SYRIA
COMMITTEES
Ainsi parle Bashar
al-Assad (5) : "Ce qui se passe en Syrie
n'est pas une révolution mais du
terrorisme"
Comités Syrie
Vendredi 5 juillet 2013
Interview au quotidien syrien al-Sawra,
ce 4 juillet 2013.
Syria Committees – Comités Syrie –
Suriye Komitesi /
Avec SANA –
al-Sawra – PCN-SPO / 2013 07 04 /
http://www.syria-committees.org
https://www.facebook.com/syria.committees
Damas / Bachar al-Assad a accordé un
entretien au journal al-Sawra, paru ce 4
juillet, dans lequel le président syrien
a abordé les derniers développements sur
les deux plans, intérieur et régional,
et éclairci les grandes significations
de la patrie, du jihad et de la
révolution.
LES FRERES MUSULMANS AU SERVICE DU
NEOCOLONIALISME
"La patrie est l'appartenance qui
signifie la culture et l'identité "a
assuré le président al-Assad qui a
ajouté que les fissures ont commencé à
paraître dans nos sociétés avec
l'apparition des Frères musulmans.
Lesquelles ont agrandi après
l'indépendance en raison du mauvais rôle
qu'ils jouaient dans nombre de pays
arabes, dont la Syrie.
"L'expérience des Frères musulmanes au
pouvoir a fait fiasco même avant de
commencer car ce genre de pouvoir ne
s'harmonise pas avec la nature des
gens", a-t-il fait noter, qualifiant
d'"hypocrite" le projet des Frères qui
vise à semer la sédition dans le monde
arabe.
Il a affirmé que la colonisation a
recouru à d'autres moyens d'occuper les
pays libres: parmi lesquels était de
semer la sédition pour parvenir à la
division et à la partition, dont la plus
dangereuse la partition de l'identité,
et elle a réussi à fonder des groupes
isolés qui refusent les autres. "Je
crois que les fissures à l'intérieur des
sociétés ont commencé à apparaître avec
la fondation des Frères musulmanes",
a-t-il fait noter, ajoutant que la
première fissure était entre l'arabisme
et l'Islam, et ce en les tranchant en
deux patries: une pour les islamistes et
l'autre pour les nationalistes.
Et le président al-Assad de poursuivre:
"La pensée colonialiste a poursuivi ses
tentatives via différentes étapes, parmi
laquelle la Guerre au Liban dont
l'objectif était de créer une partition
pour les Musulmans et une autre pour les
Chrétiens".
Il a fait savoir que la Syrie était la
patrie de tous, sinon elle n’aurait pas
pu faire face à la sédition. "Nous
étions fermes grâce à la conscience
populaire en Syrie. Nous avons pu mettre
fin à ladite sédition", a-t-il assuré.
SUR LA VRAIE REVOLUTION
Au sujet des événements actuels en
Syrie, le président al-Assad a estimé
que la vraie révolution est celle
intérieure par excellence qui n'a aucun
lien avec l'étranger. "Les vraies
révolutions proviennent spontanément du
peuple, ont des facteurs intérieurs,
elles sont menées par des élites
intellectuelles et idéologiques, mais en
Syrie le facteur extérieur était très
clair", a-t-il fait noter.
Il a rappelé que la révolution de 8 mars
1963 en Syrie – qui a amené le Ba’ath au
pouvoir - avait pour but de renforcer la
patrie, la société et la conjoncture
économique, propager la science et la
connaissance, soutenir le peuple syrien
de toutes ses composantes. Et fonder une
armée idéologique sur des principes
révolutionnaires et des valeurs
intellectuelles la rendant ferme face
aux événements actuels en Syrie. "La
révolution de 1963 intervenait pour
construire l'Homme et la Patrie et non
pas pour les détruire", a-t-il assuré.
SUR L’IDENTITE ARABE
Revenant sur le sujet de l'identité, le
président al-Assad a dit: Il y a deux
types: ceux qui ont abandonné leur
identité et sont allé courir derrière le
rêve occidental alors que l'autre s'est
orienté vers l'extrémisme religieux. Il
a insisté, à cet effet, que l'identité
arabe est modérée à tous les niveaux
social, culturel, politique et
religieux.
Il a averti que l'extrémisme et
l'appartenance à l'Occident sont
dévastateurs de l'identité, et causent
des troubles comme c’est le cas en Syrie
et même dans d’autres pays.
En ce qui concerne la nomination par
certains de ce qui se passe en Syrie de
"révolution", le président al-Assad a
dit: "Si nous devions tomber dans ce
piège, nous devrions accepter de nommer
les actes d'Israël contre les
Palestiniens de "révolution israélienne
contre la justice palestinienne" et la
guerre des Etats-Unis en Afghanistan et
en Irak comme révolution aussi".
