Actualité
Le président al-Assad
à la TV allemande “ARD” : Nous accordons
une amnistie générale à tout homme armé
syrien qui dépose son arme
Sana
Photo:
Sana
Mercredi 2 mars 2016
Damas / Le président Bachar al-Assad
a émis l’espoir que l’accord sur la
cessation des hostilités serait un
moment décisif dans l’histoire de la
Syrie, soulignant qu’il est difficile de
préserver cet accord, surtout qu’il y a
plusieurs parties, plus de 100 factions
des terroristes et de nombreux pays qui
les soutiennent.
Dans une interview qu’il a accordée à
la télévision allemande “ARD”, le
président al-Assad a fait allusion à la
violation, dès la première heure, de
l’accord sur la cessation des hostilités
qui a commencé depuis 48 heures, disant
: “Nous, en tant qu’armée syrienne, nous
nous abstenons de riposter pour offrir
l’opportunité de préserver cet accord.
Mais en fin de compte il y a des limites
et cela dépend de l’autre partie”.
Le président al-Assad a évoqué la
réconciliation nationale, réalisée après
qu’il y ait un arrêt des combats, et
l’amnistie accordée aux hommes armés
pour adhérer à l’armée syrienne ou pour
retourner à leur vie civile normale.
“Jusqu’à présent et après plus de 24
heures du début de la cessation des
hostilités, nous ne disposons pas de
cartes militaires. Donc l’accord n’est
pas encore mature et quand il le sera,
nous pourrions assumer la responsabilité
en tant qu’une des parties responsables
de la préservation de l’accord”, a-t-il
dit.
Le président al-Assad a indiqué que
tout homme armé doit renoncer à son arme
s’il veut prendre part au processus
politique ou pas. « Ce qui compte pour
moi au niveau politique et
constitutionnel et sur la base de
l’intérêt du peuple syrien et du
principe sur lequel l’Etat s’établit,
c’est que tout citoyen n’est pas
autorisé à porter des mitrailleuses et à
porter atteinte aux personnes et aux
propriétés. Nous avons accordé une
amnistie aux hommes armés, dont certains
ont adhéré à l’armée syrienne et
d’autres ont pris part à la vie
politique », a dit le président al-Assad.
Questionné sur le refus du
gouvernement syrien d’admettre qu’il y
ait deux types de groupes, l’un
représente le côté terroriste, à savoir
Daech et le Front Nosra, et l’autre
représente l’opposition armée, le
président al-Assad a répondu : “Toute
personne qui porte l’arme contre les
civils ou contre les biens publics et
privés est, du côté juridique, un
terroriste. Nous ne disons pas que tout
opposant armé est un extrémiste, mais la
majorité qui ont dominé le terrain se
composent uniquement des ces groupes
extrémistes, alors que l’autre partie,
qui a été promue comme modérée, n’a
aucune influence sur le terrain”.
Et le président al-Assad de
poursuivre : “Nous avons commencé à
parler avec les combattants, comme je
l’ai dit en ce qui concerne les
réconciliations”, faisant noter qu’il
n’y a pas de groupe de “rebelles”
étrangers en Syrie, mais des étrangers
qui se mélangent avec les Syriens dans
les mêmes groupes et qui ont la même
idéologie et les mêmes aspirations
d’avoir le soi-disant “Etat Islamique”.
Quant aux démarches qui suivront le
processus de transition qu’il a admis,
le président al-Assad a dit : “En fait,
le processus se compose de la formation
d’un gouvernement d’unité nationale,
puisque toute personne peut adhérer à
notre gouvernement et en faire partie.
Ce gouvernement doit élaborer la
prochaine constitution avant de tenir
des élections parlementaires qui
définiront la Syrie nouvelle”.
A la question de savoir comment
peut-il organiser des élections pendant
la guerre civile, le président al-Assad
a assuré qu’il n’y a pas de guerre
civile en Syrie, mais une guerre entre
les terroristes et les autres,
soulignant que les élections ne
reflètent pas le point de vue du
président ni l’humeur du gouvernement,
mais elles reflètent la constitution, à
laquelle on doit s’engager. “Tous les
Syriens veulent un nouveau Parlement”,
a-t-il précisé.
En outre, le président al-Assad a
fait savoir qu’il n’y a pas de
contradiction entre la constitution et
la stabilité de la Syrie pour parler de
quelle est entre elles est la plus
importante afin de sauver la vie des
milliers de personnes, affirmant que la
stabilité et la constitution sont,
toutes les deux, importantes en vue de
préserver la vie des gens.
Quant à sa disposition à abdiquer, le
président al-Assad a indiqué que cette
question est une affaire syrienne et ce
sont les Syriens seuls qui ont le droit
de définir qui est-ce qui sera le
président. “Mon sort politique dépend
uniquement de la volonté du peuple
syrien”, a-t-il martelé.
Et le président al-Assad d’ajouter :
“Lorsque le peuple syrien veut que je
quitte mon poste, donc je doit le faire
directement et sans hésitation. Sans le
soutien populaire, vous ne pouvez rien
faire dans votre poste”.
