Actualité
Des journalistes palestiniens protestent
contre
la fermeture de sites internet
Assawra
"Ce
site internet n'est pas
accessible".
Photo prise le
23 octobre en Cisjordanie
occupée. AFP
Mercredi 23 octobre 2019
Des dizaines
de journalistes ont manifesté mercredi
devant un tribunal près de Ramallah, en
Cisjordanie occupée, contre la fermeture
ordonnée par la justice palestinienne
d'une cinquantaine de sites internet
d'information, selon un
responsable du syndicat des
journalistes.
Sur demande du procureur général, le
tribunal de première instance de
Ramallah a interdit l'accès lundi à des
sites internet au motif qu'ils
constituaient des menaces pour "la
sécurité nationale et la paix".
L'avocat du syndicat des journalistes
palestiniens, Alaa Freijat, a indiqué à
l'AFP avoir fait appel de la décision,
qui concerne 59 sites et pages
d'information sur les réseaux sociaux.
Dans un communiqué, l'organisation
Reporters sans Frontières (RSF) a
critiqué la décision, qui touche
notamment des pages avec des millions
d'abonnés sur Facebook, dont celle de la
Shebab News Agency ou Quds Network.
"Cette mesure inacceptable semble être
faite pour punir les médias qui
critiquent le gouvernement", selon RSF.
"Retirez vos mains de la liberté de la
presse, lâchez les journalistes", ont
réclamé les manifestants réunis mercredi
devant le tribunal, d'après des images
diffusées sur les réseaux sociaux.
"Nous nous opposons au blocage et à la
fermeture des sites internet, ce n'est
pas une méthode pour résoudre les
controverses", a dit à l'AFP Mohammed
al-Laham, président du comité des
libertés au sein du syndicat, affirmant
que des dizaines de personnes étaient
réunies devant le tribunal. Il a déclaré
regretter que la décision ait été prise
sans que le ministère de l'Information
ni son syndicat n'aient été consultés.
Le porte-parole du gouvernement
palestinien, Ibrahim Melhem, a appelé
"les autorités compétentes et le
procureur général à annuler la
décision".
En 2017, l'Autorité palestinienne, qui
dirige la Cisjordanie, territoire
palestinien occupé par Israël depuis
1967, a promulgué une loi controversée
sur la cybercriminalité, qu'elle a
amendée en 2018.
Amnesty International avait dénoncé ce
texte qui "impose un contrôle étroit de
la liberté des médias et permet la
détention arbitraire et la condamnation
jusqu'à 15 ans d'emprisonnement de toute
personne critiquant les autorités sur
internet, y compris les journalistes et
les lanceurs d'alerte".
Alaa Freijat a également déposé "un
recours pour inconstitutionnalité contre
l'article 39 de la loi sur la
cybercriminalité", qui permet à la
justice de fermer un site qui menace
selon elle l'"ordre public", l'"unité
nationale" ou la "paix sociale". Les
sites bloqués l'ont été via les
fournisseurs d'accès à internet, a
expliqué à l'AFP Ahmed Youssef,
journaliste pour l'un des sites
suspendus.
Les dernières mises à jour
|