Alahed
Les
Etats-Unis, un saut de plus vers
l'effondrement
Akil
Cheikh Hussein
Vendredi 11 octobre 2013
Les Etats-Unis se dirigent
vers une situation où il leur sied de
prévenir leurs effondrements intérieurs
au lieu de s'employer à vouloir
renforcer leur influence dans telle ou
telle région du monde.
Lorsque, sous la pression des échecs
subis par leurs politiques au
Moyen-Orient, les Etats-Unis se voient
obligés de déplacer leur poids politique
et militaire vers l'Asie-Pacifique, et
lorsque leur président se voit contraint
d'annuler une tournée importante qu'il
comptait effectuer dans cette région,
cela ne peut qu'être un indicateur du
fait que les Etats-Unis se dirigent
rapidement vers une situation où il leur
faudrait prévenir leurs effondrements
intérieurs plutôt que de vouloir
renforcer leur influence dans telle ou
telle région du monde.
Barack Obama a en effet annulé deux
visites qu'il comptait effectuer en
Malaise et aux Philippines. Deux jours
plus tard, il a renoncé à participer à
deux sommets qui réunissent les chefs
d'Etats d'une vingtaine de pays qui,
selon les propos d'Obama lui-même,
constituent la plus grande région
émergente au monde, et sur lesquels les
Etats-Unis parient pour assurer de
l'emploi à leurs citoyens en cherchant à
y promouvoir leurs importations et à
renforcer leur influence.
La cause de ce grave revers dans le
calendrier d'Obama est, cette fois,
l'échec des Etats-Unis dans leur course
contre le temps. Au premier jour de ce
mois d'octobre, l'année financière
2013-2014 a débuté sans que le Congrès
n'arrive, après des mois de pénibles
négociations, à voter un budget pour
cette année. Conséquences directes: Plus
de 800 mille fonctionnaires fédéraux ont
rejoint le marché du chômage appelé
«congé forcé sans solde». On trouve
parmi eux des fonctionnaires à la Maison
blanche, au Congrès, au ministère des
affaires étrangères et au Pentagone… Le
payement des soldats sera retardé et
plusieurs musées, parcs et autres sites
touristiques seront fermés, ce qui
entrainera des pertes évaluées à 10
milliards de dollars par semaine.
Si cette situation se poursuivait
jusqu'au 15 octobre, les Etats-Unis se
trouveront dans l'incapacité de relever
le plafond actuel de la dette devenu
indispensable pour couvrir les dépenses
publiques, et l'Etat Fédéral se trouvera
ainsi en état de faillite. On sait que
le plafond de la dette s'élève
actuellement à 17,6 trillions de
dollars, ce qui équivaut à 108 % du
produit national brut. Il s'agit là de
l'un des indicateurs considérés par
beaucoup d'observateurs comme l'un des
aspects de l'effondrement accéléré des
Etats-Unis. On sait également que,
depuis mai, les dépenses fédérales sont
assurées grâce à des mesures
exceptionnelles qui permettent
d'emprunter 60 milliards de dollars par
mois et que ce processus ne sera plus
possible si le plafond de la dette n'est
pas relevé avant le 17 octobre.
Les Républicains qui contrôlent le
parlement sont à l'origine de cette
situation. Ils exigent, pour voter le
budget, des modifications au niveau de
certains programmes sociaux et tout
particulièrement de la loi de réforme du
système de santé connu sous le nom d'«Obamacare»,
et
ce le jour même où cette loi
-difficilement adoptée en 2010- est mise
en place.
Le président Obama avait placé cette loi
à la tête des priorités de son premier
mandat, mais les Républicains s'y sont
farouchement opposés. Lors de la
dernière campagne électorale, leur
candidat à la présidence, Mitt Romney, a
promis de tout faire pour annuler cette
loi dès son arrivée à la Maison blanche.
Cette loi donne accès à une
assurance-santé à plus de 50 millions
de personnes qui sont toujours
non-assurées, alors que chaque année le
gouvernement dépense des trillions de
dollars pour offrir une couverture
maladie aux citoyens. A ce propos, des
statistiques prouvent que les Etats-Unis
occupent la première place mondiale dans
les domaines des dépenses pour la santé,
mais ils comptent parmi les pays les
plus en retard quant à l’assurance d’une
couverture maladie à tous leurs
citoyens.
Un rapport rendu public en 2004 par
l'Organisation mondiale de la santé
affirme que les soins médicaux aux
Etats-Unis sont les plus chers à
l'échelle mondiale, mais que les
besogneux ne tirent aucun profit de ces
soins, ce qui entraine la mort de 18
mille personnes chaque année. Une étude
de l'université Harvard affirme de son
côté que le nombre des victimes est
plutôt de 44 mille personnes par an.
Il est clair donc que le problème est en
rapport avec le gaspillage et la
corruption dont profitent des
entreprises privées qui travaillent dans
le domaine de la santé ainsi que des
groupes puissants à l'intérieur du
système administratif. Il est clair
aussi qu'aux Etats-Unis ce sont les
défavorisés qui payent les frais de
leurs poches et de leurs âmes.
Seulement les défavorisés aux
Etats-Unis? On s'attend à des hausses
des taux d'intérêt et à une chute du
prix du dollar, ce qui signifie qu'une
crise encore plus profonde de celle du
2008 guette actuellement les Etats-Unis
et que les pays pauvres risquent, selon
le président de la Banque mondiale, Jim
Young Kim, d'y être durement secoués.
Source: French.alahednews
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