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Des armes françaises payées par l’Arabie
pour combattre le Hezbollah
Al-Manar
Photo:
Al-Manar
Lundi 30 décembre 2013
C’est avec un grand suspect que des
observateurs et des analystes libanais
ont accueilli la générosité de Riad
d’accorder à l’armée libanaise des armes
françaises pour le montant de 3
milliards de dollars
Pour le journal al-Akhbar, «
Abdallah et Hollande donnent le coup
d’envoi à la zizanie ». Le
journal qualifie la somme de «
pot-de-vin saoudien à Hollande,..., et
qui précède la formation d’un
gouvernement de fait accompli, lequel a
pour but d’isoler le Hezbollah, et de
déclencher une bataille contre lui au
Liban, avec pour séquelles d’éliminer
les restes de l’Etat » dans ce pays.
Ibrahim al-Amine, le secrétaire
général de ce journal a tourné en
dérision les propos du chef de l’état
libanais sur « la générosité saoudienne
», l’accusant d’être disposé à faire «
le porte-parole du serviteur des deux
mosquées (en allusion au roi saoudien)
et de son ami sioniste Hollande pour
rester dans son poste », sachant que son
mandat devrait prendre fin en mai 2014.
« Lors de ta dernière visite à Riad,
l’auteur de cette générosité (le roi
saoudien, ndlr) t’avait dit qu’il
est devoir de l’armée libanaise de
combattre le Hezbollah, de l’empêcher
d’entrer en Syrie et de le désarmer. Il
t’a dit que le soutien à l’armée en
dépend. Et lors de ta dernière visite en
France, Hollande t’a dit qu’il y a une
occasion pour l’armée libanaise dans le
cadre d’une importante transaction qui
aura lieu entre son pays et l’Arabie,
mais que tu dois – toi Michel Sleïmane-
donner des signes qui rassurent l’Arabie
sur l’avenir de ses alliés au Liban , tu
dois hausser la voix contre le
Hezbollah, et garantir que l’armement ne
sera pas utilisé là où il ne le faut pas
», a écrit Amine dans son éditorial de
ce lundi.
Il le termine en demandant au
président libanais de partir.
« Trois milliards saoudiens à
la France, en passant par l’armée
», tel a été le titre du journal AsSafir
de ce lundi.
Selon ce quotidien, l’initiative
saoudienne, malgré sa générosité ne peut
occulter les questions qu’elle soulève.
Parmi les questions qu’il s’est posées,
figurent :
- Ne faudrait-il pas que ce soit le
Conseil des ministres qui dispose du
dernier mot pour accepter ou refuser une
aide de cette ampleur ?
- Sleïmane, n’aurait-il pas mieux fait
d’éviter de dire à la fin de son
discours « Vive l’Arabie saoudite »,
surtout qu’il est le président de la
république et le symbole de la
souveraineté et de la dignité, d’autant
que cette expression a violemment
offensé « la – nationale » des Libanais,
d’après les réactions violentes qui ont
été observées sur les réseaux sociaux.
- Quelle sera donc la fonction
politique de cette assistance qui a
dépassé de beaucoup le montant exigé par
le programme mis au point par l’armée
pour renforcer ses forces pour cinq ans
?
- Quelle doctrine de combat découlera de
l’octroi d’armes françaises via un
financement saoudien ?
- Cette assistance s’inscrit-elle dans
le cadre du renforcement de l’armée pour
faire face à Israël et au terrorisme, ou
alors renferme-t-elle des objectifs
implicites ? Et en conséquence, quels
liens entretiendront ces trois milliards
avec l’équation «
Armée-Peuple-Résistance).
- Pourquoi les armes envoyées
devaient être exclusivement françaises,
alors que d’autres offres avaient été
rejetées, dont celles de l’Iran et de la
Russie ?
- S’agirait-il de mettre la main sur
l’armée pour en faire une copie conforme
au « Département des renseignements »,
entièrement acquis au courant du Futur,
ou cette assistance vise à offrir à
l’armée une couverture sunnite, dont
elle a énormément besoin pour affronter
le terrorisme venant..
« Le cadeau saoudien armé,
pour faire face à Israël ou au Hezbollah
», c’est la question que s’est posée le
site d’information électronique proche
du Courant Patriotique Libre (CPL)
alnashra.
Selon son auteur, Maher Alkhatib
cette décision est d’autant plus louche
qu’elle s’est toujours heurtée à des
positions de rejet de la part de forces
régionales et internationales qui
veillaient surtout à préserver la
sécurité d’Israël. Estimant que le
président libanais a apparu dans son
discours de dimanche comme s’il était «
un ministre dans la cour royale
saoudienne », Khatib a soupçonné les
intentions de Riad, rappelant qu’elle
s’est dans le passé désengagé de ses
promesses.
Selon lui, cette offre s’inscrit dans
le cadre des efforts pour former un
gouvernement de fait accompli sans le
Hezbollah,..., et risque aussi d’avoir
pour but de réaliser l’objectif de
l’Arabie, celui de combattre le
Hezbollah.
Khatib fait partie de ceux qui se
sont arrêtés sur le commentaire exprimé
par la première chaine de la télévision
israélienne : « ce don est très
important et il pourrait profiter à
Israël dans l’avenir », a-t-elle dit
dimanche soir. Une position de media qui
ne peut qu’être l’écho de la position
israélienne officielle. Comme
d’habitude, il ne faut pas s’attendre à
ce les cercles officiels israéliens
affichent haut et fort leur jouissance,
de crainte bien entendu de dévoiler les
véritables objectifs de la générosité
saoudienne.
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