Le président al-Assad a fait noté que
l'Occident et ses médias s'efforcent de
nous pousser vers ce piège pour
renverser la réalité. "Certaines
pratiques politiques ont été soutenues
par une couverture médiatique pour les
légaliser au niveau populaire".
"REVOLUTION" OU TERRORISME EN SYRIE ?
Et le président de poursuivre: "Même
l'information occidentale et les
déclarations faites par certains parties
occidentales hostiles à la Syrie n'ont
pas pu surmonter la réalité, à savoir
que ce qui se passe en Syrie n'est pas
une révolution mais du terrorisme dont
ils parlent actuellement". Il a souligné
que ce qui se déroule en Syrie est lié
maintenant à ceux qui vivent à
l'intérieur de la patrie. "Le peuple
syrien est le seul qui mène actuellement
la guerre avec fermeté", a-t-il assuré.
Au sujet de la transformation de la
Syrie en une terre de djihad, le
président al-Assad a affirmé que la
Syrie ne s'était pas transformée en une
terre de djihad, qui est pour le bien,
l'édification, le développement et la
défense de la patrie, mais qu’elle
s'était transformé en une terre du
terrorisme.
"Le chaos est un facteur attirant du
terrorisme mais il n'est pas le seul
facteur car il y a des pays étrangers
qui soutiennent ce terrorisme pour
porter atteinte à la Syrie et à ses
positions résistantes et à son unité
nationale, détruire ses infrastructures
et son économie, ainsi que pour se
débarrasser des groupes terroristes
takfiristes (ndlr : salafistes et
wahabites sunnites) qui ont constitué
une obsession pour eux durant des
décennies", a-t-il ajouté.
Il a tenu à souligner que ce qui se
déroule en Syrie est une crise morale
avant de parler de l'extrémisme, des
takfiris et du facteur extérieur,
ajoutant que l'Etat au travers de tous
ses établissements, dont ceux religieux,
assument la responsabilité de la
présence d'un voleur, d'un criminel et
d'un extrémiste, mettent l'accent dans
ce sens sur l'importance de former les
cadres pour parvenir à des concepts
corrects de la religion.
Le président al-Assad a mis l'accent sur
le rôle important des établissements
religieux durant la crise actuelle en
Syrie, rappelant que l'Etat a donné un
grand intérêt au secteur religieux
notamment après la crise des Frères
musulmanes dans les années 80. "A
l'ombre de la crise actuelle, l'Etat
doit s'intéresser davantage au secteur
religieux notamment aux instituts
religieux", a-t-il souligné.
CONTRE LE REPLI CONFESSIONNEL
En matière des mesures pries par la
Syrie face à la sédition confessionnelle
au Liban et en Irak, le président al-Assad
a affirmé que la Syrie avait refusé
toute agression contre n'importe quel
pays arabe car elle sait les retombées
catastrophiques d'une telle guerre,
indiquant qu'il avait dit aux
responsables américains que la guerre
contre l'Afghanistan renforce et propage
le terrorisme et qu'on doit l'éradiquer
via la culture, l'enseignement et même
l'économie.
Il a tenu à souligner que la structure
confessionnelle de la société pousse
l'Etat à la chute et non pas à la
victoire.
En ce qui concerne les accusations
occidentales qui imputent au président
al-Assad la responsabilité de créer une
fissure dans la société, il a estimé "Si
ces propos étaient corrects, la Syrie
serait passée immédiatement à la guerre
civile", soulignant que si l'Etat et le
peule se tenaient fermement cela
signifie que c'est la majorité qui le
faisait et non pas la minorité, ce qui
démontre que la majorité du peuple de
toutes les confessions soutient l'Etat.
Il a exprimé son regret que ces thèses
confessionnelles n'étaient pas diffusées
uniquement par des takfiris extrémistes
mais aussi par certains prétendant être
laïcs, soulignant l'importance que la
majorité des fidèles qui est consciente
de l'essence de la religion ne parle pas
du confessionnalisme car ils savent bien
que celui-ci se contredit avec la
religion.
SUR LE PROJET NATIONAL ARABE
Questionné sur la possibilité de perdre
le projet national arabe en faveur de
l'extrémisme et du takfirisme, le
président al-Assad a affirmé que trois
facteurs menacent l'identité arabe, à
savoir l'orientation vers l'Occident,
l'orientation vers l'extrémisme et la
prestation des gouvernements arabes
consécutifs qui pousse certains à
s'éloigner du concept arabe. "Ces trois
facteurs ont porté un coup dur au projet
national arabe", a-t-il fait noter,
ajoutant que le projet national ne s’est
pas écroulé car il est lié au
nationalisme et à l'arabisme.
