Opinion
Libye : le dernier
acte de l'Alliance
Ahmed
Halfaoui
© Ahmed
Halfaoui
Mercredi 26 octobre
2011
La barbarie
n'a pas pu se dissimuler trop longtemps.
Elle a fini par étaler sa nature. Ces
médias stipendiés sont à bout de souffle
et n'arrivent plus à dissimuler
l'horrible réalité de leurs
commanditaires. Les chasseurs de
victimes des droits de l'homme, aux
abois, n'ont pas pu trouver celles qu'il
fallait, qui justifiaient avant même que
d'avoir existé le massacre d'un peuple
et la destruction d'un pays. Des
victimes, par contre, ils ont en trouvé
par milliers de l'autre côté, là où les
journalistes du mensonge se gardent de
filmer ou de rapporter ce qui taraudera
leur conscience, s'ils en ont une,
jusqu'à la fin de leur vie. Maintenant
que le travail est considéré être
achevé, que l'un des derniers actes de
l'ignominie a fait le tour du monde
grâce à un vidéaste anonyme, l'heure est
aux simagrées sur le sort infligé au
«tyran» et à son fils Moutassim. On
raconte que la Clinton, que l'on n'a pas
vu parader ces derniers temps, a affiché
sa plus belle hilarité à l'annonce de ce
qui venait d'arriver à un homme, désarmé
et blessé, livré à la sauvagerie
d'énergumènes autorisés, par leurs
maîtres, à l'achever. S'ensuivirent,
après la jubilation des barbares, des
cris de vierges effarouchées contre
leurs créatures récipiendaires de la
Libye exsangue et déchirée. La
perspicacité, de ceux qui ne veulent pas
s'en laisser conter, a voulu voir que
ces réactions outrées font, elles aussi,
partie du plan initial. Celui de faire
en sorte que le carnage continue, sans
se montrer impliqué. A la «victoire» ne
devait pas succéder le moindre soupçon
de réconciliation, la moindre base de
réunification. Il fallait faire
redémarrer les hostilités sur d'autres
bases. Il fallait que la haine soit
exacerbée et qu'elle atteigne un point
de non-retour. Il fallait qu'il ne soit
plus uniquement question d'un
affrontement entre supplétifs et
nationalistes. La guerre va prendre une
dimension tribale. Le nouveau «Guide»
est, comme prévu, affublé du titre
évocateur de «Porteur du Sang». La
vengeance va se déchaîner entre les
tribus touchées dans leur chair et les
tribus qui en sont responsables. Il ne
s'agira plus de défendre le territoire
national contre le colonialisme et la
trahison, il faudra en plus se faire
réparation. Les Kadhadhfa et les
Ouarfala contre les Misratis et leurs
alliés. Une guerre totale et sans
concession, le sang appelant le sang.
C'est la perspective tracée avec la
livraison de Mouammar Kadhafi à ses
bourreaux. Un acte cyniquement prémédité
car les barbares de l'OTAN savent ce
qu'ils ont froidement fait. Comme ils
savent, depuis toujours, que leur CNT
n'avait rien à voir avec la démocratie
ou quelque système qui lui ressemble.
Cela n'empêche pas qu'ils fassent
semblant d'être outrés mais les barbares
n'insistent plus tellement sur cette
«démocratie» qu'ils étaient venus
«sauver» de la dictature. Ils osent
juste dire qu'ils vont être vigilants
quant aux «valeurs démocratiques», en
faisant mine d'ignorer qu'ils ont tué
des dizaines de milliers d'innocents
pour aider leurs «démocrates» de
Benghazi. Un prix dont ils devraient
rendre des comptes aujourd'hui. Pour
tout dire, la barbarie vient de
commettre son dernier crime. Elle ne
voulait pas d'élections démocratiques,
il n'y en aura probablement pas.
Article publié sur
Les Débats
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