Le sénateur Claude
Malhuret a violemment attaqué RT France
et Sputnik et appelé le gouvernement à
les interdire pour défendre la France.
Selon lui, les programmes de ces médias
russes ne sont pas faits par des
journalistes mais par des agents du FSB.
C'est une nouvelle
attaque à l'encontre de RT France qui
vient s'ajouter
à la longue liste des
violentes charges émanant de
personnalités politiques haut placées en
France.
A l'occasion de
l'audition plénière de
Cédric O, secrétaire d'Etat au numérique
ce 24 juillet au Sénat par la Commission
de la culture, de l'éducation et de la
communication, le sénateur Claude
Malhuret, président du groupe Les
Indépendants - République et territoires
(LIRT), s'en est pris à RT France et à
Sputnik, allant jusqu'à affirmer que les
services secrets russes (FSB) étaient à
l'origine de leurs programmes. «Ces deux
médias entre guillemets ne sont pas des
médias, ce sont des organes d’influence,
ce n’est pas moi qui le dis, c’est le
président de la République», a d'abord
déclaré le sénateur, se référant à
une déclaration d'Emmanuel Macron
lors d'une conférence de presse commune
avec le président russe Vladimir Poutine
à Versailles le 29 mai 2017.
«Leurs programmes
ne sont pas faits par des journalistes,
ils le sont directement par le
directorat D (sic) du FSB à Moscou comme
aux plus belles heures de la guerre
froide», n'a pas hésité à affirmer
Claude Malhuret, avant de demander un
peu plus loin : «Qu’attend-on pour les
interdire ?»
Il a ensuite assuré
que le CSA, qui dispose de l'autorité de
régulation de l’information, n'avait ni
les moyens, ni la volonté ni la
puissance «de s’attaquer au problème».
Pour le sénateur, la réponse visant à
gérer ce qu'il qualifie de «problème»
est l'argument de la liberté de la
presse. C'est, selon lui, «une réponse
qui n’est pas valable. Ce n’est pas une
question de liberté de la presse, c’est
une question de guerre des services de
renseignement», n'a-t-il pas hésité à
lancer, concluant son intervention en
appelant de ses vœux à l'interdiction de
ces deux médias : «En arrêtant ces
agents d’influence, on ne ferait que
contribuer à la défense nationale du
pays», a-t-il plaidé.
«Des fantasmes
de guerre froide avancés sans preuves»
La présidente de RT
France Xenia Fedorova a immédiatement
réagi, qualifiant les propos du sénateur
de «fantasmes». «Le sénateur Claude
Malhuret prétend que nos contenus ne
sont pas faits par des journalistes mais
par le FSB à Moscou. Des fantasmes de
guerre froide avancés sans preuves, des
accusations et des appels à la censure,
uniquement parce que RT France se
distingue des médias mainstream»,
a-t-elle écrit sur son compte Twitter.
Le sénateur @ClaudeMalhuret prétend que nos contenus ne sont pas faits par des journalistes mais par le FSB à Moscou. Des fantasmes de guerre froide avancés sans preuves, des accusations et des appels à la censure, uniquement parce que #RTFrance se distingue des médias mainstream pic.twitter.com/n8LpylUoI4
Le sénateur Claude
Malhuret n'en est pas à son coup
d'essai. En effet, en juin 2018, il
critiquait déjà le CSA pour avoir
autorisé RT France à émettre, alors
qu'«Emmanuel Macron avait déclaré devant
Vladimir Poutine que c’était de la
désinformation et de la propagande».
Le 25 juin, à
l'occasion d’une interview accordée à
l'agence Reuters,
le secrétaire d'Etat au Numérique,
Cédric O, à qui s'adressait le sénateur
ce 24 juillet,
s’en était lui-même pris à notre média.
Alors qu’il
plaidait pour la création d’un Conseil
de l'ordre des journalistes censé
permettre aux membres de la profession
d’exiger de l’Etat de légiférer à
l’encontre de médias soupçonnés de
bafouer l’éthique journalistique,
l'ancien conseiller de l'Elysée avait
accusé RT France et Sputnik d’ingérence.
Selon lui, ces deux médias auraient
comme but ultime de porter au pouvoir
«tel ou tel parti politique».
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