Concernant le refus absolu par la Syrie
de mener un dialogue avec les Frères
musulmanes en tant que parti politique
syrienne, le président al-Assad a
souligné que la Syrie avait tenté à
plusieurs reprises de mener un dialogue
avec les Frères musulmanes, notamment
dans les années 80, mais ces derniers
n'ont pas renoncé à l'hypocrisie et à
leur but d'accéder au pouvoir. "Nous
menons un dialogue avec eux en tant que
personnes et non pas en tant que parti
car le concept de parti religieux est
rejeté par nous et par la nouvelle
constitution. Nous ne sommes pas contre
la religion mais tout au contraire nous
sommes avec la religion qui est une
vocation", a-t-il expliqué.
Il a assuré que le peuple choisira, via
un référendum populaire, les résultats
de tout dialogue avec n'importe quelle
partie, ce qui ira dans l'intérêt de la
patrie.
SUR LA CRISE EGYPTIENNE
Passant à la situation en Egypte, le
président al-Assad a affirmé que ce qui
se passe en Egypte est une chute du
soi-disant "Islam politique", soulignant
que ceux qui utilisent la religion au
profit de la politique ou d'une certaine
catégorie chuteront dans n'importe quel
pays de par le monde.
Le président a dit "On ne peut pas
tromper tout le monde tout le temps.
Alors comment on peut le faire avec le
peuple égyptien dont la civilisation
remonte à des milliers d'années et qui
est porteur d'une pensée nationale arabe
claire".
Il a noté qu'après un an, l'image est
devenue plus claire pour le peuple
égyptien notamment avec la prestation
des Frères musulmanes, qui l'ont aidé à
dévoiler leurs propres mensonges
propagés au début de la révolution
populaire en Egypte. Il a ajouté que ce
genre de régime est voué à l'échec car
ses buts sont, en effet, de semer la
sédition dans le monde arabe.
Et le président al-Assad de poursuivre,
quand le président égyptien avait pris
la décision de rompre la relation avec
la Syrie, on a mené des contacts avec le
côté syrien pour parvenir à un
compromis, ce qui signifie qu'il y des
personnes en Egypte qui refusent cette
décision.
SUR LA RECONCILLIATION EN SYRIE
Sur le plan intérieur, le président al-Assad
a souligné qu'il y a des personnes qui
ont saboté les infrastructures et pris
les armes sans commettre des actes de
meurtre, affirmant qu'on peut tolérer
ceux-ci car ils ont nui au droit public
dont l'Etat est responsable, mais pour
ceux ayant perpétré des actes de tuerie
contre les Syriens, cela est un droit
personnel et l'Etat n'a pas le droit d'y
renoncer. Il a fait noter que lors de
ses rencontres avec des familles des
martyrs, il a entendu nombre des
familles des victimes qui disent que "Si
le sang de nos fils aboutira à une
solution du problème, nous tolérons les
auteurs", insistant sur l'importance de
la tolérance pour résoudre les crises
nationales.
Au niveau politique, il a insisté sur
l'importance de garantir les intérêts et
les principes de l'Etat qui cherche à
assurer l'intérêt du Citoyen syrien.
Passant aux conditions de vie du peuple
syrien, le président al-Assad a affirmé
que la situation sécuritaire influence
directement l'économie, soulignant que
les pays qui tentaient de frapper la
Syrie via l'idée de la révolution et du
terrorisme qui ont échoué, ont recouru à
la question économique pour se venger du
Citoyen syrien qui se tenait aux côtés
de sa patrie.
"Notre souffrance économique n'achèvera
pas avant de mettre fin à la situation
sécuritaire", a-t-il fait noter,
appelant les Syriens à conjuguer leurs
efforts pour éliminer le terrorisme afin
que l'économie nationale redevienne plus
forte que jamais.
En ce qui concerne des richesses
pétrolières et gazières en Syrie, le
président al-Assad a affirmé que des
études préliminaires avaient souligné la
présence de grandes richesses gazières
notamment en Méditerranée.
Il a souligné que le gouvernement
élabore des plans futurs pour la
reconstruction mais la situation
sécuritaire a entravé l'exécution de
certains d'eux.
Le président al-Assad a souligné qu'en
dépit de l'état de guerre en Syrie,
l'Etat s’est engagé à tous ses
constantes, à savoir la résistance, la
cause palestinienne et la protection des
ouvriers et des paysans.
Il a souligné que la destruction des
établissements et des infrastructures
vise à créer un "Etat failli" mais on
n'est pas parvenu à le faire malgré les
difficultés qu'affronte l'économie, et
les dangers menaçant la vie des
ouvriers, investisseurs…
"Nous sommes optimistes et nous avons la
foi, du point de vue national ou
religieux, que la crise en Syrie
finira", a assuré le président al-Assad,
estimant que le désespoir est le début
de la défaite.
Le président al-Assad a enfin salué les
employés du quotidien d'al-Sawra
(Révolution) qui célèbre le 50ème
anniversaire de sa publication qui a
coïncidé avec la révolution ba’athiste
du 8 mars 1963.
SANA / PCN-SPO
Le
dossier Syrie
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