Assurant que ce qui se passe en Syrie
est une catastrophe humanitaire, le
président al-Assad a fait noter : “Nous
n’imposons pas de siège, non seulement
pour des raisons humanitaires, pour les
valeurs en lesquelles on croit ou pour
notre rôle en tant que gouvernement
responsable de tout Syrien, mais aussi
pour ne pas pousser les civils à adhérer
aux terroristes. Comment peut-on imposer
des sièges aux zones données, alors que
nous envoyons toujours les salaires à
Raqqa, contrôlée par Daech?”.
“Nous soutenons l’acheminement de
l’assistance à toutes les zones en
Syrie”, a souligné le président al-Assad.
Répondant à une question sur
l’appréciation du gouvernement du rôle
de l’Allemagne dans l’accueil des
réfugiés syriens, le président al-Assad
a indiqué que du point de vue
humanitaire, le gouvernement syrien
apprécie évidement cet accueil, “mais le
plus humanitaire est l’octroi de l’aide
à ces gens en vue de rester dans leur
pays en adoptant des politiques plus
sages à l’égard de la crise en Syrie, en
luttant contre le terrorisme en vue de
réaliser la stabilité et en renonçant à
l’ingérence dans leurs affaires”.
A propos du rôle défini que
l’Allemagne peut jouer dans la question
syrienne, le président al-Assad a émis
l’espoir que tout pays joue un rôle,
notamment les pays européens et les pays
principaux à l’Union Européenne, tels
que l’Allemagne, qui a la plus forte
économie et qui devrait conduire l’Union
Européenne, non seulement au niveau
économique, mais à celui politique.
“Mais du côté pratique, on n’a pas
encore touché ceci, vu que le rôle
dépend de la volonté et la volonté
dépend de l’autonomie. Les propos des
responsables européens sont les mêmes de
ceux lancés par les responsables
américains. Donc, je ne peux pas parler
d’un rôle s’il n’y a pas d’autonomie”, a
dit le président al-Assad.
Concernant la prise pour cible d’un
hôpital en Syrie et la responsabilité de
la Russie et de la Syrie à cet égard, le
président al-Assad a indiqué que nous ne
connaissons pas l’auteur de cet incident
et que nous le considérons comme crime”,
faisant allusion à l’Occident qui ne
considère pas la guerre contre l’Irak en
2003, qui a fait plus d’un million et
demi de tués, comme crime de guerre.
“Nous n’avons pas d’intérêt dans le
bombardement de l’hôpital. Comment
peut-on attaquer un hôpital dans une
ville, alors que nous envoyons des
vaccins à Raqqa, où se trouve Daech?
C’est une contradiction “, a-t-il fait
noter.
A la question de savoir qu’est-ce que
les forces qui aident la Syrie veulent
contre cet appui, le président al-Assad
a indiqué qu’elles n’étaient pas venues
en Syrie pour aider le président syrien
ou le gouvernement syrien, mais pour
lutter contre le terrorisme qui ne
reconnaît pas de frontières, faisant
noter : “Elles ne nous défendent pas
uniquement, mais elles se défendent.
Tous nos amis respectent notre
souveraineté et ne demandent rien de
nous contre leur soutien”.
A la question de savoir si la Syrie
reste toujours un Etat souverain, le
président al-Assad a dit que la
souveraineté est une terminologie
relative. “Avant la crise, Israël
occupait notre territoire, c’est
pourquoi nous ne considérions pas que
notre souveraineté était complète avant
la récupération de notre territoire.
Actuellement, pendant la crise, de
nombreux terroristes franchissent nos
frontières et plusieurs avions
américains et ceux de la soi-disant
“Coalition” violent notre espace aérien.
Donc je ne peux pas parler d’une
souveraineté complète, mais en même
temps, lorsqu’il y a une constitution,
des institutions qui travaillent et un
Etat qui fait son travail pour le peuple
syrien, la question la plus importante
est que le peuple syrien ne se soumet à
aucune force. Donc on jouit toujours de
la souveraineté, mais pas de sens
complet du mot”, a-t-il précisé.
A propos de la question des enfants
de Daraa qui écrivaient sur les murs et
qui ont été emprisonnés, le président
al-Assad a affirmé que cette histoire
n’avait pas eu lieu et qu’elle était
uniquement une propagande, soulignant
que si cette histoire avait vraiment eu
lieu, il aurait été injustifiable de
porter la mitrailleuse, de combattre le
gouvernement et de tuer les civils et
les innocents.
Questionné sur la manière de mettre
fin à la guerre en Syrie, le président
al-Assad a dit : “Dès le début de la
crise, nous avons adopté deux volets, à
savoir le dialogue et la lutte contre
les terroristes”, soulignant la
nécessité de mettre fin à l’embargo
occidental imposé à la Syrie et au
soutien apporté par certains pays, tels
que la Turquie, l’Arabie Saoudite et le
Qatar, soutenant le terrorisme, pour
arrêter le “cauchemar” en Syrie.
A. Chatta
Le
dossier Syrie
Les dernières mises à jour
|