Dans une interview accordée au
journal argentin Clarin et à l'Agence de
presse argentine Telam, le président al-Assad
a affirmé l'appui de la Syrie à toute
solution politique et sa disposition à
engager le dialogue avec toute partie
n'ayant pas traité secrètement ou
ouvertement avec Israël et refusant le
terrorisme.
Le président al-Assad a précisé
qu'Israël soutenait, les terroristes,
les orientait et leur donnait le plan
général de leur mouvement suivant ses
intérêts qui se croisent avec ceux des
parties extérieures, dont le Qatar et la
Turquie, qui ne voulaient aucunement la
solution politique en Syrie et
soutenaient le terrorisme.
Le président al-Assad a indiqué que
de nombreux facteurs, interne et
externe, ont influé sur la crise
syrienne dont le plus importants étaient
l'ingérence étrangère. Les calculs des
Etats qui étaient intervenus en Syrie
étaient incorrects. Ces Etats croyaient
que le plan tramé contre la Syrie
prendrait fin dans quelques semaines,
mais le fait était que le peuple syrien
avait résisté et refusé toute forme
d'intervention extérieure, a-t-il
précisé.
Le président al-Assad a indiqué que
le décès d'un syrien est une perte
tragique, quels que soient les chiffres,
mais il faut examiner la crédibilité des
sources.
Nous ne pouvons pas ignorer le fait
que beaucoup de ceux qui étaient abattus
étaient des étrangers venus en Syrie
pour tuer les Syriens. Il y a également
de nombreux disparus qui ont été comptés
comme morts.
"Combien sont les Syriens ? Combien
sont les étrangers ? Combien sont les
disparus ? A l'heure actuelle, il n'y a
pas de nombre précis à annoncer", a-t-il
ajouté.
Les terroristes tuent des gens et les
mettent souvent dans des fosses
communes. Nous ne pouvons connaître ces
pertes qu'après l'entrée de l'armée
syrienne dans ces zones.
A une question sur l'usage de la
force excessive par les forces
gouvernementales dans l'affrontement, le
président al-Assad a répondu : "Il est
impératif de déterminer le sens de
«force excessive» afin de déterminer si
elle a été utilisée ou non. Sans un
critère clair à cette notion, il est
inconcevable de discuter de ce concept.
"La réponse de l'Etat dépend du
niveau du terrorisme perpétré. Au début
de la crise, les actes terroristes ont
été menés par des groupes locaux
utilisant des armes locaux. Avec le
temps, ces groupes armés avaient recouru
à des armes plus sophistiquée et
destructrices, ce qui leur a permis de
commettre des actes terroristes sur un
plus large échelle. et ceci justifiait
une riposte similaire de la part de
l'armée syrienne et des forces de
sécurité", a signalé le président al-Assad,
qui a ajouté : "La réponse à chaque
scénario diffère selon la forme ou les
méthodes adoptées par les terroristes et
de manière à épurer la région des
terroristes, tout en protégeant la vie
des civils".
A une question s' il y aura une
véritable représentation démocratique et
une liberté de la presse, le président
al-Assad a souligné l'existence d'une
nouvelle loi de presse publiée avec une
série de lois. "Nous avons cherché un
processus en fin de compte plus global,
nous avions envisagé un dialogue
national entre toutes les forces
politiques et une nouvelle constitution
avec un large éventail de libertés,
notamment la liberté politique et
médiatique. Cette nouvelle constitution
serait alors soumise à un référendum.
A propos de la conférence du
dialogue, prévue à la fin du mois en
cours à la lumière de l'accord entre les
Etats-Unis et la Russie, le président
al-Assad a réitéré le soutien à toutes
les mesures qui conduiraient à l'arrêt
de la violence en Syrie et à une
solution politique. Cependant, la
cessation de la violence est primordiale
pour parvenir à un règlement politique.
"Nous nous félicitons du
rapprochement russo-américain et
soutenons la potentialité d'être une
plate-forme pour faciliter la résolution
de la crise syrienne. Nous restons
sceptiques quant aux véritables
intentions de certaines administrations
occidentales à l'égard de la recherche
d'une solution politique réaliste en
Syrie. Cette mise en garde est fondée
sur leur soutien continu apporté aux
groupes terroristes en Syrie. Nous
sommes déterminés à poursuivre la
solution politique, mais il y a des
pouvoirs qui font pression pour l'échec
d'une telle solution", a notifié le
président al-Assad.
Essentiellement certains éléments de
l'opposition à l'étranger sont loin
d'être des décideurs indépendants et
autonomes, leurs politiques sont
fabriquées par des pays étrangers. Ces
forces de l'opposition survivent des
fonds des pays extérieurs, sous l'égide
des renseignements de ces pays. "En
Syrie, nous avons une base populaire qui
ne faisaient pas l'objet de pression et
d'agression par l'Etat, alors qu'est-ce
qui justifie la présence de certaines
parties de l'opposition à l'étranger,
sinon l'idée qu'ils sont dirigés par des
programmes externes? En bref, nous
sommes sceptiques quant à ces groupes
d'opposition. Nous avons toujours prôné
et demeurent s'engager à un dialogue
national global pour inclure tous ceux
qui ont une réelle volonté de
participer, sans exclusion.
