Nombreux sont ceux
qui combattent contre le régime syrien
dans un but unique : Les rémunérations
juteuses payées par les royaumes et
mashiyakhat du Golfe et, dans une
moindre mesure, par les Etats-Unis et
autres Etats occidentaux. Et, au-delà
des rémunérations, le pillage et autres
occasions et marchés crasseux qui
prospèrent dans les conditions de la
guerre.
En réalité, les
revenus chétifs et les taux élevés du
chômage dans des pays comme le Pakistan,
l’Afghanistan, le Bengladesh et autres
pays exportateurs de mercenaires,
s’ajoutent à l’impact irrésistible de la
société de consommation et à
l’attractivité des gains rapides et
faciles et le fait d’aller guerroyer en
Syrie devient une opportunité à ne pas
rater pour beaucoup de paumés et
d’aliénés.
Cette motivation qu’est le gain
d’argent est certes le même pour un
grand nombre des représentants de
l’opposition syrienne qui « combattent »
à partir des grands hôtels d’Istanbul,
de Paris et de Londres, des allées de la
Ligue Arabe, des salles où se
tiendraient les conférences des « Amis
de la Syrie », des tribunes des
conférences de presses jonchées de
micros, ou des coulisses des
conspirations diplomatiques. Avec une
différence sensible: La rentabilité
beaucoup plus grande de l’investissement
dans la « révolution syrienne ».
Qu’il y ait des motivations semblables
ou non chez les agents des sociétés
sécuritaires privées et les agences de
renseignement occidentales,
israéliennes, turques ou arabes, ces
agents sont des professionnalistes qui
exécutent les ordres de leurs chefs liés
aux instances politiques qui s’emploient
à vouloir détruire la Syrie pour des
raisons dont la première est sa position
comme obstacle à la mise en œuvre du
projet hégémonique israélo-américain
dans la région.
On sait, d’ores et déjà, et cela est
documenté, que ces agents sont en action
sur les territoires syriens, et il est
fort probable qu’ils sont, du fait de
leurs performances professionnelles, les
principaux auteurs des opérations
militaires et attentats les plus mortels
et les plus destructeurs des
institutions de l’Etat syrien.
Cependant, tout cela ne veut pas dire
que tous ceux qui œuvrent pour renverser
le régime syrien, par les armes ou par
les paroles, font partie de ces
mercenaires et arrivistes.
En effet, on trouve parmi eux des
groupes et des individus qui pensent
qu’ils combattent pour des idées, des
principes et des buts sublimes. Idées,
principes et des buts connus jusqu’à
l’ennui : La liberté, la démocratie, les
droits de l’homme et la prospérité
économique, pour les uns, le jihad pour
l’Islam et pour l’instauration de l’Etat
du califat pour les autres.
Des concepts, tout sublimes qu’ils
puissent être restent passibles
d’interprétations diverses. Ces
dernières vont le plus souvent dans des
sens différents et même contraires à
leur essence. Pour éviter le gaspillage
du temps en cogitant sur les
significations de ces concepts que le
Temps ne suffit pas pour les élucider
irrévocablement, il suffit de prétendre
ici que leur image dans l’imaginaire de
ceux qui les revendiquent en Syrie et
dans les autres pays des révolutions
arabes est la suivante :
- Pour les uns, il s’agit de l’Occident
tel qu’il est présenté par la propagande
et cru par les égarés : L’incarnation
parfaite des concepts mentionnés.
La liberté, sans passer en revue
toutes les façon de la trahir et de la
manipuler, est celle sous son règne il
est devenu possible pour une expression
comme « il faut savoir se vendre »
d’être ordinairement usitées partout
dans les pays occidentaux .En
cohabitation avec la liberté, et en
dépit de toutes les lois qui prohibent
l’esclavage, les chiffres d’affaires de
la traite des esclaves modernes en
Occident rivalisent avec ceux des ventes
d’armes, du pétrole ou du trafic des
stupéfiants. Et, en dépit de la
sacro-sainte libre pensée et liberté
d’expression, le contenu de la pensée de
l’opinion publique en Occident est le
plus souvent confectionné par les
mass-médias et non pas par la matière
grise dans le cerveau du peuple.
Pour ce qui est de la démocratie,
elle est toujours une calque fidèle de
l’ancestrale démocratie de l’antique
Athènes : le monopole de l’aristocratie,
des maîtres. S’il est permis pour les
esclaves modernes d’aller aux urnes, ils
font un choix entre des maîtres qui
jouent dans une pièce où le gagnant est
perdant car il n’est qu’un outil dans la
« main invisible » qui le jette à la
poubelle dès qu’elle n’en a plus besoin.
Le point de vue du maître concernant
les droits de l’homme est connu. Les
Arabes et les Musulmans sont les
premiers peuples à avoir testé le
respect de leurs droits par les
Etats-Unis et l’Occident en général.
Quant à la prospérité réalisée par
l’Occident en spoliant les richesses des
damnés de la terre, elle est maintenant
en état d’agonie. Il est certain que les
affres qui guettent les peuples
d’Occident suite à la crise économique
s’annoncent géométriquement plus grandes
que toutes les affres subies par
l’humanité durant toute son histoire.
-Pour les autres, leur projet en
Syrie n’est en rien différent que leur
projet en Lybie et en Tunisie. Mais
aussi en Egypte qui, selon beaucoup
d’indices, suit le même modèle : Des
révolutions qui remportent la victoire
sans luttes, sans guerres civiles et
sans affres. Mais tout cela éclate après
la victoire ?1
Avec une différence reconnue par tous :
La Syrie est sur le point de remporter
une victoire qui ouvrira la voie aux
victoires à venir de la Lybie, de la
Tunisie, de l’Egypte et de tous les
peuples arabes et non-arabes ployés sous
les charges du passé et du présent.