Politique
étrangère
Déclaration
conjointe de M. Emmanuel Macron,
président de la République et de M.
Mahmoud Abbas, président de l'État de
Palestine - Propos de M. Macron
France Diplomatie
Photo: CPI
Mardi 26 décembre 2017
(Paris, 22/12/2017) Mesdames,
Messieurs,
Je me suis donc entretenu à l'instant
avec le président de l'Autorité
palestinienne Mahmoud Abbas, quelques
mois après notre dernière rencontre du 5
juillet à Paris. Et nous avons eu
évidemment ces dernières semaines, tout
particulièrement, de nombreux échanges
téléphoniques.
Je veux vraiment remercier le
président pour sa présence ici à Paris
aujourd'hui et l'échange très fructueux
que nous venons d'avoir, dans un
contexte grave et quelques jours après
l'échange que j'ai eu avec le roi
Abdallah II de Jordanie.
La question israélo-palestinienne a
été évidemment au coeur de nos échanges.
J'ai rappelé au président Abbas que je
n'approuvais pas la décision prise par
le président américain sur Jérusalem. Et
je réaffirme ici mon attachement au
droit international, à la relance d'un
processus politique et l'objectif qui
est d'instaurer une paix juste, durable,
essentielle à la stabilité entre
Israéliens et Palestiniens.
Et cette paix, elle ne peut exister
que par la négociation entre les deux
parties, que nous pouvons faciliter, que
nous pouvons aider à devenir, mais à
laquelle nous ne pouvons nous
substituer.
Sur ce point, je veux être très
clair, il n'y a pas d'alternative à la
solution des deux États ; et pas de
solution des deux États sans accord
entre les parties sur Jérusalem.
Vous l'avez vu ces dernières semaines
lors des réunions de la Ligue arabe, de
l'organisation de coopération islamique,
du conseil de sécurité des Nations
unies, de l'Assemblée générale des
Nations unies, les aspirations du peuple
palestinien ont un écho fort, constant
au sein de la communauté internationale.
La Palestine n'est pas seule et nous
ferons en sorte qu'elle vive dans des
frontières sûres et reconnues, en
sécurité au côté d'Israël et avec
Jérusalem comme capitale des deux États.
Je sais aujourd'hui que les
manifestations se poursuivent et je
souhaite remercier le président Abbas
pour son engagement en faveur de
l'apaisement. Dès le début, il a fait
preuve d'un très grand esprit de
responsabilité et a appelé au calme. La
France récuse toute violence d'où
qu'elle émane et appelle à la retenue.
La France est l'amie de la Palestine
et nous nous tiendrons à ses côtés dans
les prochains mois, comme nous l'avons
été lors des dernières semaines à New
York, à Bruxelles, à Istanbul, avec le
souhait qui est le nôtre de poursuive un
dialogue et un travail constructif avec
Israël.
C'est pour cela que lorsqu'il y a
quelques jours j'ai reçu le Premier
ministre israélien, je lui ai demandé
des gestes courageux afin de contribuer
à la reprise des négociations. Je crois
que c'est le rôle de la France d'être
tout à la fois attachée à la stabilité
et la sécurité dans la région, la place
de la Palestine et la sécurité des
Palestiniens et la sécurité pour les
Israéliens.
J'ai demandé en effet au Premier
ministre israélien de contribuer à la
reprise des négociations. Je lui ai
demandé ici même publiquement l'arrêt de
la colonisation qui mine toute
perspective de souveraineté
palestinienne et la volonté de préserver
un horizon politique crédible.
Cet horizon politique, il sera nourri
aussi par le processus en cours, et que
vous appelez de vos voeux, de la
réconciliation inter-palestinienne. Nous
l'avons également évoqué avec le
président, j'attache beaucoup
d'importance à ce processus et je sais
toute l'énergie que vous y déployez. La
France a salué l'accord du Caire entre
le Hamas et le Fatah et les efforts qui
ont suivis. Ils doivent être poursuivis
afin de permettre le retour effectif de
l'Autorité palestinienne à Gaza.
Cet engagement pour la paix est
essentiel dans la période qui s'ouvre
devant nous. Et je renouvelle ici
l'appel au calme, à la responsabilité de
tous et toutes, en particulier dans les
lieux saints, au moment où des fêtes
religieuses importantes s'annoncent.
Cet appel à la paix et la
responsabilité, c'est aussi la volonté
qui est la nôtre de maintenir un espoir
chez chacun, un espoir pour qu'il y ait
une solution politique à portée de main
qui permette une stabilité durable.
Sur l'ensemble de la question
israélo-palestinienne, la France et
l'Union européenne resteront mobilisées,
afin d'accompagner chacune des parties
dans la négociation et sur la voie d'une
solution juste et équilibrée.
Le 22 janvier, le président Abbas se
rendra à Bruxelles. À cette occasion
l'Union européenne et l'Autorité
palestinienne pourront approfondir leurs
relations à l'aune des récentes
évolutions.
En 2018, l'agenda bilatéral sera
aussi riche, je me rendrai sur place en
Palestine et en Israël afin de
poursuivre nos échanges, notamment sur
le processus de paix.
Le Premier ministre se rendra
également dans la région pour conduire
la seconde édition du séminaire
intergouvernemental. Et à cette
occasion, la France et la Palestine
renforceront leurs liens de soutien et
d'amitié.
Je vous remercie et merci à nouveau
Monsieur le Président pour votre
présence et votre engagement./.
(Source : service de presse de la
présidence de la République)
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