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Le sort de Camelia, militante enceinte
arrêtée le 1er mai et menacée
d'expulsion, suscite l'émoi
RT

Manifestants à
Montparnasse à Paris le premier mai
(image d'illustration).
© Zakaria ABDELKAFI
Source: AFP
Mardi 7 mai 2019
Source :
RT
La décision de la
Préfecture de police d'expulser du
territoire une ressortissante espagnole
vivant en France depuis 17 ans,
interpellée en marge des manifestations
du 1er mai, a suscité de vives
réactions. Elle a fait appel de cette
décision.
Plusieurs
personnalités politiques et militants se
sont émus du sort dévolu à Camelia, 34
ans, militante pacifiste habituée à
participer à des manifestations avec une
grande pancarte indiquant : «Fin du
monde, fin du mois, même combat».
Enceinte de deux
mois, la ressortissante espagnole qui
réside en France depuis 17 ans a été
interpellée le
1er mai 2019 à Paris alors qu'elle
se rendait à un pique-nique «climatique,
social et démocratique» organisé à 12h30
place Montparnasse, au départ de la
manifestation des Gilets jaunes et des
syndicats (organisée pour 14h30).
A l'issue d'une
garde-à-vue de 34 heures, la militante
s'est vue adresser une obligation de
quitter le territoire français (OQTF)
par la préfecture et a été immédiatement
placée en centre de
rétention administrative, dans l'attente
de son expulsion vers son pays
d'origine.
Selon
Libération, la Préfecture accuse
la jeune femme d'avoir participé à «un
groupement en vue de commettre des
violences ou des dégradations et port
d’arme». L'arme en question serait un
bouclier portant l'inscription «Je suis
une utopiste pacifiste».
Outre les milieux
militants, le sort de la jeune femme a
indigné plusieurs responsables
politiques de gauche. «Cette atteinte de
plus à nos libertés est inacceptable», a
notamment dénoncé l'élu La France
insoumise (LFI) de Paris Danielle
Simonnet.
«Une femme enceinte
qui protège son ventre est donc une
menace pour l’ordre public», s'est de
son côté interrogé le Premier secrétaire
du Parti socialiste Olivier Faure.
Menace à
«l’ordre public»
Camelia, toujours
selon le Libération, a fait
l'objet d'une mesure d’expulsion car
elle «représente une menace à l’ordre
public», selon la préfecture et qu'elle
constituerait «une charge déraisonnable
pour l’Etat français».
La préfecture
précise que Camelia ne peut justifier
d'«aucune assurance maladie » en France
ou en Espagne et ne bénéficie pas de
«ressources suffisantes ». Le droit
européen permet en effet aux Etats
membres de procéder à ce genre de mesure
si un citoyen européen représente une
menace et/ou une charge trop importante
sur le système social du pays
d’accueil.
L'intéressée et ses
soutiens nient ces arguments au titre
que la jeune femme vit en France depuis
17 ans, y a accompli ses études, y a
travaillé et qu'elle est employée en CDI
depuis 2017, ce qui lui fait bénéficier
automatiquement de la sécurité
sociale. Quand au délit supposé dont
elle serait responsable, il est jugé
dérisoire par ses soutiens, au regard de
la sévérité de la mesure prise à
l'encontre de la jeune femme.
La jeune femme a
été libérée le 5 mai à 18h après qu'un
juge des libertés et de la détention
(JDL) a jugé irrégulier son placement en
centre de rétention, mais elle fait
toujours l'objet d'une obligation de
quitter le territoire. Elle a fait appel
de la décision, un recours qu'un juge
administratif doit désormais examiner.
Lire aussi : 1er
mai : premiers heurts avec les forces de
l'ordre à Paris (VIDEO)
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