuis près d’un an la formation d’un gouvernement d’union nationale dans lequel elle serait mieux représentée. D’autre part, la majorité anti-syrienne, soutenue par les Occidentaux, réclame en préalable à la formation de ce gouvernement que l’opposition accepte de siéger au Parlement pour permettre à l’automne la tenue de l’élection présidentielle. « L’élection d’un président sur la base d’un consensus libanais, dans les délais prévus par la Constitution, représente une chance pour faire sortir le Liban de l’impasse actuelle », a estimé le président du Parlement.  Nabih Berri s’est aussi engagé à relancer le dialogue entre les différentes parties, interrompu depuis près d’un an. « Nous (l’opposition) ne voulons pas que le pays plonge dans l’inconnu », a-t-il affirmé.

Lahoud brise le silence

Cette décision de l’opposition est considérée comme réaction aux dernières déclarations du président libanais pro-syrien, Emile Lahoud. Il a déclaré qu’il envisagerait de nommer le chef de l’armée à la tête d’un gouvernement provisoire si la majorité et l’opposition ne parvenaient pas à surmonter leurs différends pour élire un nouveau chef de l’Etat. Une telle décision aboutirait à la coexistence de deux gouvernements, l’actuel cabinet dirigé par Fouad Siniora étant considéré comme illégitime par le chef de l’Etat et par l’opposition. Mais cette annonce faite jeudi dernier, contraire aux termes de la Constitution, est de nature à aggraver les tensions entre le gouvernement dirigé par Fouad Siniora, soutenu par les Occidentaux, et l’opposition menée par le parti chiite du Hezbollah, allié de la Syrie et de l’Iran. En vertu du principe de répartition des pouvoirs entre communautés, le président du Liban est traditionnellement issu de la communauté chrétienne maronite, de même que le chef de l’armée. Le général Michel Sleimane est perçu comme un candidat potentiel à la présidence et de récentes déclarations de sa part ont été interprétées comme un message de compromis. « La Constitution est claire. Un président ne peut être élu que si les deux tiers des députés assistent à la séance » du Parlement convoquée le 25 septembre, a déclaré le président dans un communiqué. Cette séance doit marquer la première étape de l’élection par le Parlement du nouveau président, mais la présence des députés d’opposition pour assurer le quorum est incertaine. Le bloc anti-syrien, avec 69 députés sur 128, dispose d’une majorité suffisante pour désigner un président, mais pas du quorum. « Dans le cas contraire, j’ai proposé de nommer un gouvernement transitoire présidé par le chef de l’armée, le général Michel Sleimane, qui comprendrait six à sept ministres civils », a ajouté le président. Ce cabinet sera chargé de préparer une nouvelle loi électorale, d’organiser des élections législatives et de préparer la tenue de l’élection présidentielle. « Je ne rendrai pas le pouvoir au gouvernement Siniora, simplement parce que je le considère inconstitutionnel et inexistant », a-t-il souligné.

La crise actuelle, la plus grave depuis la guerre civile de 1975-1990, a débuté en novembre dernier avec la démission de six ministres de l’opposition. Elle est aujourd’hui focalisée sur l’élection du prochain président par le Parlement. Une élection menacée d’échec si la majorité et l’opposition ne parviennent pas à s’entendre sur un candidat de compromis. Dans ce cas, la crise ne fera que s’aggraver.

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Publié le 7 septembre 2007 avec l'aimable autorisation de AL-AHRAM Hebdo



Source : Al-Ahram hebdo
http://hebdo.ahram.org.eg/...


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