Syrie
Pourquoi la bataille d'Alep
est la clé de la guerre en Syrie ?
Ce qu'en disent les experts des médias
de l'Otan ...
Syria Committees
Lundi 28 novembre 2016
SYRIA COMMITTEES – COMITES SYRIE/
Avec SANA - AFP/ 2016 11 28/
L'ancienne capitale
économique et foyer industriel de Syrie
se situe à un carrefour commercial
stratégique, près de la frontière avec
la Turquie. Depuis 2012, Alep est
divisée entre secteurs loyalistes dans
l'ouest, où vivent 1,2 million
d'habitants, et des quartiers tenus par
les soi-disant « rebelles » (en fait des
djihadistes de toutes obédiences) dans
l'est, où résident plus de 250.000
personnes. La prise d'Alep placerait
Damas en position de force pour sortir
vainqueur de la guerre qui ravage la
Syrie depuis 2011 …
* Pour le pouvoir
d'Assad, la prise d'Alep serait "l'une
de ses plus grandes victoires", estime
MATHIEU GUIDERE, spécialiste de
géopolitique du Moyen-Orient. "C'est
l'une des premières villes conquises par
l'opposition armée" et elle a un
"extraordinaire prestige historique,
politique ou géopolitique", explique le
professeur à l'université de Paris-8.
"Ce n'est pas la fin de ces groupes-là,
mais une défaite à Alep signifie qu'ils
(...) ne sont pas capable aujourd'hui de
maintenir la population sous leur
contrôle et de la protéger" (sic),
confirme M. Guidère. Avec une victoire,
Damas contrôlerait les clés d'une
éventuelle reprise des négociations de
paix, après l'échec cette année de trois
sessions de dialogue sous l'égide de
l'ONU. "Le régime sera en position de
force: il aura encore moins tendance à
vouloir négocier", estime M. Guidère.
* La prise d'Alep
"serait un tournant", assure FABRICE
BALANCHE, expert de la Syrie au
Washington Institute. Car cela
permettrait au régime de "contrôler
Damas, Homs, Hama (centre), Lattaquié
(ouest) et Alep, c'est-à-dire les cinq
plus grandes villes" et la Syrie utile.
La métropole septentrionale est
également la clé de la reconquête de la
province d'Idleb (nord-ouest) dont la
quasi-totalité est aux mains de rebelles
et de jihadistes. "Vous ne pouvez
reprendre un territoire que si la
population ne soutient plus les
rebelles", explique M. Balanche. Pour M.
Balanche, la perte d'Alep montrerait que
"l'opposition est incapable d'avoir un
succès majeur sur le plan militaire" et
de se poser comme "alternative" face à
Damas. "Alep, c'est le dernier espoir de
pouvoir se constituer un territoire
viable" pour les rebelles mais si elle
est conquise, ce "rêve s'évanouit",
selon lui.
L'arrivée de Donald Trump à la Maison
Blanche en janvier, synonyme d'un
possible revirement de la diplomatie
américaine, pourrait aussi changer la
donne. "On sait que Trump n'a pas
tellement envie de s'investir en Syrie.
Si en plus Alep tombe (...) ce n'est
plus la peine de soutenir l'opposition
syrienne", estime M. Balanche. En
octobre, lors d'un débat présidentiel,
M. Trump avait déjà clamé: "Je pense
qu'au fond, Alep est déjà tombée".
* "Cela va changer
l'équilibre de forces dans le conflit",
souligne BASSAM ABOU ABDALLAH, directeur
du Centre de Damas des études
stratégiques (qui n’a rien de Syrien).
Selon lui, "le but est de pousser ces
groupes (rebelles) vers le scénario de
Homs", troisième ville du pays où les
insurgés se sont rendus en 2014 après
deux ans de siège et de bombardements.
"C'est soit la trêve, soit l'évacuation
vers d'autres régions", dit-il. Pour M.
Abdallah, "la perte d'Alep-Est marquera
l'effondrement des derniers espoirs des
pays" soutenant l'opposition, notamment
l'Arabie saoudite, le Qatar et la
Turquie.
* Capture Twitter AFP.
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