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Début de fronde à LREM ? 11 députés
s'opposent
aux mesures du gouvernement sur
l'immigration
RT

La députée Martine Wonner, à l'origine
du texte condamnant le projet du
gouvernement.
Source: AFP
Vendredi 8 novembre 2019
Source :
RT Appelant à ne pas
céder «à l'urgence et à la facilité», 11
députés LREM ont signé une tribune pour
critiquer les annonces d'Edouard
Philippe sur l'immigration, et notamment
sur l'Aide médicale d'Etat (AME).
Vertement
critiquées à gauche comme à droite (pour
des raisons différentes), les
propositions annoncées le 6 novembre par
le gouvernement pour «reprendre le
contrôle de [la] politique migratoire»
divisent jusqu'au sein même de la
majorité. 11 députés LREM viennent de
signer ce 7 novembre une tribune,
rapportée par l'AFP, dans laquelle ils
font connaître leur opposition aux choix
du gouvernement, notamment sur l'Aide
médicale d'Etat (AME).
Ce dispositif, qui
permet à toute personne en situation
irrégulière se trouvant sur le sol
français de bénéficier de soins
gratuits, a en effet été dénoncé comme
trop coûteux par le gouvernement, qui
entend donc limiter son application.
L'immigration,
pomme de discorde de LREM ?
Lire aussi
:
«Reprendre le contrôle de notre
politique migratoire»: que retenir des
annonces d'Edouard Philippe ?
«Nous ne pouvons
laisser croire que réduire cette aide
aux dépens de la santé des plus
vulnérables soulagerait notre système de
solidarité nationale», déplorent les
signataires de la tribune, communiquée à
l'AFP.
Parmi eux, les
députés LREM Martine Wonner,
Jean-François Cesarini ou encore Sonia
Krimi, appartenant à l'aile gauche de la
majorité. Dans le texte, ils enjoignent
le gouvernement à ne pas céder «à
l'urgence et à la facilité».
Selon les députés,
les propositions du Premier
ministre «compliquent l'accès aux soins
de personnes en situation de très grande
précarité». «Députés de la majorité,
nous nous attachons à l'efficacité des
dispositions votées et à l'amélioration
des services rendus à la population :
sur ce sujet, nous craignons de ne pas
répondre à ces deux impératifs»,
ajoutent-ils dans leur tribune.
Sujet sensible,
l'immigration suscite un certain nombre
de divisions au sein de la société
française. Le camp présidentiel ne fait
pas exception à la règle.
En 2018, lors du
vote sur la loi asile et immigration, un
certain nombre de voix discordantes
s'étaient élevées au sein de la
majorité. Déjà, la députée de la Manche
Sonia Krimi s'était fait remarquer par
une question incisive au gouvernement,
rappelant les propos tenus par Emmanuel
Macron lors d'un discours à Orléans, où
celui-ci avait appelé à «plus d'humanité
et de dignité» dans l'accueil des
migrants. Elle s'était abstenue lors du
vote du texte.
Le député LREM de
la Vienne Jean-Michel Clément était allé
jusqu'à voter contre la loi asile et
immigration, ce qui lui avait valu une
exclusion du groupe. A cette occasion,
il avait dénoncé une «majorité
pléthorique, où on nous impose un devoir
de silence». Le président du groupe LREM
Richard Ferrand avait alors déclaré
: «Si s'abstenir est un péché véniel,
voter contre un texte est un péché
mortel qui mérite l'exclusion».
Lire aussi : Trop laxistes, trop
contraignantes ? Les mesures du
gouvernement sur l'immigration font
réagir
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Publié le 9 novembre 2019
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