Quand les grandes puissances
internationales agissent ardemment pour
arrêter le financement, la formation et
l'envoi de terroristes, la lutte contre
le terrorisme en Syrie devient beaucoup
plus facile et puis une véritable
solution politique serait de générer de
véritables résultats.
Le président al-Assad a exprimé son
souhait de nouer un dialogue avec toutes
les forces politiques, internes ou
externes sans conditions préalables.
Cela inclut également les groupes armés
qui déposent leurs armes et renoncent au
terrorisme. "Israël soutient directement
les mouvements terroristes par des
moyens logistiques et fournit
publiquement l'aide médicale aux
combattants terroristes blessés dans les
hauteurs du Golan", a-t-il indiqué.
"Par conséquent, le soutien israélien
aux terroristes est double, assistance
logistique et aide à la navigation pour
diriger les mouvements terroristes et
les opérations sur le terrain", a ajouté
le président al-Assad.
A une question sur l'existence
d'éléments de Hezbollah et d'Iran qui
combattent en Syrie aux côtés de l'armée
syrienne, le président al-Assad a
indiqué que ce récit a été conçu par
l'Occident lorsque nous avons documenté
la présence de djihadistes étrangers qui
combattent en Syrie.
Ils ont créé cette notion que le
Hezbollah et l'Iran se battent aussi en
Syrie. En fait, la Syrie avec ses
habitants dont le nombre s'élève à /23/
millions, n'a pas besoin d'un appui
humanitaire d'un Etat quelconque. Nous
avons une armée et des forces de
sécurité ainsi que des Syriens qui
défendent le pays.
"Des personnes de Hezbollah et de
l'Iran existaient en Syrie depuis des
années avant la crise et ils partent et
viennent", a-t-il indiqué.
Répondant à une question s'il
refuserait d'adopter le pas de la
démission, le président al-Assad a
répondu : "Comme je l'ai déjà précisé,
rester ou laisser ma position n'est pas
un choix individuel. En tant que
président j'ai été élu par le peuple
syrien, donc c'est lui qui a le droit de
décider de cette question, par le
dialogue ou les prochaines élections
présidentielles comme je l'ai mentionné
plus tôt. Mais pour s'assurer que le
président syrien doit démissionner parce
que les États-Unis veulent ou parce que
les terroristes et certains pays le
désirent est totalement inacceptable.
Cette question se rapporte uniquement à
la décision de l'électorat à travers les
urnes', a-t-il indiqué.
"Je ne sais pas si Kerry o d'autres
comme lui ont un mandat du peuple syrien
pour parler en son nom pour savoir qui
reste et qui part. Nous avons clairement
indiqué dès le début de la crise que
toute décision relative à la réforme
interne ou toute autre activité
politique est une décision syrienne
interne domestique et les États-Unis ou
tout autre pays d'ailleurs n'ont rien à
dire sur ces questions.
Pour être encore plus concis et plus
clair, nous sommes un Etat indépendant,
nous sommes un peuple qui se respecte.
Nous n'acceptons pas pour n'importe qui
de nous dicter comment agir, que ce soit
les États-Unis ou tout autre pays",
précise-t-il. Le président syrien Bachar
al-Assad a, en outre, nié que les forces
armées utilisent des armes chimiques
contre les groupes armés. Il a estimé
que les informations de sources
occidentales sur de possibles attaques
aux armes chimiques des forces
gouvernementales servent à préparer les
opinions publiques à une intervention
militaire contre la Syrie.
"On a dit que nous utilisions des
armes chimiques contre des zones
résidentielles. Si ces armes étaient
utilisées contre une ville ou un
faubourg, avec un bilan de dix ou vingt
victimes, serait-ce crédible ?", a
demandé le président syrien, avant de
répondre par la négative.
"Leur utilisation signifierait la
mort de milliers ou de dizaines de
milliers de personnes en quelques
minutes. Qui pourrait cacher une
pareille chose ?", a insisté le
président Assad.
A une question sur la disparition de
deux journalistes en Syrie de
nationalité italienne et le sort des
deux archevêques syriens kidnappés, le
président al-Assad a indiqué qu'il y a
eu certains cas où les journalistes sont
entrés clandestinement en Syrie à l'insu
du gouvernement syrien. Ils sont entrés
dans les zones qui ont connu une
présence de terroristes où ils ont
disparu.
Nous continuons à les rechercher à
travers nos opérations militaires en
cours, et à plusieurs reprises nos
forces ont réussi à libérer les
journalistes qui ont été enlevés dans
les zones infiltrées par des
terroristes. Chaque fois qu'il y a des
informations en ce qui concerne les
journalistes qui sont entrés
illégalement en Syrie, nous communiquons
directement le pays concerné. À l'heure
actuelle, nous n'avons aucune
information sur les deux journalistes
dont vous avez parlé. Quant aux deux
évêques, nous avons des informations
préliminaires qu'ils sont près de la
frontière turco-syrienne. Nous suivons
de près ce problème et assurons une
liaison avec le Patriarcat orthodoxe en
Syrie pour les libérer des groupes
terroristes qui les ont enlevés.
Raghda Bittar