Opinion
Le scénario
catastrophique...
Lorsqu'il se retourne contre les ennemis
de la Syrie
Akil Cheikh Hussein
Lundi 20 mai
2013
Les accusations et les interprétations
qui vont dans tous les sens en ce qui
concerne les attentats perpétrés à
Rayhâniyya n'empêchent pas de remarquer
qu'ils ressemblent comme un loup à un
loup à ceux qu'on commet depuis deux ans
en Syrie et depuis dix ans en Iraq. Des
voitures bourrées de grandes quantités
d'explosives, des nombres exorbitants de
victimes en particulier parmi les
civils. Et des commanditaires bien
connus dont la Turquie qui, grâce à ses
frontières communes avec la Syrie et
l'Iraq, jouit de facilités dont ne
disposent pas des Etats comme le Qatar,
le royaume saoudite ou même l'entité
sioniste.
A
elles-seules, ces considérations ne
suffisent pas certes pour mettre à
l'index l'une ou l'autre parmi les
parties constituantes de l'alliance qui
fait la guerre à la Syrie. Il existe
plutôt des indices qui, en apparence,
vont dans le sens inverse. N'est-ce pas
que la Turquie joue un rôle essentiel
dans cette guerre ? Rayhâniyya ne se
situe-t-elle pas à cinq km seulement des
frontières qui séparent la Syrie de la
«République du Hatay», originellement
l'Alexandrette syrienne offerte sous le
mandat français en 1938 à la Turquie
pour des considérations en liaison avec
les alliances qui se tramaient à la
veille de la seconde guerre mondiale ?
N'est-ce pas que tout cela permet d'en
accuser la Syrie ?
En apparence seulement, à
l'instar de tous les attentats
terroristes semblables qu'on fomente
pour justifier les guerres d'agression.
Beaucoup d'assassinats et d'attentats
ont été commis par le Mossad israélien
contre des Israéliens ou des Juifs pour
accuser les Palestiniens et les Arabes.
Les preuves ne manquent pas qui montrent
que les attentats du 11/9/2001 sont
l'œuvre du Pentagone et de la CIA.
D'où, il
est probable que les attentats de
Rayhâniyya soient fabriqués par la
Turquie elle-même
ou par certaines composantes de
l'alliance mondiale contre la Syrie dans
le but de passer à une nouvelle forme
d'escalade.
Par la
Turquie elle-même car Recep Erdogan qui
a accusé la Syrie de vouloir introduire
la Turquie dans un scénario
catastrophique -bien que la Syrie,
occupée depuis deux ans par sa guerre
contre le terrorisme et qui consacre
tous ses efforts pour nettoyer ses
territoires des gangs armés, n'est pas
en état de pouvoir rendre la pareille à
la Turquie- s'est rendu compte depuis
longtemps de l'ampleur de la catastrophe
dans laquelle il s'est introduit et
introduit son pays en imaginant que la
destruction de la Syrie pourrait ouvrir
la voie à l'instauration d'un nouvel
empire ottoman.
C'est
dans ce sens qu'il a, lui qui manque de
connaissance sur la nature du plan
étasunien arrogant qui, sur le plan
stratégique, vise la Turquie comme il
vise la Syrie ou l'Iran, plus qu'une
fois demander secours au Nato en lui
demandant en vain d'intervenir en Syrie
dans l'espoir de limiter les dégâts de
ce scénario catastrophique. Fomenter les
deux attentats à Rayhâniyya et en
accuser la Syrie peut donc lui paraitre
suffisant pour pousser le Nato à envoyer
ses armées pour l'aider à sortir de son
pétrin. N'a-t-il pas dit, juste après
les attentats, qu'il est l'heure pour la
communauté internationale d'intervenir ?
Mais la
communauté internationale, ou plus
précisément le Nato et les Etats-Unis ne
sont pas à l'écoute. Non parce que son
secrétaire général, Anders Fogh
Rasmussen, et le président des
Etats-Unis, Barak Obama, ont toujours
répété qu'ils n'ont pas l'intention
d'intervenir en Syrie. Mais plutôt par
ce qu'ils ne sont pas en mesure de le
faire. Ils savent très bien, dans les
conditions des défaites militaires
encaissées par les projets hégémoniques
israélo-étasuniens dans la région, que
la riposte syrienne sera foudroyante.
Cela ne veut pas dire que
le Nato et les Etats-Unis ne cherchent
pas à abattre la Syrie par des
moyens autres que l'intervention directe
ou la guerre totale, même si ces moyens
ne semblent pas suffisants aux yeux d'Erdogan
et de ses semblables qui, embourbés et
empressés, ne peuvent plus éviter le
scénario catastrophique qu'ils ont tramé
contre la Syrie mais dans lequel ils se
sont engouffrés eux-mêmes. L'un des plus
importants de ces autres moyens est de
pousser la Turquie, notamment, dans la
fournaise de cette intervention directe.
Surtout parce que
l'évolution de la situation sur le
terrain montre que le groupes armés
commencent à s'effondrer et qu'une
implication totale de la Turquie semble
pouvoir réajuster le cours des
événements au profit des plans
israélo-étasuniens. Une guerre qui
oppose la Turquie à la Syrie reste enfin
une guerre entre deux pays visés par ces
plans.
Les
attentats de Rayhâniyya peuvent
également être perpétrés par des agences
de renseignements occidentales ou par
les groupes armés en action à
l'intérieur de la Syrie et qui ont à
plusieurs reprises tiré des obus sur les
territoires turcs ou les territoires
occupés par l'entité sioniste dans
l'espoir de susciter l'intervention
extérieure censée les aider à atteindre
leurs malveillants objectifs.
Source :
moqawama.org
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