Actualité
Le Congrès US vote secrètement
l’envoi d’armes en Syrie
Réseau Voltaire
Mercredi 29 janvier 2014
Selon l’agence de
presse britannique Reuters, le Congrès
des États-Unis a voté secrètement le
financement d’une aide militaire aux
« rebelles syriens » jusqu’à la fin de
l’année fiscale (c’est-à-dire jusqu’au
30 septembre 2014) [1].
Il ne semble pas qu’il s’agisse d’une
session secrète du Congrès, mais plutôt
d’une séance secrète au cours de la
session normale.
L’agence précise que cette aide
comprend des armes légères, ainsi que
des roquettes anti-tanks, mais pas de
matériel anti-aérien.
Réagissant immédiatement, la
délégation de la République arabe
syrienne à la Conférence de Genève 2 a
soumis à signature, le 28 janvier, un
communiqué reprenant plusieurs points du
texte final de la conférence de Genève
1 [2],
notamment la condamnation du soutien
militaire étranger au terrorisme (donc
du double-jeu US).
Cependant, la délégation de
l’« Opposition syrienne » a rejeté la
proposition de la République arabe
syrienne, bien que celle-ci ne contienne
aucun élément rhétorique nouveau.
Le président Barack Obama, qui
prononçait hier soir son discours 2014
sur l’état de l’Union a tenté de
minimiser les contradictions
états-uniennes. Il a déclaré, dans un
passage consacré à la lutte contre
Al-Qaïda : « En Syrie, nous soutiendrons
l’opposition qui rejette le programme
des réseaux terroristes » [3].
Le président n’a pas précisé quelle
était cette opposition « qui rejette le
programme des réseaux terroristes », ni
qui la représente.
Reuters, qui cite un conseiller du
président, Bruce Riedel, assure que ces
armes ne sont pas susceptibles de
modifier le sort de la guerre, mais au
contraire de la faire durer. Selon lui :
« La guerre syrienne est une impasse.
Les rebelles n’ont pas l’organisation et
les armes pour vaincre Assad, tandis que
le régime n’a pas la main-d’œuvre fidèle
pour réprimer la rébellion ». Pourtant,
sur place, les groupes armés,
principalement composés d’étrangers, ne
cessent de reculer depuis quatre mois.
Ancien de la CIA, Bruce Riedel, a
conseillé quatre présidents
états-uniens. il travaille aujourd’hui à
l’Albright Group et au Saban Center de
la Brookings Institution. Il n’a pas
jugé utile de préciser que son pays ne
livrerait pas d’armes anti-aérienne de
manière à maintenir la supériorité
aérienne d’Israël.
L’information de Reuters n’a pas été
reprise par les grands médias
états-uniens qui ne sont pas autorisés à
mentionner l’existence des séances
secrètes du Congrès. Hier, la plupart
des médias des États membres de l’Otan
respectaient cette censure.
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