Opinion
Syrie : la morale
piétinée
Ahmed Halfaoui
© Ahmed
Halfaoui
Samedi 7 septembre 2013
Après
avoir lu la " Synthèse nationale de
renseignement déclassifié ", de la
République Française, portant "
Programme chimique syrien-Cas d'emploi
passé d'agents chimiques par le
régime-Attaque chimique conduite par le
régime le 21 août 2013 " et visionné les
vidéos jointes, un ami, Hafid de son
prénom, a tenu à faire certaines
remarques. D'ordinaire devant un
document aussi solennel, émanant de la
présidence de l'une des prétendues plus
grandes puissances mondiales, membre
permanent du Conseil de sécurité des
Nations Unies, le quidam est figé dans
un respect quasi religieux, mais la
perspicacité a été plus forte. Se
documentant sur le sujet à propos des "
fumées blanches " signalées, il constate
ceci : " un débutant en chimie affirmera
sans l'ombre d'un doute que le SARIN, à
température ambiante, est incolore,
inodore et liquide " Il ajoute qu'à
l'utilisation " Il s'évapore rapidement
sous la forme d'un nuage incolore et
inodore également ". Mieux encore, dans
son investigation, Hafid se rend très
vite à l'évidence que les vidéos "
déclassifiées " (un grand mot) sont en
fait les mêmes qui figurent sur Youtube
depuis un certain temps. Dans ces vidéos
les corps d'enfants, supposés morts,
sont propres et ne présentent aucune
crispation des muscles, ni d'autres
caractéristiques physiques, consécutives
à une exposition au gaz Sarin. Là, notre
ami, cite la réaction d'une
pédopsychiatre étatsunienne qui
considère que cela ressemble fort à "
une mise en scène de cours d'école ",
tout en jugeant du caractère "
pédopornographique " des images
exhibées. Ainsi le pouvoir français n'a
pas seulement abusé de son autorité
morale pour tromper son peuple et le
monde entier, mais a démontré le peu de
cas qu'il fait de sa réputation. A telle
enseigne que la prestation du secrétaire
d'Etat étatsunien, Colin Powell devant
le Conseil de sécurité, à propos des
armes de destruction massive en Irak,
peut paraître moins ridicule. Powell
doit même en être soulagé de ne plus se
trouver seul dans ce cas. Autre constat
de Hafid, l'incapacité des "
révolutionnaires ", à utiliser le gaz
faute de moyens, est rapportée à
l'affaire du métro de Tokyo où des
illuminés ont pu réaliser l'opération,
sans " fumées blanches " ironise-t-il.
Mais faut-il croire que le gouvernement
français se préoccupe de la vérité ?
Même si cela était, de quelle autorité
morale dispose-t-il pour se porter en
justicier ? Celle peut-être de la longue
série de cadavres qui jalonnent
l'histoire de la France coloniale où les
" socialistes " avec leurs " pouvoirs
spéciaux " ont su faire, il n'y a pas si
longtemps ? Question crédibilité, le
plus cynique reste quand même le prix
Nobel de la paix, Barak Obama, qui nous
sert un couplet pathétique : " Ce n'est
pas ma crédibilité qui est en cause. La
crédibilité de la communauté
internationale est en cause, et la
crédibilité des Etats-Unis et du Congrès
est en cause. " Lui qui devrait mériter
aussi se voir plonger la tête dans les
mares de sang versé partout dans le
monde, presque exclusivement par son
pays. Histoire qu'il use, peut-être,
d'un peu plus de circonspection en
matière d'humanisme outré et qu'il
affiche franchement la barbarie qu'il
représente.
Article publié sur
Les Débats
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